19 h à Mille Bâbords -61 rue Consolat 13001 Marseille
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GRANADO et DELGADO, les SACCO et VANZETTI espagnols
Aux États-Unis, après sept ans de prison, de recours juridiques et d’appels à la solidarité, Nicolas Sacco y Bartolomé Vansetti furent exécutés la nuit du 23 août 1927. Accusés d¹un vol (avec deux morts), qu’ils n’avaient pas commis, ils furent déclarés coupables et exécutés parce qu¹ils étaient anarchistes. Cinquante ans plus tard, le 23 août 1977, le gouverneur de l¹État de Massachusetts reconnut publiquement leur innocence et demanda que "tout stigmate et malheur soit effacé pour
toujours des noms de Sacco et Vanzetti et des noms de leurs familles".
En Espagne, au cours d’une des périodes les plus répressives de la dictature franquiste, les jeunes anarchistes Francisco Granado et Joaquín Delgado furent exécutés le 16 août 1963. Accusés de deux attentats qu¹ils n¹avaient pas commis, la "Justice" franquiste les
déclara coupables et les fit exécuter continuant ainsi à terroriser le peuple espagnol. Après la mort de Franco en 1975, les partis qui signèrent la "transition à la démocratie" imposèrent l¹amnésie sur les crimes du
franquisme et il faudra attendre vingt ans pour qu¹un film fasse revivre les événements de 1963 et donne, pour la première fois, la parole aux véritables auteurs des attentats pour lesquels Granado et Delgado furent
suppliciés. Puis, un livre ("Garrote vil para dos inocentes"), publié en Espagne en 1998, apporta des preuves irréfutables montrant la fausseté des accusations contre nos deux camarades et l¹arbitraire de la justice franquiste.
Le film et le livre permirent la rencontre de quelques camarades, protagonistes de cette affaire, et des familles de Granado et de Delgado. Ils décidèrent de créer, au cours de 1997, un Groupe pour obliger l’actuelle justice "démocratique" à reviser le procès (Conseil de guerre sommaire) de 1963.
Le 3 février 1998, les familles Granado et Delgado présentèrent un Recours de révision devant le Tribunal Suprême espagnol, mais, le 3 mars 1999, ce Tribunal considéra que la sentence de 1963 avait été prononcée selon la "légalité en vigueur" et refusa le Recours sans
prendre en compte les déclarations des vrais auteurs des attentats.
Les familles Granado et Delgado présentèrent alors, le 16 avril 1999, un Recours d’appel (Recurso de amparo) devant le Tribunal Constitutionnel, et depuis lors ce Tribunal est resté muet...
Oui, en septembre 2003, il est toujours muet, mais les campagnes du "Grupo pro revisión del proceso Granado/Delgado", auxquelles se sont jointes les familles de Joan Peiró et de Salvador Puig Antich, ont
réussi à faire avancer le processus de récupération de la mémoire historique en Espagne et obliger le Parlement espagnol à approuver des Résolutions de réhabilitation des victimes de la répression franquiste. C’est pour cela qu’actuellement nous menons une campagne pour obliger ce Tribunal à se prononcer sur l’annulation des
jugements et sentences pendant la dictature franquiste.
Le livre "Le garrot pour deux innocents - L¹affaire Delgado - Granado" est paru en français aux Éditions de la CNT de la région parisienne.