Une tribune pour les luttes

Communiqué de l’APEIS.

Solidarité ! Kadidja risque la prison pour s’être opposée à une expulsion.

Elle comparaîtra le 30 mars. Signez la pétition.

Article mis en ligne le lundi 5 mars 2007

Kadidja, habitante de Saint Denis et militante de l’association de chômeurs et précaires Apeis, risque jusqu’à 5 ans de prison et 18 000 euros d’amende ! Son crime ? Le délit de solidarité ! Elle est accusée d’entrave à la circulation d’un aéronef, pour s’être opposée à une expulsion.

Les faits.

Le 29 novembre, à l’aéroport de Roissy, Kadidja prend un avion pour Bamako (Mali) pour retrouver sa famille paternelle. Alertée à l’enregistrement par des jeunes du syndicat Sud Etudiant de l’expulsion imminente d’un jeune sans-papiers, elle prend l’initiative de s’opposer à cette expulsion : elle récupère un paquet de tracts et part discuter en salle d’embarquement avec les autres passagers.

A peine à bord, elle demande à parler avec le commandant de bord pour lui signifier son refus de voyager avec un expulsé, quel qu’il soit. Le commandant ne se manifestant pas durant un long moment malgré les demandes répétées de Kadidja auprès du personnel navigant, celle-ci invite les passagers volontaires à ne pas attacher leur ceinture et un nombre important de passagers soutient cette action de solidarité. Le commandant arrive finalement et refuse la requête de Kadidja relayée par les autres passagers et entreprend même de faire débarquer Kadidja.

La police intervient, menace le sans-papiers de 3 mois de prison s’il était débarqué : sous cette pression, il accepte finalement de rester dans l’avion. La police relève l’identité de Kadidja qui s’envole tout de même pour Bamako grâce ici aussi au soutien des autres passagers.

A son retour du Mali, le 24 décembre, la police des frontières interpelle Kadidja qui se voit accusée d’avoir « entravé volontairement la circulation d’un aéronef ».

Elle comparaîtra finalement le 30 mars.

Ne pas accepter l’inacceptable !

L’action de Kadidja est un acte juste : elle n’a fait qu’exercer son droit à la liberté d’opinion et d’expression pour la défense du droit universel de libre circulation.

Nous ne laisserons pas punir un acte de solidarité !

Nous exigeons la relaxe de Kadidja et l’abrogation des dispositions répressives à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme considérés comme des délinquants par une certaine frange politique et par la justice.

Signez la pétition

http://www.apeis.org/article.php3?id_article=370#sp370

Un message de remerciement de Kadidja à ceux qui ont signé cette pétition.

Bonjour à vous tous,

Un grand Merci à chacun d’entre vous.

C’est la simple petite "être humaine" qui vous remercie d’abord. Vos messages chaleureux et encourageants, vos signatures en nombre impressionnant (plus de 5000 signatures et 200 messages à ce jour) sont je vous l’assure un soutien moral plus que puissant dans ce qui est aussi pour moi une épreuve personnelle.

La citoyenne vous remercie également. Je suis extrêmement soulagée que mon acte soit compris et ma position partagée par vous tous. Je n’ai fait qu’exprimer mon dégoût pour l’injustice dans cet avion et cela vous l’avez justement compris. Je crois aussi que cette affaire ne fait que révéler un besoin de rébellion que nous avons tous face à des gouvernants qui se moquent de NOS valeurs républicaines et de NOS droits fondamentaux.

Merci ensuite de la part de la militante : quand je vois la mobilisation que mon cas déclenche, comment ne pas espérer la réussite de nos luttes du quotidien. Car l’injustice sociale, économique, c’est chaque jour qu’elle doit être dénoncée et combattue. Ce jour là c’est dans un avion, que nous passagers, nous sommes insurgés. Mais chaque jour, c’est par exemple pour les droits nos voisins qui ont le courant coupé, qui sont expulsés de chez eux, qui sont dépouillés par un huissier (et j’en passe), parce qu’il sont au chômage, à la retraite, travailleurs précaires, handicapés ou sans-papiers, avec des ressources de misère, que nous devons oeuvrer.

Et si moi la plus grande timide de France, je l’ai, n’importe qui le peut. Ne nous taisons devant ces situations d’injustice, agissons !

Kadidja.

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