Une tribune pour les luttes

Des gays sous occupation

Sauvez la vie de Fuad Moussa

Par Neve Gordon

Article mis en ligne le lundi 8 décembre 2003

Jérusalem - L’officier de police a poussé le Palestinien dans la voiture de patrouille. « Cette fois-ci », dit-il, « nous allons prendre soin de toi. Je vais personnellement m’assurer que tu seras renvoyé d’où tu viens. »

Pour Fuad Moussa, un homosexuel de 27 ans qui a grandi à Ramallah, ces mots équivalaient à une sentence de mort. Fuad est en danger imminent à cause de « deux crimes » : en Palestine, il est persécuté à cause de son orientation sexuelle, et en Israël il est persécuté parce qu’il a choisi de vivre à Jérusalem avec son partenaire juif, Ezra, malgré le fait qu’il n’a pas de permis pour résider en Israël.

Les deux hommes se sont rencontrés il y a huit ans et partagent un appartement depuis quatre ans dans un quartier bourgeois de Jérusalem. Ils travaillent ensemble dans l’entreprise de plomberie d’Ezra. Leur vie était sans incidents jusqu’à l’éruption de la deuxième Intifada en septembre 2000, quand des dizaines de travailleurs palestiniens ont eu leurs permis d’entrée annulés. Du jour au lendemain, la vie de Fuad est devenue un cauchemar.

La police israélienne a commencé à « profiler » les Palestiniens et, en de nombreuses occasions, ils ont attrapé Fuad, l’ont détenu et même déporté dans les Territoires occupés.

Même si Fuad ne peut pas rester en Israël d’après la loi israélienne, il ne peut plus retourner vivre à Ramallah : certains des membres de sa famille qui sont des musulmans fondamentalistes ont déclaré en termes sans équivoque que s’il revenait, ils le tueraient. C’est leur façon de faire face à l’idée que leur cousin est homosexuel.

La police, qui est bien consciente de ces conséquences mortelles, a néanmoins refusé de changer le cours de son action. Avec l’aide d’Ezra, Fuad a réussi à survivre. Chaque fois qu’il a été pris et déporté de l’autre côté de la frontière, Ezra allait dans les Territoires et le faisait repasser en le cachant dans le coffre de sa voiture la nuit même, ce qui créait un peu de suspicion aux check-points à cause de ses plaques immatriculées en Israël.

Tout cela a changé ce dernier mois. Pour une raison indéterminée, la police a décidé de débusquer le fugitif et de mettre fin au jeu du chat et de la souris.

Sachant où vivaient Ezra et Fuad, ils ont détenu ce dernier six fois en deux semaines. Finalement, pendant la dernière arrestation, la police l’a amené au tribunal et un juge a décidé, lors d’une procédure légale rapide, qu’il serait soit emprisonné soit déporté immédiatement et de façon permanente à Ramallah.

Suite à un appel déposé par Ezra le lendemain matin, la Cour a mis Fuad en résidence surveillée pour une période indéterminée. Tant qu’il reste dans un de leur studio, il n’est pas en danger.

Fuad n’est certainement pas le seul Palestinien pour qui une sentence de mort est suspendue au-dessus de la tête à cause de son orientation sexuelle. Il y a d’autres jeunes hommes qui doivent constamment se cacher, vivant dans l’ombre par peur d’être déportés d’Israël vers les Territoires occupés.

La vie de Fuad Moussa peut néanmoins être sauvée grâce à une pression publique. Avec une signature rapide, Avraham Poraz, le ministre israélien de l’Intérieur, qui se proclame libéral, peut accorder à Fuad une carte de résidence pour Jérusalem qui lui permettrait de rester légalement dans la ville. Le président Moshe Katzav peut aussi garantir qu’une telle carte lui soit délivrée. Fuad va-t-il passer le reste de sa vie dans l’ombre par peur de la mort, ou est-ce que les autorités israéliennes lui permettront de vivre avec son partenaire, Ezra ? Vos lettres peuvent aider à répondre à cette question.

Écrivez immédiatement (en mentionnant Fuad Moussa, C.I. 851611707) à : Avraham Poraz, Ministre de l’Intérieur E-mail : sar chez moin.gov.il , pniot chez moin.gov.il Fax : 972 2 566 6376

Président Moshe Katzav E-mail : president chez president.gov.il , public chez president.gov.il Fax : 972 2 567 1314
Envoyez des copies à : fuadmoussa chez hotmail.com

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