Une tribune pour les luttes

RESF 13

Une journée banale au tribunal de Marseille.

Les retenus non-débarqués à Oran ne sont toujours pas libérés.

Article mis en ligne le mercredi 27 décembre 2006

Dimanche 24 décembre 2006

Une journée banale au tribunal de Marseille, où nous étions relativement nombreux pour soutenir nos camarades expulsés, non sans papiers, mais sans autorisation de séjour dimanche 24 décembre 2006, Centre du Canet, centre administratif de rétention (comme chacun sait, cela n’a rien à voir avec la détention : les "hébergés" ne sont pas en cellules mais en chambres, mais pour tout ce qui se passe en-dehors du centre, ils sont "accompagnés" et menottés et souvent malmenés).

Les juges de la liberté et de la détention (le mot est bien laché) - soit les J.L.D. - avaient à examiner, entre autres, les cas des 12 personnes de nationalité algérienne qui avaient été expulsées et embarquées sur le navire "Danielle Casanova" à destination d’Oran. Là-bas, les autorités n’en avaient pas voulu et les avaient fait réembarquer pour Marseille sur le même bâteau.

De retour à Marseille, ils avaient été appréhendés par la Police et ramenés au Centre du Canet.

Leur avocat avait en vain soulevé une irrégularité le 23 et il est revenu le 24 : la mesure d’expulsion avait bien été exécutée puisqu’ils avaient été reconduits à la "frontière" (en l’occurrence la limite des eaux territoriales et à fortiori le quai d’Oran) et pour les "retenir" il eût fallu une autre décision du Préfet.

Celui-ci demandait leur maintien en soulevant que l’arrêté d’expulsion n’avait pas été exécuté puisque, se retrouvant à Marseille , en quelque sorte, ils n’avaient pas quitté le territoire français !

Le juge a fait droit à la demande du Préfet, arguant qu’il n’y avait pas preuve matérielle du refus des autorités algériennes de demeurer sur leur territoire et que l’avocat ne pouvait présenter que des coupures de journaux relatant cette péripétie. En bref, ils étaient, sont et demeurent, au centre du Canet, territoire bien français ...

Nos camarades algériens restent donc en "rétention".

L’avocat compte faire appel pour eux et IL A 24 HEURES SEULEMENT POUR LE FAIRE. Un 24 décembre ...

Ce soir, demain, pensons à nos camarades et agissons. Faisons un barrage à tous les promoteurs de ces mesures inhumaines.

Mais il y a des moments où l’on n’est pas fier que la justice soit rendue en notre nom à chacun de nous.

Dernières nouvelles des retenus.

Mercredi 27 décembre 2006

L’avocat a fait appel de la décision devant la Cour d’appel d’Aix et les retenus sont passés devant le juge hier, mardi 26/12 ; cependant, le juge a fait droit à leur rétention.

Ils sont donc au CRA du Canet jusqu’à ce que les autorités françaises trouvent un bateau pour l’Algérie. Il y a un bateau pour Alger aujourd’hui et demain pour Oran...

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