Une tribune pour les luttes

Communiqué de la Fédération des Tunisiens Pour une Citoyenneté des deux Rives

Liberté pour les sept pêcheurs détenus à Agrigento

pour avoir sauvés la vie à 44 migrants naufragés au large de Lampedusa

Article mis en ligne le dimanche 2 septembre 2007

1er septembre 2007 : Maintien en détention des "otages" de la Guerre aux
Migrants

FTPCR – (Association nationale loi 1901)
3 rue de Nantes 75019 Paris
Tél. : 00 33 (0)146 07 54 04
Fax : 00 33(0)140 34 18 15

Aujourd’hui, samedi 1er septembre, le Tribunal d’Agrigente (Sicile, Italie)
a rejeté la demande de libération provisoire ou d’assignation à résidence
des hommes d’équipage des navires tunisiens Mortadha et Mohammed-el-Hedi introduite par leurs défenseurs (Me Leonardo Marino et Me Giacomo La Russa).

Les sept pêcheurs tunisiens [1] poursuivis pour avoir secouru et débarqué 44 migrants sur le point de chavirer en pleine mer dans le canal de Sicile, avaient été qualifiés de « héros » par le député européen Giusto Catania qui leur a rendu visite en prison. Depuis, un très grand nombre de témoignages ainsi que maints éléments de reconstitution des faits ont confirmé qu’ils n’ont fait que porter secours à des femmes et des hommes en danger de mort, et qu’ils les ont débarqué en liaison avec les
autorités maritimes italiennes, prévenues par leurs soins dés le début du
sauvetage. Malgré cela, et malgré les garanties de représentation fournies,
y compris à travers un engagement officiel de l’ambassade de Tunisie, le
collège présidé par le juge Mme Antonia Sabbatino a estimé nécessaire de
maintenir les « sept d’Agrigente » en détention.

Par ailleurs, le tribunal s’apprêtant à prendre des vacances judiciaires
jusqu’à la mi-septembre, a reporté la poursuite des audiences au 20
septembre prochain. Il n’a pas cru bon d’examiner avant ce congé la
demande de requalification des délits (de « favorisation préméditée et à
fins lucratives de l’immigration clandestine », passible de 15 ans de
prison, à « entrée irrégulière sur le territoire national »).

Les familles des pêcheurs, qui vivent cette affaire comme une injustice
douloureuse, ont reçu ces nouvelles avec consternation et colère. Outre
l’incompréhension quant à la détention des leurs pour des raisons retenues
comme étant arbitraires et quant à leur privation de leur principale source
de revenu, elles ont tenu à nous parler du cas du jeune Mohammed-Lamine
Bayyoudh. Étudiant de 20 ans, pêcheur saisonnier pendant les vacances afin
d’aider son père à lui payer ses études, il se retrouve en prison avec son
père (Abdel-Krim Bayyoudh) au moment de la rentrée scolaire. Les autres
pêcheurs détenus sont : Kamel Ben-Khalifa (père de cinq enfants) ; Hamza
Braham ; Abdel-Wahid Ghafouri ; Lassaad Gharrad ; Abdel-Basset Jenzari.À
Teboulba, on les appelle les sept otages d’Agrigente.

La FTCR estime que la tournure que prend le procès est gravissime. Elle
considère qu’outre ce qui ne peut être qualifié que d’acharnement de la
part du tribunal présidé par Mme Sabbatino, ce sont les politiques
européennes de gestion sécuritaire de l’immigration et la législation
italienne en vigueur qui sont en cause. La loi dite Bossi-Fini (votée et
promulguée lors du gouvernement de M. Berlusconi et toujours en vigueur
aujourd’hui, c’est en l’occurrence sur son article 13 que se fondent les
poursuites) constitue la base de ce procès injuste et aux conséquences
graves.

La FTCR appelle la classe politique italienne à remettre en cause une
législation et une politique sécuritaire aux effets liberticides et
discriminatoires aujourd’hui manifestes, et dont les conséquences sur la
mise en danger de milliers de personnes et sur leur mort en mer dans des cas de plus en plus nombreux sont désormais établies.

Elle rappelle que les ressortissants des pays du sud ne sont pas exceptés des
lois et conventions garantissant les droits fondamentaux des personnes, et que l’accès de toutes et tous à ces droits prime toute doctrine et toute loi
sécuritaires ou de « gestion des flux », qu’elles soient nationales ou
communautaires.

Elle appelle à la plus large mobilisation pour la libération et l’indemnisation des « sept d’Agrigente » et pour s’opposer à la véritable guerre européenne aux migrants dont le sud de l’Italie et le sud de l’Espagne sont aujourd’hui les fronts les plus meurtriers.

Enfin elle rappelle qu’une délégation internationale composée d’élues
et de représentants d’associations et d’organisations du nord et du sud de
la Méditerranée se rendra la semaine prochaine en Sicile afin de participer
à l’initiative sicilienne de soutien aux 7 pêcheurs Vendredi 7 septembre
(l’appel à cette initiative est ouvert à la signature : voir en bas de page), afin de rencontrer des parlementaires et responsables en Italie et afin
d’interpeller les autorités italiennes et européennes sur ce procès et sur
la tragédie qui en constitue le contexte.

Liberté pour les Sept d’Agrigente

Non aux lois et politiques de criminalisation des Migrants

Non à la militarisation des politiques des migrations

et à l’externalisation des politiques sécuritaires

Manifestations de solidarité à Agrigente (vendredi 7 septembre 2007), à
Paris et ailleurs

Pour la FTCR
Le président, Mouhieddine Cherbib
Paris, Samedi 1er septembre

Pour tout contact concernant ce dossier :
Omeyya Seddik 00 33 (0)6 87 75 74 84 e-mail : zonegrise chez yahoo.fr


LIBÉREZ-LES !

Solidarité avec les 7 pêcheurs tunisiens détenus à Agrigento
pour avoir sauvés la vie à 44 migrants naufragés au large de Lampedusa

Vendredi 7 septembre 2007 à 11.00 SIT-IN devant le Préfecture d’Agrigento

NOUS DEMANDONS :

• LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DES 7 PÊCHEURS TUNISIENS détenus depuis le 8 août, quand il sauvèrent la vie à 44 migrants à la dérive au large de
Lampedusa. Ils risquent d’être condamnés jusqu’à 15 ans de prison

• LE RESPECT DES CONVENTIONS INTERNATIONALES MARITIMES DE RECHERCHE ET DE SAUVETAGE

• LE RENFORCEMENT DES INTERVENTIONS DE SECOURS des migrants en fuite vers l’Europe et la PLEINE RECONNAISSANCE DU DROIT D’ASILE

• L’ABOLITION DE LA LOI ITALIENNE SUR L’IMMIGRATION BOSSI-FINI, basée sur la violation des droits humains et civils, qui cause la clandestinité et
l’illégalité des migrants, notamment avec le décret interministériel n°14, juillet 2003

• L’ARRÊT IMMÉDIAT DES MISSIONS DE FRONTEX, instruments des politiques européennes de répression et mort contre les migrants

Ils ont déjà adhéré :

Reseau Antiraciste Sicilian, Asgi (Association d’études juridiques sur
l’immigration), Laboratorio Zeta Palermo, Fortess Europe, Ass. La soglia, ASK
191, SPARO., Missiniari Comboniani Licata, Arci Sicilia, Collettivo 20luglio,
Laici Comboniani Palermo, Associazione Antimafia Rita Atria,
Borderlinee_Europe, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux
Rives (FTCR), Alex Zanutelli, Fulvio Vassallo Paleologo,

Plus d’info sur l’histoire : Italie : arrêtés les pêcheurs qui sauvèrent
44 migrants naufragés

CONTACTS
Germana Graceffo ger.gra chez katamail.com
Enrico Montalbano badpainting chez katamail.com

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Notes

[1Voir le précédent communiqué de la FTCR : www.millebabords.org/spip.php ?artic... du 20 août

[2Voir le précédent communiqué de la FTCR : www.millebabords.org/spip.php ?artic... du 20 août

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