Une tribune pour les luttes

Une lettre de Rouges Vifs aux collectifs unitaires

Article mis en ligne le lundi 6 novembre 2006

Lettre aux collectifs unitaires

Cher-e-s camarades

Nous participons comme d’autres aux réunions et actions des collectifs unitaires dans la mesure de nos moyens. Ces rassemblements portent en germe, si on y travaille ensemble, les éléments d’une future recomposition politique sur des bases anticapitalistes.

Même si nous pensons qu’elle est seconde la question du choix des candidatures donnant lisibilité et prolongement à ces rassemblements se posera inévitablement. Pour autant elle se posera d’autant mieux si, comme nous l’écrivions dans notre éditorial de Rouge Midi daté du 11 octobre, ces collectifs apparaissent comme capables de faire de la politique au quotidien, la vraie ! Celle qui soutient les luttes, les suscite et donne un éclairage en matière de choix politiques à mettre en œuvre.

« Celle qui ne se gargarise pas de mots mais qui essaie d’être utile aux gens et en particulier ceux qui souffrent le plus du développement du capitalisme. Pour ce qui nous concerne nous nous y essayons :

- En menant le combat d’idées au quotidien sur les thèmes que le capital emprunte à l’extrême droite pour continuer à asseoir son pouvoir sans partage. Sans papiers, racisme, communautarisme. Mais aussi situation internationale et combat anti-impérialiste. Combat qui n’a de sens que s’il ne se limite pas à des rencontres entre gens bien pensants. Ainsi nos distributions de tracts répétées dans les quartiers sur la situation au moyen orient et les moyens d’arriver à une paix juste et durable.

- Sur l’international aussi, les articles que nous publions sur Rouge Midi, à la mesure de nos moyens, ne correspondent pas à une envie d’exotisme politique mais à une nécessité de comprendre ce qui se passe dans le monde et ce soi disant choc des civilisations au nom duquel on voudrait nous faire accepter l’idée d’une 3ème guerre mondiale dont le seul but serait d’imposer durablement aux pays du sud le pillage de leurs richesses par les impérialistes occidentaux.

- En essayant d’être présents au côté de ceux qui luttent et en donnant simplement notre point de vue en espérant que celui-ci offre perspective politique - et donc réponse - et soutien concret. Ainsi nos expressions aux portes des entreprises en vue du 14 octobre et à la veille de chaque grand rendez-vous.

- En ne faisant aucune concession dans ce combat d’idée. Ainsi quand des élus de gauche marseillais se prononcent pour la construction de logements de standing dans tel quartier ou pire qu’ils refusent la construction de logements sociaux dans tel autre au nom de la mixité sociale, nous pensons que non seulement ils rendent service aux capitalistes marseillais, mais qu’en plus ils cèdent du terrain à l’extrême droite. Ce n’est pas la multiplication de cités populaires qui pose problème, mais le niveau de revenu des salariés, le chômage et les économies que l’on fait sur l’habitat.

- Les expulsés de La Renaude se sentent bien trop seuls depuis le 11 août et les habitants du quartier n’ont eu à connaître aucune expression politique sur leur devenir et les combats à mener, pas plus que les occupants de la rue du sud (en lutte depuis plus d’un an) et leurs voisins de La Belle de Mai. Si nous disons cela ce n’est évidemment pas par esprit polémique mais parce que nous sommes convaincus que la gauche anticapitaliste peut peser dans les choix de société à condition qu’elle se rassemble bien sûr, non pas pour discuter sans fin des questions de casting ou de point virgule à des déclarations solennelles que personne ne lira, mais qu’elle se rassemble d’abord pour les combats quotidiens que le capitalisme impose, qu’elle retrouve le chemin des cages d’escaliers et des sorties d’entreprises.

La question des candidatures aux élections viendra après, bien après... naturellement portée par le peuple qui la mettra alors au service de ses combats et de son espoir retrouvés. »

Pour aller dans ce sens il nous semble qu’un meeting unitaire porteur de ces aspirations, de cette volonté d’agir au quotidien, de faire de la politique utile aux plus exploités, se tenant avant la réunion nationale de décembre, peut être un élément déterminant pour que « le peuple de gauche » de notre département s’approprie cette candidature et la pousse, quelle qu’elle soit...

En espérant être utiles au débat,

Le 31 octobre 2006
Rouges Vifs 13

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