Une tribune pour les luttes

CHIBANIS de l’ALCAZAR : la Ville de Marseille est en sursis pour leur relogement ...

Article mis en ligne le vendredi 11 août 2006

La requalification du quartier du Rouet à Marseille a touché tous les habitants de ce quartier populaire de Marseille. La reconquête de cet îlot populaire du 8ème arrondissement cher à Jean-Claude Gaudin a écarté inexorablement les plus démunis.
Parmi eux, les oubliés, les vieux travailleurs immigrés que la Ville de Marseille voulait expulser.

Mais c’était sans compter dans la détermination des intéressés et de la solidarité qui s’est créée autour d’eux. Un large comité de soutien s’est mis en place. Les actions se sont amplifiées et multipliées en juillet avec le monde de la culture en réaction à la décision inique de « Justice ».
Ils ont les soutiens de Jean-Noël GUERINI, Président du Conseil Général des Bouches du Rhône, et de Michel VAUZELLE, Président du Conseil Régional de PACA.

Hier une organisation de soutien et de vigilance s’était mise en place avec les adhérents et militants du RACO, d’associations marseillaises, avec le Mouvement des Jeunes Socialistes, avec les Verts. En parallèle depuis la veille notre association multipliait les appels, les rencontres, pour faire bouger la Ville de Marseille.

Jean-Claude GAUDIN, le Maire UMP de Marseille, nous faisait parvenir un message d’apaisement et de conciliation par une élue municipale : « qu’il s’opposerait à toute expulsion et qu’il voulait qu’une solution de relogement soit trouvée ».

Le 10 août au matin la donne était changée !

Notre association a tout de même maintenue une pression auprès de la Préfecture des Bouches du Rhône pendant la matinée du 10 août.

Dans l’après-midi nous étions contactés par le responsable du Bureau du Logement et de l’Habitat à la Préfecture des Bouches du Rhône.

Il était mandaté par Monsieur le Préfet des Bouches du Rhône pour nous informer que Monsieur le Préfet n’envisageait pas d’utiliser la force publique pour expulser les habitants concernés et qu’il privilégiait la concertation afin de trouver une solution de relogement.

Il a été convenu avec le représentant de Monsieur le Préfet d’une rencontre semaine 37 avant le Comité de Pilotage du relogement des habitants évincés de la ZAC du Rouet qui est programmé le 15 septembre 2006.

Cette rencontre serait à l’instigation des services concernés de la Préfecture des Bouches du Rhône réunissant la Ville de Marseille, la SAEML Marseille Aménagement et l’Association « Le Rouet A Cœur Ouvert ».

Elle devrait permettre de dégager les solutions d’un relogement approprié pour les personnes concernées.

Quelle satisfaction pour les Chibanis de l’ALCAZAR et de leurs soutiens en apprenant qu’une réponse positive soit devenue possible pour le relogement de ces personnes âgées immigrées qui n’avaient plus jamais été contactées depuis l’année 2001 par la Ville de Marseille et la SAEML Marseille Aménagement !

Tout en mesurant bien le succés de la lutte de toutes et tous, notre association insiste pour dire qu’il est nécessaire que le type de relogement de ces vieux travailleurs maghrébins doit tenir compte d’une part des préconisations du rapport concernant cette population établi en 2003 par le Haut Conseil à l’Intégration et d’autre part des mesures envisagées et préconisées prenant en considération la spécificité des retraités immigrés originaires des pays du Maghreb par Monsieur Jean-Louis BORLOO Ministre de l’emploi et de la Cohésion Sociale.

Ils doivent continuer à résider en France en alternance,
Pour cela il faut reconnaître la "MIGRATION ALTERNÉE"

En effet ils ne sont pas tout à fait chez eux ici mais pas non plus au bled. Ils se sont installés dans une migration alternée.

Après une vie professionnelle constituée d’emplois peu qualifiés et de contrats successifs, ils ont souvent une retraite limitée et sont pour beaucoup bénéficiaires du minimum vieillesse (revenu minimal de 587 euros par mois pour les personnes âgées).

Mais pour pouvoir bénéficier de la totalité de leurs allocations, ils sont obligés de résider un minimum de six mois en France. Ils sont souvent malades, voire invalides.

Myriam Salah-Eddine, membre du HCI et adjointe au maire UMP de Marseille disait ceci en 2003 :

"En France, ils n’ont su faire qu’une chose : travailler. On les a laissés de côté parce qu’ils ne faisaient pas de bruit. Il est temps de reconnaître officiellement qu’ils ont contribué à l’économie française en leur donnant des conditions de vieillir dignement".

Maintenant c’est à la Ville de Marseille de passer des paroles aux actes.

Blog : http://lerouetacoeurouvert.blogspot.com - Email : leraco chez wanadoo.fr

23, rue Sainte Famille, 13008 Marseille - È 06 88 82 61 78 & 04 91 80 02 07 - Fax : 04 91 79 66 96

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