Une tribune pour les luttes

Procès des 4 (+31) de la Star Academy

Article mis en ligne le samedi 29 décembre 2007

Après 4 années de tracasseries policières et judiciaires, le solde de notre
prise de parole sur le plateau de la Star Academy en octobre 2003 nous a donc
été délivré.

Alors que le procureur général avait requis jusqu’à 4 mois de prison avec sursis
pour les 4 accusés, le délibéré du 16/11/07 au Tribunal de Grande Instance de
Bobigny a été :

- Pour atteinte à la liberté du travail : Relaxe des 4 inculpés.
- Pour atteinte à la liberté d’expression : Relaxe des 4 inculpés.
- Pour violence volontaire sur une hôtesse-vigile : Relaxe de l’inculpé.
- Pour dégradations de bien privé en réunion : condamnation à 1000€ d’amende
- Pour menaces de mort et dégradations de bien privé en réunion : condamnation à
1200€ d’amende

On ne doit pas commenter une décision de justice, mais chacun doit pouvoir
s’informer pour mener sa propre réflexion.

Les 4 inculpés avaient tous été arbitrairement dénoncés par la même personne, le
gérant de la société de surveillance.

Les menaces de mort auraient été proférées à l’encontre du gérant de la société
de surveillance.

La dégradation volontaire concernant le bris d’une porte vitrée avait été mis à
l’actif d’un seul inculpé par le même gérant de la société de surveillance,
alors qu’une centaine de manifestants étaient présents sur cette intervention.

D’ailleurs, comme pour toutes les actions menées sans aucune violence par les
intermittents du spectacle, rien n’avait été endommagé sur le plateau de la
StarAc ce soir-là, à part cette dérisoire porte vitrée qui avait succombé aux
pressions conjugués mais contrariées des vigiles et des manifestants.

Par contre aucune de nos plaintes n’a été reçue, notamment un péronné fracturé,
divers coups violents portés en toute impunité, une tentative de vol d’appareil
photo, une caméra cassée, une bande vidéo arrachée et de nombreux faux
témoignages, tous ces faits se sont retrouvés blanchis de toute poursuite.

Alors, ce verdict, que l’on peut malgré tout qualifier de victoire amère,
viendrait-il justifier les quatre années de procédure pour permettre à la
justice de sortir la tête haute ? et ce, malgré une instruction inexistante, un
refus caractérisé de rechercher la vérité, tout comme le refus de reconnaître le
caractère politique de notre prise de parole sur un plateau de télévision alors
que toute tribune nous était systématiquement interdite pendant toute la durée
de notre lutte.

L’affaire dite des 4 de la StarAc est donc terminée.

La tentation a été très forte pour les deux condamnés de faire appel, puisque
dans un simple esprit de justice, ils refusent de se reconnaître dans les
accusations portées contre eux, même au nom du collectif.

Mais différentes raisons les ont dissuadé de relancer une action en justice :
- une certaine lassitude après 4 années de procédure,
- le respect dû à tous les solidaires, syndicaux, politiques, associatifs ou
citoyens, qui, régulièrement appelés à soutien sont venus nombreux à chacun de
nos appels.
- l’énergie mise en oeuvre depuis si longtemps par le comité de soutien, ne peut
se prolonger indéfiniment.
- l’importante charge financière entre les honoraires d’avocats, les huissiers,
les amendes, etc...
- le risque d’une réplique judiciaire plus dure encore.
- la volonté de tourner une page vieille de 4 ans pour consacrer plus d’énergie
aux nouvelles priorités, tant dans le soutien d’autres luttes que dans la
reprise de leurs propres activités professionnelles, celles d’intermittents du
spectacle, qui ont été gravement mises en difficulté pendant ce long parcours.

La pétition en ligne des Indisponibles est désormais fermée depuis le 7/12/2007,

mais si parmi les 8749 signataires (toujours visibles sur
http://www.cip-idf.org/petition/index.php?petition=3&pour_voir=oui&lettre=100
) certains veulent garder le contact, demander un surcroît de renseignements
mais aussi apporter un soutien personnalisé, quel qu’il soit, continuez de nous
écrire à lesindisponibles chez free.fr

Si vous souhaitez apporter un soutien financier,
établissez votre chèque à l’ordre de "AIP "
en l’adressant à CIP-IDF 14 Quai de la Charente 75019 Paris.
(Sur votre demande une attestation pourra vous être fournie.)


Suite au délibéré du 16/11/2007 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny,
voici le communiqué de la Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de
France http://www.cip-idf.org/

Procès Star Academy : Amère victoire.

4 comparants involontaires, 31 comparants volontaires, 100 manifestants, 2 200
euros d’amende
Différents médias avaient dénoncé l’intolérable violence que constituait selon
eux, une prise de parole publique au cours d’une émission télévisée en direct et
en prime time. Une procédure assortie de contrôles judiciaires et de deux
audiences, étalée sur quatre ans, visait quatre participants arrêtés au hasard
lors de cette action du 18 octobre 2003. Au programme : « violences, menaces de
mort, dégradations, atteinte à la liberté de travail, atteinte à la liberté
d’expression ». Trente et un participants à cette même action se sont portés
volontaires pour répondre des deux dernières accusations.

Tout ça pour ça

La procédure diligentée par le ministère public se solde par des peines d’amende
à l’encontre de deux manifestants. Ces condamnations, partielles et symboliques,
démontrent l’inanité de poursuites pour la plupart suivies de relaxes. Elles
visaient avant tout à cadenasser l’opinion publique, à dissuader toute critique
en acte de la neutralisation politique et de la coca-colaïsation des « cerveaux
disponibles » que les plus sincères dirigeants de l’industrie télévisuelle
reconnaissent se donner pour mission.

Eteignez vos télés !

Au moment où un banal voleur de parapluie se voit condamné à huit mois
d’incarcération, ces condamnations formelles et incohérentes reviennent purement
et simplement à ne pas désavouer le parquet. Les deux relaxes et l’abandon des
chefs d’inculpation les plus politiques - "atteinte à la liberté de travail et
atteinte à la liberté d’expression"- laissent le goût malgré tout d’une amère
victoire. La pénalisation de l’action collective a pour effet d’inquiéter,
d’occuper et de distraire. Nous nous réjouissons qu’aujourd’hui, déjouant pour
partie la programmation étatique des conflits et le jeu des représentations
médiatiques, d’autres, collectivement, se lèvent du côté des sans-papiers,
mal-logés, étudiants et lycéens.


Le 18 octobre 2003, parmi de nombreuses manifestations de refus de la
destruction de l’assurance chômage, une action collective permet une
prise de parole lors de l’émission télévisée Star Academy. Quatre
intermittents du spectacle sont alors arbitrairement arrêtés et
placés en garde-à-vue.

Après 4 ans de procédures, assorties de mesures de contrôle
judicaire, le procès en Correctionnelle a lieu le 28 septembre 2007.
Outre les prévenus, trente et une personnes revendiquant leur
participation à cette action comparaissent volontairement. Au terme
de six heures d’audience, le procureur requiert de un à quatre mois
de prison avec sursis.

Mis en délibéré, le jugement sera prononcé ce
vendredi 16 novembre au Tribunal de Grande Instance de Bobigny.

Pendant ce temps, on organise l’impunité pour les délits financiers.

1200 actionnaires ont su vendre à point nommé leur parts dans
E.A.D.S. On apprend que le Medef détourne depuis des années les fonds
de la médecine du travail. Et M. Gautier-Sauvagnac, représentant du
Medef lors des "négociations entre partenaires sociaux", dont celle
du du protocole Unedic de 2003, n’a toujours pas été entendu par la
justice pour s’expliquer sur la caisse noire de l’UIMM-MEDEF,15
millions d’euros, au bas mot, utilisés pour "fluidifier les relations
sociales".

Par contre, les arrestations, les gardes à vue, la
répression judiciaire s’exercent contre ceux qui subissent et/ou
contestent, la politique de précarisation.

Parce que comme des centaines d’autres ils ont résisté à la
destruction des droits et au décervelage, on veut transformer ceux de
la star AC en boucs émissaires.

Non au gouvernement par la concurrence et par la peur, non a la
criminalisation des luttes !

— > Exigeons la relaxe pure et simple, vendredi 16 novembre à à 12h30

— > Soyons nombreux pour le délibéré du Tribunal de Grande Instance
de Bobigny, M° Pablo Picasso.

À 18h30, pour connaître le résultat du procès, agiter des idées,
discuter de la suite, voire fêter la relaxe
Rdv à la Coordination des Intermittents, 14-16 Quai de la Charente, XIXème. M° Corentin
Cariou.

FAIRE SIGNER LA PETITION DE SOUTIEN :

http://www.cip-idf.org/petition/index.php?petition=3&signe=oui

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