Une tribune pour les luttes

Compte rendu de l’audience du lundi 22 octobre du procès de Florimond Guimard

Article mis en ligne le mardi 23 octobre 2007

La mobilisation pour Florimond a été forte, encore plus forte qu’en avril
dernier. De toute la France, environ 3000 manifestants sont venus à
Aix-en-Provence pour soutenir Florimond et dire, tous ensemble, « La
solidarité n’est pas un délit ». Les enseignants des écoles des
Bouches-du-Rhône se sont massivement déplacés.

Pendant l’audience, l’examen des vidéos de la manifestation du 11 novembre
2006 à Marignane a clairement montré que les accusations retenues à l’encontre
de Florimond ne reposaient sur aucune réalité.

"Ni fait ni à faire"

C’est ainsi que le procureur a qualifié la procédure judiciaire ! Dans ses
réquisitions, il a déclaré qu’il était dans l’impossibilité de requérir sur
le chef d’accusation retenu. Il a ainsi demandé la requalification des faits
en « rébellion », sans conviction… et a conclu en requérant "une peine
symbolique (!) de 2 mois de prison avec sursis" et aucune amende.

Les trois avocats de Florimond ont successivement et brillamment plaidé sur
les faits, sur la personnalité et le parcours personnel de Florimond et sur
l’engagement des enseignants dans le RESF, pour les droits des enfants et,
plus généralement, en rendant hommage à la profession d’enseignant et à ses
combats pour toutes les solidarités. Ainsi, au terme de ces plaidoiries non
dénuées d’émotions, le RESF a été redéfini en « Réseau Espoir Sans
Frontières ».

Florimond est satisfait et soulagé à l’issue de cette journée.

Ses avocats confirment que la porte est ouverte pour la relaxe, même si une
peine de principe n’est pas à exclure.

Le délibéré a été renvoyé au 21 décembre.

3) AFP

AIX-EN-PROVENCE (Bouches-du-Rhône), 22 oct 2007 (AFP) -

Deux mois de prison
avec sursis ont été requis lundi contre un militant marseillais du Réseau
éducation sans frontières (RESF), Florimond Guimard, pour "rébellion" contre
des policiers lors d’une action contre l’expulsion d’un parent d’élève en
2006.

Le jugement du tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence a été mis en
délibéré au 21 décembre.
"Je vous demande de prononcer (...), compte tenu de la personnalité de M.
Guimard sur lequel il n’y a rien à dire de mal, une peine de deux mois de
prison assortie du sursis", a déclaré le procureur Denis Vanbremeersch,
requérant ainsi une peine à minima dans un dossier où M. Guimard, professeur
des écoles marseillais, risquait jusqu’à trois ans de prison.

Soulignant les "lacunes de la procédure", "les différences de perception"
entre des policiers "jeunes et peu préparés" et les militants de RESF,
déterminés à éviter l’expulsion d’un père algérien de deux fillettes
scolarisées à Marseille, le procureur a estimé que les violences volontaires
reprochées n’étaient pas constituées et devaient être requalifiées en
rébellion.

M. Guimard, 31 ans, était accusé par deux policiers d’avoir poursuivi
leur
véhicule où se trouvait le père de famille qui devait être expulsé le 11
novembre 2006 et d’avoir tenté de les percuter, ce qu’il nie vigoureusement.

Il était aussi poursuivi pour avoir franchi, avec d’autres militants, un
barrage. L’un des policiers qui se trouvait là avait été légèrement blessé
au
pouce "par l’effet ressort" d’une barrière poussée par M. Guimard.

"Matérialité des faits : zéro, intentionnalité des faits : zéro, ces
poursuites sont une injure au droit", a estimé l’un des avocats de M.
Guimard,
Me Bruno Rebstock, demandant la relaxe.

Le procès de M. Guimard a suscité une vive émotion dans le monde
enseignant
et associatif.

Entre 3.000 et 4.000 personnes, selon les organisateurs, 1.500 selon la
police, ont manifesté leur solidarité à Aix-en-Provence, restant devant les
grilles du tribunal et scandant "Florimond relaxe".

Une pétition lancée en avril sous le mot d’ordre "la solidarité n’est pas
un délit" a recueilli environ 20.000 signatures dont celles de José Bové,
Dominique Voynet ou Olivier Besancenot.

La directrice de l’école de M. Guimard et des collègues ont témoigné à la
barre de son engagement dans son métier et dans des quartiers défavorisés.
"Ce procès est un scandale ! C’est du harcèlement contre des gens qui ne
font qu’un boulot de solidarité dans les écoles pour tous les élèves, qu’ils
soient avec ou sans papiers", a déclaré à l’AFP Jean-Luc Bennahmias, député
européen et membre du Modem venu à la manifestation.

A la sortie de l’audience, M. Guimard s’est dit "serein". "Je pense que
je
vais être relaxé, même le procureur a demandé que les faits soient
requalifiés
en rebellion mais dans ce cas, c’est 250 personnes qui devraient être
poursuivies pour rébellion", a-t-il ajouté.

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