Une tribune pour les luttes

PLACE PUBLIQUE

J4 : ZONE LIBEREE

Article mis en ligne le vendredi 12 décembre 2003

La coupe de l’América, c’est fini !

Elle se déroulera à Valence, très jolie ville au coeur d’un des plus grands jardins d’Espagne qui alimente l’Europe en fruits et légumes frais et qui a entrepris, bien avant la sélection pour la Coupe de l’América , d’immenses travaux d’aménagement urbain.
Il s’est agi de détourner le Rio Turia qui traversait la ville et de transformer son ancien lit en une vaste coulée d’équipements publics tout neufs : musée, salles de spectacle, stades, jardins ...Une réussite !

Pour autant, la Mairie de Marseille n’abandonne pas sa politique urbaine et confirme ses orientations :
- priorité au tourisme
- valorisation de la rente foncière en vendant aux promoteurs tout ce qui se présente
- promotion d’une image virtuelle « branchée et tendance » de la ville pour mieux masquer sa pauvreté réelle

Après qu’ait été abandonné, par la force des choses, le projet d’étranglement et de « cloaquisation » du Vieux-port que représentait l’aménagement prévu pour l’accueil des grands voiliers de la Coupe, il reste un enjeu de taille : l’utilisation du terre-plein du J4 au pied du Fort St Jean.

Une fois creusée la darsette qui permettra de redonner au fort St Jean son caractère originel de promontoire entouré d’eau de 3 côtés, il restera à décider de l’utilisation de l’espace du J4. D’ores et déjà, il est annoncé qu’une partie de cet espace sera utilisée par le MUCEM (Musée des civilisations européennes et méditerranéennes).

En vérité, le MUCEM qui serait construit en partie à l’intérieur du Fort St Jean et en partie sur le J4, une passerelle surplombant la darsette permettant de passer de l’une à l’autre, n’occuperait qu’une fraction de l’énorme bâtiment de 20 m de haut et d’environ 100 m de long qui abriterait principalement une galerie marchande et obstruerait la perspective sur la cathédrale et le Panier qui donne aujourd’hui de la profondeur au site du J4. A ce grand bâtiment, surmonté d’une tour, s’ajouterait sur la face Nord du terre-plein (côté port de commerce) un petit immeuble de bureaux « de prestige » avec une vue imprenable sur la rade et les îles.

Ce projet n’est pas encore validé puisque le concours d’architectes ouvert à ce sujet n’a pas encore été jugé. Mais il devrait l’être prochainement et il n’est pas trop tard pour s’exprimer.

Que dire :

1. que Marseille n’a pas une seule grande place publique assez vaste pour accueillir des dizaines voire des centaines de milliers de personnes. Bien sûr, on peut toujours occuper la Canebière comme nous en avons l’habitude à l’occasion des grandes manifestations dont Marseille s’honore, mais il n’est pas possible d’y demeurer, d’y écouter un concert en plein air, des discours ou d’y danser...

2. que le J4 sans construction est cet espace public dont Marseille manque cruellement

3. que ce lieu, à la jonction de la mer et de la terre, à l’entrée du port est le plus beau symbole possible de l’histoire millénaire de la ville

4. que ce terrain vaut de l’or mais que cet or ne doit pas aller dans la poche du premier Bouygues venu mais rester le patrimoine collectif de la population. A Paris, la place de la Concorde ou l’esplanade des Invalides vaudraient aussi de l’or si la Mairie les mettait en vente. Même Chirac n’a pas osé !

5. que la nécessité de construire le Musée en deux morceaux n’est pas démontrée. En effet, il se murmure que les officiels redoutent l’ouverture d’un vaste chantier à l’intérieur même du Fort St Jean car on risquerait de mettre à jour à cet endroit les vestiges de la première ville grecque. Donc ils préfèrent garder à l’intérieur du fort une vieille caserne sans style et les bâtiments récents d’une direction du Ministère des Affaires culturelles plutôt que de libérer l’espace et de creuser un peu pour faire les fondations du nouveau musée. Or quelle meilleure illustration de la vocation euroméditerranéenne de Marseille que les vestiges de la première cité grecque et quelle meilleure enseigne pour le musée !

Quelques slogans en guise de conclusion :

Le J4 appartient au peuple de Marseille, pas au Maire et à ses amis promoteurs !

Pas de bureaux et pas de galeries marchandes sur le J4 !

Le J4 reste un lieu de promenade, de rencontre
et de réjouissances collectives et gratuites !

Un musée bien sûr, mais dans le Fort Saint-Jean !

Et une proposition

Sur le J4 un monument en forme d’obélisque en l’honneur de Pythéas, le navigateur marseillais, qui, en mesurant les ombres portées par une colonne érigée presque à cet endroit, avait démontré au 4° siècle avant JC la rotondité de la terre et calculé exactement l’inclinaison de la terre sur son axe.

Chapeau Pythéas !

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