Une tribune pour les luttes

Communiqués RESF des 27 et 29 octobre 2007

Félicitations au ministre de la chasse à l’enfant et de quelques autres horreurs.

Article mis en ligne le lundi 29 octobre 2007

29 octobre 2007

QUELQUES COMPLEMENTS AU COMMUNIQUE DE FELICITATION AU MINISTRE DE LA CHASSE A L’ENFANT ET DE QUELQUES AUTRES HORREURS DU 27 OCTOBRE

Il faut apporter quelques précisions et quelques rectifications au communiqué RESF du 27 octobre concernant l’affaire de M. et Mme Sima (Sens). Rédigé dans l’urgence, alors que Mme Sima était encore en garde à vue, ce communiqué comporte quelques inexactitudes : la réalité s’avère pire encore que ce que nous écrivions.

Mme Sima, ressortissante malienne sans papiers, mère de trois enfants (Yamadou 8 ans, Bambo Moussa 22 mois et Ladji 4 mois) fait habituellement une heure de ménage à la poste de St-Clément (banlieue de Sens) de 8h30 à 9h30. Elle rentre ensuite chez elle, en autobus, où son mari l’attend en gardant les deux petits, l’aîné étant à l’école. Son mari part alors pour son propre travail, en prenant un train à 10h26.

Quand elle arrive au bureau de poste, le vendredi 26 octobre, la responsable lui annonce qu’elle ne peut plus travailler car elle n’a pas de papiers et elle la chasse. Mme Sima demande à téléphoner pour qu’un ami vienne la chercher car il n’y a pas de bus. Refusé. Elle part donc à pied pour rejoindre la station où elle prendra un autre bus. Mais là, l’attendent visiblement quatre policiers qui fouillent son sac et l’embarquent. Coïncidence ? Peu probable. La question est de savoir si c’est la police qui a prévenu la poste ou la poste qui a appelé la police. Mme Sima demande à passer chez elle car elle a un bébé qu’elle allaite. Refusé.

Ne la voyant pas rentrer, son mari suppose que, comme cela s’est produit quelques fois, son bus a quelques minutes de retard : il part prendre son train en confiant l’enfant de 22 mois à la voisine et en laissant le bébé qui dort dans son berceau (le père dit avoir laissé la clé à la voisine, elle soutient le contraire mais cela n’a pas de sens : on ne voit pas pourquoi M. Sima aurait laissé son enfant de 22 mois à quelqu’un à qui il ne voudrait pas donner sa clé).

Pendant ce temps, Mme Sima est placée en garde-à-vue. Elle n’est ramenée chez elle qu’à midi, heure à laquelle les policiers constatent que Bambo Moussa est chez la voisine et Ladji seul dans l’appartement. Elle est autorisée à l’allaiter. Les policiers fouillent l’appartement en attendant que Yamadou rentre de l’école. Ils embarquent tout le monde : les « grands » sont placés « dans un foyer », le bébé « à la Croix Rouge ». Ladji lui sera amené deux fois dans l’après-midi et la soirée du vendredi pour qu’elle l’allaite. En revanche il ne lui a plus été présenté entre le vendredi soir et le samedi 11 heures, date de sa libération. Dans l’après-midi, des douleurs dues aux montées de lait l’obligent à se rendre à l’hôpital.

Il semblerait qu’informé des faits, le cabinet de M. Hortefeux ait demandé la libération de Mme Sima et précisé qu’il n’y aurait pas d’APRF. M. Sima est convoqué le 30 octobre à 9 heures au commissariat de Sens pour « la régularisation de sa situation » lui a-t-on dit oralement. Il faut que des assurances en ce sens lui soient données.

Mais l’urgence n’est pas là : les enfants sont maintenant confiés à l’ASE, le procureur ayant pris une ordonnance de placement provisoire assortie d’une interdiction de visite. L’aîné est dans un foyer à Sens, les deux petits à la Croix rouge à Migennes, à 40 km du domicile des parents. C’est proprement scandaleux ! Si Ladji s’est retrouvé seul dans un appartement, c’est du fait de l’intervention de la police et de son refus de laisser Mme Sima passer chez elle pour le récupérer. La suite des événements est tout aussi honteuse : depuis quand les services de police et de justice sont-ils habilités à décider du sevrage d’un enfant, hors de tout contrôle médical pour lui et pour sa mère (Mme Sima n’a vu aucun médecin au cours de sa garde à vue) ? Après les tests ADN, la rafle au faciès, l’interpellation à domicile, le placement en rétention d’enfant de trois semaines, la confiscation des enfants serait-elle la dernière mesure imaginée par le ministère de la rafle et du drapeau pour lutter contre les familles immigrées ?

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Guillaume Larrivé, Directeur-adjoint cabinet du ministère R et D, sur son blog g chez larrive.com

Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire

Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html


27 octobre 2007

Félicitations au ministre de la chasse à l’enfant et de quelques autres horreurs.

Le Réseau Education sans frontières tient à adresser ses compliments les plus vifs à Monsieur Hortefeux, ministre des horreurs de la république sarkozienne pour les exploits accomplis par les services sous ses ordres.

C’était le 25 octobre dans le Loiret, un nourrisson de trois semaines (trois semaines !) placé en garde à vue avec ses parents moldaves, puis en rétention et qui, finalement libéré par le Juge des libertés et de la détention, a été débarqué par les gendarmes sur un coin de trottoir, sans aucun secours.

Le lendemain, vendredi 26 octobre à Sens (Yonne) en fin de matinée, la police arrêtait une ressortissante malienne, Mme Sima et ses deux plus jeunes enfants, Bambo Moussa âgé de 22 mois et Ladji né le 14 juin 2007.

L’aîné des enfants, Yamadou, élève à l’école Lucien Cornet, né le 3 janvier 1999, a été arrêté à son tour, à midi alors qu’il revenait chez lui pour le repas. Une souricière, pour parler technique, y avait été dressée pour serrer un gamin de 8 ans. Bravo aux services de police capables de cet exploit. Et au ministre qui le commandite. Ils ont été conduits au commissariat puis les enfants ont été séparés de leur mère. Deux d’entre eux, vraisemblablement les 2 « grands », ont été confiés aux Services du Conseil Général, et le troisième, vraisemblablement le bébé, à la Croix-Rouge.

Madame Sima allaitait son dernier né (5 mois). L’allaitement a donc pris fin brutalement pour elle et son enfant ce vendredi matin. Sevrage à la sauvage. Le nourrisson va apprendre le lait maternisé en catastrophe, quant à la mère, le commissariat a donné l’assurance qu’elle pourrait bénéficier des soins d’un médecin en cas de nécessité. Merci pour elle. Ainsi donc, aux yeux de ce gouvernement, il est légitime de placer une mère en garde à vue et ses enfants à l’orphelinat pour des infractions à la législation sur le séjour ? Vive la république sarkozienne !

M. Sima, le père des enfants travaille en France depuis 2000. La demande d’asile qu’il avait déposée en 1999 lors de son arrivée en France a été rejetée. Son épouse l’a rejoint en 2005 avec leur fils aîné. Les deux enfants les plus jeunes sont nés en France. Il avait reçu une invitation à quitter le territoire en 2003, il avait été alors arrêté et maintenu 15 jours en rétention dans une prison pour étrangers (CRA) mais il avait été relâché. Il avait alors repris son travail et n’avait plus jamais été inquiété.

Qu’envisagent les autorités ? Lancer une gigantesque chasse à l’homme pour mettre la main sur le père ? Attacher la mère et les enfants à un piquet pour l’attirer ? Les expulser sans lui ? On est en plein délire malfaisant. Il faut que cela cesse, que Madame Sima et ses enfants soient libérés et que la famille soit régularisée.

L’objectif 25 000 expulsions, 25 000 dégueulasseries, non merci !

Dernière heure (11h) : peut-être suite aux nombreux coups de téléphone indignés dont le commissariat a été assailli, Mme Sima a été libérée. Pour le moment, on ne sait pas si et quand ses enfants lui seront rendus. Mais cette issue favorable pour le moment ne retire rien à ce qui s’est passé. Il faut que cela soit connu.

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