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Lettre de soutien de M. JL Bennahmias : expulsion de M. AMIR

Article mis en ligne le jeudi 5 octobre 2006

Ci-dessous la lettre de Jean-Luc Bennahmias (député européen) au Préfet Frémont .

Les Verts 13 essaieront d’être représentés demain soir pour l’AG au collège IZZO.

Sincères salutations.

Sébastien Barles


Jean-Luc Bennahmias
Député européen
Conseiller régional Provence-Alpes-Côte d’Azur

Marseille, le 4 octobre 2006

Monsieur Christian Frémont
Préfet de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Préfet du département des Bouches du Rhône
2, bd. Paul Peytral
13282 Marseille cedex

Monsieur le Préfet,

Je réitère ma demande (suite à mon fax du 28 septembre) au sujet d’un cas d’urgence qui, outre la situation de désespérance humanitaire commence à causer des troubles à l’ordre public (j’ai eu vent des échauffourées de ce matin devant le centre de rétention du Canet et je crains que cela ne finisse par produire des incidents graves d’un côté ou de l’autre).

Mon extrême attention est en effet rappelée par Monsieur Assoumani AMIR, détenu au centre de rétention du Canet depuis le 18 septembre 2006.

Les recours ayant été refusés, il devait être expulsé déjà mercredi dernier vers les Comores puis à la suite de son hospitalisation, l’expulsion a été suspendue. Une nouvelle menace d’expulsion planait pour aujourd’hui mercredi à 17h. De sérieuses causes médicales ont empêché cette expulsion (M. Amir souffre de coliques néphrétiques et d’une insuffisance cardiaque). La vigilance reste toutefois de mise au niveau de la CIMADE comme du RESF.

M. AMIR est le père d’un lycéen scolarisé au LPP Saint-Louis (15e) et d’une petite fille d’un an et demie née en France.

Il est le beau-père de 5 enfants, dont Anissa, scolarisée au collège Izzo.

L’ensemble des personnels du collège et des parents d’élèves est mobilisé pour soutenir cette famille.

M. AMIR est de nationalité comorienne et serait en France depuis 1997. Il travaille légalement et déclare ses revenus.

Il vit avec Madame MADI, sa concubine et la mère de ses deux enfants, qui est en situation régulière (carte de résident).

En vertu de son honnêteté et de sa parfaite intégration, il pourrait prétendre à une régularisation au titre de "vie privée et familiale".

La FECOM (Fédération Comorienne) a faxé à votre attention les éléments principaux nécessaires à la constitution d’un dossier.

Je vous conjure de cesser, Monsieur le Préfet, cet acharnement à l’encontre des familles sans-papiers qui sape notre honneur de patrie des droits de l’Homme et de terre d’accueil, met en péril la cohésion sociale et trouble la vie d’établissements scolaires déjà en proie à de nombreux handicaps et à de lourdes inégalités sociales.

Redonnons tous son sens au troisième mot de notre devise trinitaire : FRATERNITE.

La République se doit d’être généreuse et accueillante. Elle ne peut sans menacer son existence même réprimer sans vergogne ceux qui luttent pour rester dans le pays où souvent leurs enfants sont nés, où ils ont leurs attaches et travaillent ; elle ne peut que reconnaître comme frères ceux qui luttent pour que les enfants copains de classe de leurs enfants puissent continuer à étudier dans la sérénité.

Vous remerciant vivement du bienveillant et urgent intérêt que vous voudrez bien porter à ce dossier, je vous demande de me tenir informé personnellement des suites données et vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de mes salutations les meilleures.

Jean-Luc Bennahmias

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