Une tribune pour les luttes

Communiqué commun FIDH/LDH du 14 septembre 2007

Une famille, ce n’est pas le résultat de tests ADN

Article mis en ligne le dimanche 16 septembre 2007

Paris, le 14 septembre 2007

Le Parlement français examine un nouveau projet de loi destinée à restreindre encore une fois le regroupement familial. Après l’obligation de l’apprentissage du français, voici que des députés prétendent « proposer » des tests ADN pour s’assurer de la filiation des enfants.

Chacun sait qu’en fait, ces tests seront imposés.

La volonté de pallier l’absence de documents d’état civil ou la fraude travestit la réalité quotidienne que les étrangers candidats au regroupement familial vivent. Dans les faits, les consulats vérifient quotidiennement les documents qui leurs sont produits, n’hésitent pas à les remettre en cause, à en demander de supplémentaires voire à prendre prétexte d’une perte pour les solliciter à nouveau. C’est ainsi que certaines personnes attendent depuis des années des visas qu’ils sont en droit d’obtenir sous couvert d’un arbitraire de plus en plus systématique.

Imposer aux étrangers, ayant le droit de s’établir en France pour tout simplement vivre une vie de famille normale, un test ADN, c’est non seulement renforcer l’arbitraire (et le coût déjà exorbitant des formalités) mais c’est admettre que les étrangers et leurs familles n’ont pas les mêmes droits fondamentaux que les Français.

La France interdit, en effet, hors décision de justice ou besoins médicaux, de procéder à de tels tests tout simplement parce qu’elle considère, à juste titre, que la définition de la famille ne se borne pas au lien biologique.

Réduire la filiation au seul lien biologique, c’est non seulement appliquer un traitement discriminatoire aux étrangers mais c’est aussi nier qu’une famille, ce sont des liens d’une autre nature que ceux du sang.

En décidant d’imposer un tel test aux étrangers, le législateur français nie l’histoire personnelle de chacun.

C’est l’humanité d’hommes, de femmes et d’enfants qui est déniée en la réduisant à une chaîne de molécules.

Nous voulons affirmer solennellement que, venant après de multiples mesures restrictives et vexatoires, après les propos insultants tenus à Dakar par le président de la République française, nous ressentons cet amendement de la majorité des députés français comme une injure faite à notre identité humaine.

Nous n’acceptons pas que la France institue ainsi une xénophobie d’Etat.

Communiqué commun FIDH/LDH avec les organisations membres de la FIDH signataires ci-dessous (liste non exhaustive)

Organisations membres de la FIDH signataires

- Organisation Marocaine des droits humains (OMDH)

- Ligue Tunisienne des droits de l’Homme (LTDH)

- Association Nigérienne des droits de l’Homme (Niger)

- Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des droits de l’Homme (Tchad)

- Ligue Tchadienne des droits de l’Homme (Tchad)

- Association Malienne des droits de l’Homme (Mali)

- Union Interafricaine des droits de l’Homme

- Association Mauritanienne des droits de l’Homme (mauritanie)

- Mouvement Ivoirien des droits de l’Homme (Côte d’ivoire)

- Ligue Ivoirienne de défense des droits de l’Homme (Côte d’ivoire)

- Organisation Guinéenne des droits de l’Homme (Guinée)

- Organisation Nationale des droits de l’Homme (Sénégal)

- Rassemblement Africain pour la défense des droits de l’Homme (Sénégal)

- Ligue des Electeur (RDC)

- Groupe Lotus (RDC)

- ASADHO (RDC)

- Maison des droits de l’Homme (Cameroun)

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