Nous, chômeurs, salariés précaires et intermittents, occupons depuis le 24 avril 19h le siège de l’UNEDIC à Paris, au 82 rue de Reuilly, M°Montgallet afin d’interpeller les responsables de la précarisation.
Contacts presse : 06 9861 9515, 06 8195 9911, 06 7120 8116
AC ! Agir ensemble contre le Chômage ! 23 Bis rue Mathis, 75019 Paris
Tel : 01 40 09 27 49
Contact AC ! sur place :
06.79.94.74.00
UNEDIC jour un ! ! !
Feux d’artifices du toit de l’unedic, une immense banderole" Tiens t’es radié", d’autres : "Coordination intermittents et précaires","Halte aux expulsions,régularisation de tous les sans-papiers", une tentative d’évacuation empêchée, plein de monde dedans avec le moral.
Les assistés vous saluent bien !
le 25/04/2007 à 04h03
Occupation du siège de l’Unédic : communiqué de la 22ème heure ! Zut, zut et zut ! Nous voulons des golden parachutes
Vingt-deuxième heure d’occupation du huitième étage de l’Unédic, en plein septième ciel paritaire, mais toujours sans golden parachute !
Une rencontre entre des occupants précaires et trois dirigeants de l’institution paritaire, dont M. Jean-Pierre Revoil, vient d’avoir lieu. Répondant à nos demandes d’information détaillée face à l’opacité générale de cette usine à gaz (entre autres angles morts statistiques, le nombre de cotisants au régime d’assurance-chômage ne parvenant pas à ouvrir de droits, la répartition des radiés entre ex-indemnisés et non indemnisés, etc.), ce dernier s’est engagé à nous donner accès dorénavant à ces données, sous réserve des autorisations légales délivrées par la CNIL.
Il a de plus fréquemment admis que nos remarques sur la non-indemnisation et les radiations massives des chômeurs ou sur les campagnes (y compris électorales) visant à discréditer les prétendus fraudeurs et assistés étaient fondés, se démarquant ainsi des jugements habituels de la CFDT comme des organisations patronales.
Alors que nous insistions sur le caractère anti-démocratique du paritarisme, le directeur général s’est également accordé avec les occupants sur le fait que celui-ci posait de réels problèmes de représentativité en l’absence depuis des décennies de ces premiers concernés que sont les cotisants allocataires (lorsqu’on ne les exclut pas de leur dû).
Nous avons formulé des exigences : que la remise à plat du régime d’assurance-chômage ne se fasse pas sans les premiers concernés mais fasse l’objet d’un débat public, et cesse de noyer le bébé dans l’eau du bain, que chaque jour chômé soit indemnisé ; la suppression du caractère obligatoire du suivi mensuel qui multiplie les radiations, l’arrêt des poursuites pénales de la CFDT à l’encontre de précaires en mouvement ces dernières années.
Le directeur général est actuellement en train de transmettre nos demandes aux administrateurs de l’Unedic, dont Annie Thomas, (CFDT) et Denis Gautier-Sauvagnac (MEDEF), ainsi qu’au ministère de l’emploi, occupé par un certain M. Borloo.
Dans l’attente de leur réponse, nous nous apprêtons à passer une nuit difficile, privés d’eau, de nourriture et d’électricité mais heureux d’être ici réunis, à moins qu’en haut lieu on décide de ne faire donner que la force.
D’autre part, Marc, travailleur précaire et militant d’AC ! s’est fait interpeller hier à l’entrée dans les lieux. Après sa garde à vue il est déféré demain aux comparutions immédiates à la 23ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, métro Cité à 13h30. Nous exigeons de la direction de l’UNEDIC qu’elle fasse immédiatement libérer notre camarade, et que toutes poursuites soient abandonnées.
Il faudra, dorénavant s’habituer à ce que chômeurs précaires et intermittents s’occupent de leurs affaires.
Il est mort le plein emploi.
Maintenant, de nouveaux droits.
Communiqué de la 44ème heure : du liquide pour les précaires
Nous qu’ils nomment assistés occupons depuis avant-hier la salle du
conseil d’administration de l’Unédic. Nous attendons toujours que
Annie Thomas (CFDT) et Denis-Gautier Sauvagnac (MEDEF),
respectivement présidente et vice-président de l’Unédic, à qui ont
été transmises nos revendications, se mouillent. En attendant nous
nous félicitons de la libération de Marc, en garde à vue depuis le
début de notre action, et des divers communiqués de soutien émis par
des sources aussi diverses que surprenantes. La joie continue de nous
animer malgré l’embarg’eau entrepris par la direction de l’Unédic et
la préfecture de Police. Comme nous ne cédons pas au chantage à
l’emploi, nous ne céderons pas au chantage à l’eau.
Nous appelons tous les précaires à occuper leurs antennes Assédic
pour qu’ils ouvrent enfin les robinets à fric.
Abandon des poursuites contre Marc
Retrait de la plainte de la CFDT contre des précaires en lutte
Transparence sur les chiffres de l’Unédic
Abrogation de la convention Unédic 2006 dont le protocole du 18 avril
Abandon du suivi mensuel obligatoire et de toutes les formes de
contrôle des chômeurs
Refonte de l’Unédic avec l’ensemble des concernés
1 jour chômé = 1 jour indemnisé
Nous appelons à un rassemblement devant le siège de l’Unédic à 18h00
(80 rue de Reuilly 75012 PARIS métro Montgallet)
Les golden-précaires de l’Unédic assoiffés
Communiqué de la première heure
Attention fragile : précaires, intermittents, chômeurs,nous ne sommes pas des variables d’ajustement
Depuis 30 ans, chômage de masse et discontinuité de l’emploi déterminent - provisoirement ou dans la durée- les parcours de la quasi-totalité des salariés (80% des embauches se font désormais en CDD). Cette alternance de périodes de chômage, de formation et d’emploi s’accompagne d’une fragilisation inacceptable de ceux qui la vivent. Ainsi, alors que l’on glose sur une « sécurité sociale professionnelle » supposée venir remédier à l’incertitude qui marque désormais la vie des salariés, l’un des derniers dispositifs qui assurait une continuité de droits à des salariés à l’emploi discontinu, le régime d’indemnisation chômage des intermittents, est en butte depuis près de 4 ans à une entreprise de destruction.
Les discours publics énoncés lors de la campagne électorale passent sous silence ces questions sociales fondamentales - qu’on pense aux révoltes d’octobre/novembre 2005 et au « mouvement anti-CPE » du printemps dernier !- ou y répondent par l’invocation vertueuse à « réhabiliter le travail ». Derrière la « réhabilitation du travail », c’est encore la dégradation des conditions vécues par les travailleurs qui se profile, comme avec le RMA, « emploi aidé » pour lequel l’allocation RMI est directement versée à l’employeur. Ces proclamations de bonnes intentions visent en fait à stigmatiser davantage des millions de précaires et de salariés, « assistés » ou insuffisamment productifs. Elles préparent le terrain pour de nouvelles et dramatiques régressions en matière de droits collectifs, tandis que profits et inégalités explosent.
Caricature d’un dialogue social privatisé et technocratique, le paritarisme qui régit l’assurance-chômage refuse d’accorder voix au chapitre aux premiers concernés. Or cette institution doit des comptes aux millions de salariés qui la financent, souvent sans ouvrir de droit à indemnisation en cas de chômage (plus de la moitié de chômeurs ne sont pas indemnisés). Sous prétexte de déficit, chacune de ses « réformes » a été nuisible aux ayants droits, encourageant l’acceptation de n’importe quel emploi dans n’importe quelles conditions.
Déficit de quoi ? Déficit de démocratie.
La Constitution de ce pays stipule que « la société doit à chacun de ses membres des moyens convenables d’existence », force est de constater qu’il n’en est rien : on va jusqu’à présenter les allocataires du RMI comme des parasites voués à l’indignité, sans jamais indiquer, par exemple, qu’un tiers de ces allocataires aux faibles salaires occasionnels sont en fait des travailleurs pauvres. Sous couvert d’insertion, l’inflation d’une rhétorique des devoirs et la prolifération des modalités de contrôles accompagnent le reflux des droits sociaux.
Afin de déposséder plus encore les salariés, on leur dénie toute compréhension de leur propre situation. L’appel constant aux « experts » a pour fonction de légitimer des décisions d’autant plus « difficiles » qu’elles s’attaquent au plus grand nombre (chômage, retraite, santé). On fabrique donc l’ignorance et, tout comme le dénombrement des chômeurs fait l’objet de manipulations (cf. la non-publication des statistiques INSEE), l’Unedic tient mordicus à son fonctionnement parfaitement opaque (jusqu’à interdire à des chercheurs indépendants l’accès à ses données, comme ce fut le cas lors de l’enquête de la coordination des intermittents et précaires).
Aggravant celui de juin 2003, un second protocole Unedic régissant les annexes VIII et X de l’assurance-chômage qui développe aléas, inégalités et exclusion à l’encontre des intermittents entre en application, nous refusons que des droits capitalisés avantageant les plus employés et les mieux payés mettent fin à toute mutualisation. Pour limiter l’insécurité sociale due au chômage et à la discontinuité de l’emploi, il faut instaurer une continuité de droits, chaque jour chômé doit être indemnisé.
Tout en radiant massivement des chômeurs, on ose nous promettre une énième fois le « retour au plein emploi » ; nous voulons que soit publiquement établie l’ampleur réelle du chômage et de l’emploi précaire. Une refonte de l’indemnisation du chômage doit être débattue par les partenaires sociaux. Un tel enjeu ne doit pas être confisqué mais faire l’objet d’un réel débat public et contradictoire. L’Unedic doit autoriser l’accès aux données qu’elle détient.
Nous appelons l’ensemble des concernés, salariés en poste, au chômage ou en formation, à venir soutenir l’action en cours et à organiser, partout où c’est possible, des actions collectives là où se décident notre sort.
Paris, le 24 avril 2007.
Paris Communiqué du 9ème collectif du 25 avril
LES SANS-PAPIERS SOUTIENNENT L’OCCUPATION DE L’UNEDIC Précaires, intermittents, chômeurs, salariés, étudiants, sans-papiers, SOLIDARITE
9èmeCollectif des Sans-papiers 21 Ter, Rue Voltaire 75011
Des chômeurs, salariés précaires et intermittents occupent depuis hier le siège de l’UNEDIC à Paris, au 82 rue de Reuilly, M° Montagellet afin d’interpeller les responsables de la précarisation, qui le sont notamment en ce qui concerne les sans-papiers obligés de travailler comme des esclaves.
Les sans-papiers sont aux premières lignes d’une précarisation généralisée. Ils travaillent dans le bâtiment, la restauration, la confection, la sécurité, le nettoyage, l’hôtellerie etc. Ils sont présents en France, pour la plupart, depuis de nombreuses années (10, 15, 20 ans...), corvéables à merci, à la merci des marchands de sommeil, exploités par le Medef, et maintenus dans la peur pour revendiquer leurs droits sur leurs lieux de travail ou ailleurs.
Une convergence entre salariés, chômeurs, précaires et les sans-papiers permettra d’enrayer l’offensive généralisée de remise en cause des acquis sociaux, de précarisation accrue du salariat, de destruction des structures de solidarité sociale, de privation de liberté pour les sans-papiers...
Le 9ème Collectif apporte son soutien à l’action en cours qui s’inscrit dans cette perspective. Il appelle tous les sans-papiers à venir soutenir les occupants.
Précaires, intermittents, chômeurs, salariés, étudiants, sans-papiers, SOLIDARITE
9EME COLLECTIF DES SANS-PAPIERS
9eme_collectif chez no-log.org
Communiqué de Pénélope Komites, adjointe au maire de Paris (les Verts),
qui porte plainte pour violence volontaire suite à l’évacuation du toit de l’Unédic (27/04/07)
Communiqué de presse
Dépôt de Plainte et demande d’ouverture d’une enquête administrative sur
le déroulement de l’opération de police devant le siège de l’UNEDIC le
jeudi 26 avril 2007.
Jeudi en fin d’après-midi, après 24 heures d’occupation par des
chômeurs, des intermittents et des précaires qui souhaitaient faire
entendre leur colère contre une insécurité professionnelle toujours plus
forte, les toits de l’UNEDIC à Paris ont été évacués avec brutalité par
les forces de l’ordre.
Vers 17 heures, la gendarmerie mobile, en tenue anti-émeute, est
intervenue brutalement pour déloger les occupants du toit de l’UNEDIC et
pour disperser la centaine de soutiens présents devant le bâtiment.
Plusieurs militants et élus ont été violemment bousculés par les forces
de l’ordre, trois d’entre eux ayant du être conduits à l’Hôpital Saint
Antoine.
L’intervention policière, sa brutalité et sa soudaineté ont été
totalement disproportionnées compte tenu de l’attitude des soutiens
rassemblés devant l’UNEDIC.
Bien qu’aillant revêtue mon écharpe d’élue, j’ai été malmenée par un
gendarme mobile. J’ai porté plainte hier soir au commissariat du 12eme
arrondissement pour violence volontaire sur personne munie d’un mandat
électif. Examinée hier soir à l’Hôpital St Antoine puis ce matin à
l’Hôtel Dieu au service des Urgences médicales judiciaires. Le médecin a
constaté des " lésions [...] qui justifient une incapacité totale de
travail de 5 jours ".
Je souhaite que le Procureur de la République mandate l’IGS (Inspection
Générale des Services) pour l’ouverture d’une enquête administrative sur
le déroulement de l’opération de police devant le siège de l’UNEDIC le
jeudi 26 avril 2007.