Une tribune pour les luttes

Comuniqué de l’A.M.I., la C.D.H.R. et le C.D.T.H.E.D.

Comment vivre avec 610 euros par mois avec un handicap ?

Manifeste commun

Article mis en ligne le dimanche 17 juin 2007

Association nationale de défense des Malades, Invalides et handicapes A.M.i - 172 rue de la Chanaye 71000 MACON Tél : 03 85 3434 59 - Courriel : amisecret chez free.fr

Confederation de Defense des Handicapes et Retraites CDHR - 13 rue Blaise Pascal - 78800 Houilles - Tél : 01 39 68 71 01 - Courriel : cdhr chez tiscali.fr

Comite pour le Droit au Travail des Handicapes et l’Egalite des Droits CDTHED - 4 place des Jacobins - 38130 Echirolles - Tél : 04 76 53 20 62 - Courriel : contact chez cdthed.fr

Après avoir débattu de la situation faite aux personnes handicapées après la promulgation de la Loi du 11 février 2005, dite « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » ;

Après avoir constatè que cette Loi tourne le dos à nos revendications dans tous les domaines ;

L’A.M.I., la C.D.H.R. et le C.D.T.H.E.D. :

Considèrent que des associations telles que les nôtres, non gestionnaires et indépendantes, doivent tout mettre en œuvre pour défendre concrètement les interêts matériels et moraux des personnes handicapées, malades ou âgées ;

Décident :

De mener une campagne offensive pour obtenir de réelles avancées en ce qui concerne l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapes).

Nous considérons qu’aujourd’hui ces personnes ne peuvent pas vivre avec 610 euros par mois, et nous ferons tout pour que toutes, bénéficient au moins du minimum vital de 100 % du S.M.I.C. net.

Bien évidemment, cette campagne ne s’oppose pas au combat mené notamment par nos associations pour le droit au travail des personnes handicapées, tant dans leur intérêt particulier que dans l’intérêt de la société en général.

De continuer à dénoncer les conséquences néfastes de la Loi du 11 février 2005, combattre pour son abrogation, et obtenir des mesures répondant à nos revendications.

D’interpeller les candidats aux élections présidentielles et législatives sur les revendications suivantes :

MANIFESTE COMMUN

RESSOURCES ET PRISE EN CHARGE DE LA DÉPENDANCE

Pour que les personnes handicapées aient leur place de citoyen à part entière, nous demandons L’EGALITÉ DES DROITS.

Nous revendiquons :

1.L’abrogation de la Loi du 11 février 2005, dite « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».

2.L’abrogation de la Loi du 30 juin 2004 « relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes agées et des personnes handicapées ».

Suppression de la « Journée de Solidarité » (travail gratuit imposé aux travailleurs valides et handicapés) et de la CNSA (Caisse Nationale de la Solidarité et de l’Autonomie) qui organise la ségrégation sociale des personnes handicapées et âgées dépendantes avec une Secu au rabais, reposant sur la charité publique obligatoire.

3.La mise en œuvre d’une politique répondant véritablement aux besoins des personnes handicapées, malades et âgées.

Parmi les besoins les plus urgents, nous tenons à rappeler ceux sur lesquels nous voulons des engagements précis :

4.Que l’A.A.H., le Minimum Vieillesse et les minimum de pensions soient relevés à hauteur du S.M.I.C. net, et évoluent comme le S.M.I.C. net.

5.Suppression de la prise en compte des revenus du conjoint/concubin/PACse dans le calcul de l’AAH et des autres allocations et pensions. L’examen des droits ne doit tenir compte que des revenus du seul bénéficiaire handicapé, et de l’entretien des personnes à sa charge.

6.Aujourd’hui, une personne handicapée ayant un taux d’incapacité compris entre 50 et 79 % ne peut bénéficier de l’AAH qu’après un an d’inactivité professionnelle. Nous demandons la suppression de ce délai d’attente.

7.Que l’ouverture des droits a l’A.A.H. soit faite des la rupture du contrat de travail.

8.En matière de handicap, égalité des droits et de traitement avec les Français pour les personnes immigrées. Maintien des allocations et prestations même en cas de retour au pays d’origine.

9.Majorité sociale à 18 ans, en conséquence : ouverture des droits à l’A.A.H et aux autres prestations dès l’âge de 18 ans et sans limite d’âge.

10.Abolition du forfait hospitalier et du forfait long séjour. Nos anciens ont cotisé toute leur vie à la Sécurité Sociale, ils ont droit à être pris en charge à 100 % lorsqu’ils doivent être hébergés en longs séjours ou en maison de retraite médicalisée.

11.Suppression de l’obligation alimentaire puisque les personnes handicapées ou agées doivent être en situation d’autonomie financière.

12.Suppression de toute notion de récuperation en ce qui concerne l’Aide Sociale et la prise en charge des personnes dépendantes (quel que soit l’âge).

13.La seule solution permettant de garantir a tous les assurés sociaux handicap&s le DROIT véritable à une prise en charge égalitaire sur l’ensemble du territoire, c’est que la Sécurité Sociale prenne en charge la totalité des frais lies au handicap et à la maladie (y compris appareillages, aides techniques et humaines), à domicile comme en établissement, sans conditions d’âge ni de revenus - conformément aux principes de l’Ordonnance du 10 octobre 1945 qui précise : « Article 1 : L’organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain. »

ETABLISSEMENTS « PROTEGES » ET FOYERS

14.Reconnaissance de l’ensemble des droits garantis par le statut de salarie et le Code du Travail, et notamment le droit syndical et le droit de grève, dans les ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail), tout en maintenant la protection apportée par le statut médico-social (par exemple : impossibilité de licencier...).

15.SMIC minimum net pour tous les travailleurs handicapés des ESAT et Entreprises Adaptées, et application des conventions collectives nationales et de branches (ancienneté, grille des salaires, etc.).

16.Favoriser, pour tous les travailleurs en ESAT et Entreprise Adaptées qui le souhaitent, le passage vers le milieu ordinaire de travail. Les milieux dits « protègés » doivent pouvoir constituer une étape vers le travail en milieu ordinaire et non uniquement une fin en soi. Les travailleurs handicapés integrés en milieu ordinaire doivent bénéficier des mêmes salaires et garanties que les autres travailleurs, même en cas de rendement réduit.

17.Liberté complète et effective d’association pour les résidents des foyers et établissement, cela en toute indépendance vis-a-vis de la Direction. Liberté permanente d’entrer et de sortir, d’avoir des visites. Respect de la vie privée des résidents.

18.En Foyers de vie, un réel statut de résident avec un haut niveau garanti de prestations de services.

19.En conséquence, un personnel bénéficiant d’un statut de professionnel dans le cadre du service public.

20.Création d’établissements variés et diversifiés, couvrant tout le territoire afin d’éviter le déracinement des personnes. Maintien et amélioration des établissements existants.

EMPLOI et FORMATION

21.Renforcement de l’obligation faite aux entreprises et aux administrations d’employer 6 % de travailleurs handicapes, sans aucune dérogation, sans compter les contrats de sous-traitance avec les ESAT et les Entreprises Adaptées. Nous demandons que les dispositions de l’obligation d’emploi fassent l’objet d’une réelle pénalisation patronale, c’est-a-dire que tout employeur contrevenant n’ait pas seulement à encourir une simple sanction financière, mais aussi une sanction pénale.

22.La Fonction Publique ne doit plus compter les militaires valides dans ce quota. L’Education Nationale ne doit plus pouvoir de compter les auxiliaires de vie scolaire valides de la redevance due pour non-respect du quota. Pour la création des Postes Budgetaires permettant d’atteindre les objectifs de recrutement des travailleurs handicapes prévus par la Loi.

23.A qualification égale, salaire égal, même en cas de rendement réduit du fait de la maladie ou du handicap.

24.Pas de salaires inférieurs au SMIC net, pensions et allocations non comprises.

25.Accessibilité de toutes les entreprises privees et publiques, aménagement des locaux, des machines et des horaires de travail.

26.Respect et amélioration des normes d’hygiene et de sécurité. Independance du médecin du travail.

27.Accès effectif des personnes handicapées a toutes les formations professionnelles de droit commun offertes à l’ensemble de la population. Cela suppose l’attribution des moyens financiers et humains nécessaires.

28.Les assures sociaux handicapés de 60 ans et plus doivent pouvoir bénéficier de la majoration de pension prévue pour l’abaissement de l’age de la retraite lorsqu’ils remplissent les autres conditions (handicap, nombre d’années de travail, etc.)

N’oublions pas qu’une VIE AUTONOME passe obligatoirement par toutes les formes d’accessibilités.

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