Une tribune pour les luttes

"RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et sécuritaires N° 58, NOVEMBRE 2007.

Article mis en ligne le lundi 12 novembre 2007

Voici le N° 58, NOVEMBRE 2007, du petit journal mobile recto-verso A4
"RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et
sécuritaires. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé
localement.

Vous pouvez télécharger en format pdf, avec mise en page sur le site du
réseau :

http://resistons.lautre.net/

Si le journal vous plaît vous êtes invitEes à participer à son
élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous
attendons vos contributions, propositions, critiques ...

à bientôt.

L’équipe de réaction

Visitez le site du réseau : tous les numéros de RE à télécharger, guides
juridiques, nouvelles, inscription aux listes de diffusion ....

http://www.resistons.lautre.net

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RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 58 / novembre 2007

Notre flicage les enrichit

Ça se passe au Salon Milipol à Paris, consacré à la « sécurité
intérieure » des États. On y expose les derniers bijoux : la caméra
vidéo « fausse crotte » et le « faux rocher »…, puis un paquet de
mini-avions drones, dont la chouchoute de la police nationale, la
charmante ELSA. Même pas peur, elle ne tire pas – promit, juré – des
missiles, comme les drones de l’armée israélienne à Gaza. Elle est
invisible, mais voit tout, même la nuit. Le développement technique ne
sert pas pour empêcher la famine, produire un vaccin contre le palu ou
le sida, mais pour fliquer, réprimer… pour mieux exploiter.

Mais c’est seulement un des aspects de la chose. C’est Alliot-Marie qui
crache le morceau dans son discours au Salon : /« La sécurité de demain
est un vaste défi, c’est aussi une formidable perspective de
développement pour nos entreprises si elles savent faire preuve
d’imagination technologique »./ Effectivement, Elsa à 10 000 euros la
pièce, le triplement des caméras de vidéosurveillance (passer de 340 000
à un million d’ici 2009), les nouvelles prisons privatisées
ultra-sécuritaires etc., les tests ADN des immigrés… là il y du fric à
tirer. Déjà, en 1913, Rosa Luxembourg, révolutionnaire polono-allemande
écrivait que : /« Le militarisme… est pour le capital un moyen
privilégié de réaliser la plus-value… »/. Elle avait raison. L’alliance
du fric et du flic : l’État casse le système de protection sociale,
l’éducation, qu’il brade au privé, et réinvestit l’argent dans le
sécuritaire. Ca « dynamise l’économie », et puis ça permet de gérer les
pauvres à qui on a coupé les vivres : de la sécurité sociale à la
sécurité tout court.

Technologies de police

Le 11 octobre dernier s’est tenue à Ménilmontant une réunion publique
sur les nouvelles technologies de police. Une centaine de personnes a
échangé informations et réflexions sur la biométrie, le fichage ADN, la
vidéosurveillance, les puces RFID, la traçabilité sur internet… Ces
technologies sont le pendant de la répression policière et judiciaire.
Au centre des nombreuses et diverses interventions : la question du
contrôle d’identité par les pouvoirs politiques et économiques. L’enjeu
reste d’informer et mettre en place un argumentaire et des résistances
contre le contrôle généralisé qui sied si bien à notre société de
consommation. Pour pérenniser cette réunion (comme source d’infos,
réflexions et luttes futures) prochain rdv : mardi 13/11 à 19h30 au café
de Paris, 158 rue Oberkampf, métro Ménilmontant.

Traque des sans papiers : c’est la guerre...

Le général Parayre (directeur général de la gendarmerie nationale) donne
le ton en adressant une note aux préfets de France, il y estime être
encore /« en deçà des objectifs annuels »/ fixé par le gouvernement pour
la chasse aux sans papiers. Tous les moyens sont alors jugés bons :
mobilisation des réservistes et des retraités de l’armée, quadrillage
militaire du territoire, moyens supplémentaires alloués sans limite
selon les besoins des traques et rafles organisées... de plus le choix
des gendarmes composant les cellules spécialisées dans cette traque se
fera selon /« leur compétence et leur motivation en ce domaine » /:pour
le MRAP il s’agit manifestement d’un /« appel aux instincts racistes
potentiels des individus qui seront engagés dans cette chasse aux être
humains »./

...et tout le monde est enrôlé...

D’abord les pompiers du Nord de Lyon auxquels les flics ont demandé
assistance afin d’interpeller une famille de sans papiers barricadée
dans son appartement ; le prétexte : éviter des défenestrations quifont
vraiment trop mauvais genre ; l’effet : grâce aux gentils pompiers les
sans papiers ne pourront même plus tenter de fuir la police, ils seront
mis en détention puis expulsés en toute sécurité.

Ensuite, les banquiers de la BNP mairie de Montreuil qui ont fait
patienter Demba Dianka, un de leurs clients sans papier venu clôturer
son compte, juste le temps d’appeler la police qui l’a arrêté sous les
yeux de sa compagne enceinte de quatre mois. Un rassemblement de soutien
s’est tenu samedi 26 devant la banque et un appel au boycott de cette
agence a été lancé par des clients.

Enfin, depuis le 1er octobre, les agents ANPE et Assedic ont reçu pour
consigne de transmettre « systématiquement » et chaque jour aux
préfectures une photocopie des titres de séjour des demandeurs d’emploi
étrangers qui se présentent à leurs guichets.

...mais certains désertent...

Cette fois-ci ça ne passe pas tout seul, et les principaux syndicats de
l’ANPE protestent : on confie aux agents une « mission d’auxiliairede
police » et on les pousse clairement à la délation puisqu’il leurest
même demandé de ne rien dire aux étrangers concernés. En plus, lesens
de cette mesure apparaît pleinement quand on prend connaissance de la
liste des métiers pour étrangers élaborée par le gouvernement pour la
mise en place de sa politique « d’immigration choisie » (/Libération/ du
29 octobre) : désormais ne restent en France que ceux dont le patronat
estime qu’ils ont une utilité économique. C’est aussi à cette politique
purement instrumentale que les agents ANPE récalcitrants refusent de
participer et avec eux tous ceux qui ont décidé de se mobiliser et de
désobéir.

Réunion information rétention

lundi 12 novembre 2007 à 19h30

Aujourd’hui, les conséquences de la politique du chiffre, ce sont des
arrestations massives : devant les portes des écoles, dans les
préfectures, au travail, dans les transports et dans la rue, à domicile,
conduisant à des défenestrations, etc.

Plus que jamais il est important de lutter ensemble et de connaître ses
droits face aux arrestations, à la rétention, et aux expulsions. Cette
réunion permettra d’informer les concernés sur leurs droits et comment
ils peuvent se défendre contre cette politique meurtrière. Avec la
participation de : Christophe Pouly, avocat, le Syndicat de la
Magistrature, la Cimade, le RALE (Réseau d’Alerte et de Lutte contre
l’Exploitation des Sans-papiers), le 9ème Collectif des Sans-Papiers.

Projection à 19h00 du film /« N’entre pas sans violence dans la nuit »/
de Sylvain Georges, au CICP, 21ter rue Voltaire 75012 Paris - Métro Rue
des Boulets (Ligne 9).

9ème Collectif des Sans-Papiers

http://9emecollectif.net/

9eme_collectif chez no-log.org

[ S U R L E V I F ]

Chiens, tonfa et gazeuse pour fin de soirée

Début octobre quartier de la Croix Rousse à Lyon, il est deux heures du
matin, bonne ambiance, ça discute, certains jouent de la musique quand
un crissement de pneu fait tourner les têtes. C’est la BAC qui est là
pour vider les lieux. /« On est mis en joue par un flashball, un agent
de la BAC fait tournoyer son tonfa, l’autre montre son envie de se
servir de sa gazeuse lacrymo ». /D’autres voitures de flics débarquent.

[Un peu plus tard] /« On entend crier au Jardin des Plantes, c’est une
copine qui pète un cable. Une autre personne est au sol […] elle a l’air
de pas mal dérouiller. On se rapproche […] Et on fait connaissance avec
une brigade de 4 flics en uniforme avec des chiens ! […] Plus de
sommation, les flics nous tapent à coup de matraque et les chiens
(muselés et en laisse) nous grimpent dessus en aboyant. Je n’avais
jamais connu ça, mais il me semble que l’usage des chiens comme
instrument de terreur est un des trucs les plus redoutables que j’ai
jamais vu. »/

L’intégralité du témoignage sur

http://rebellyon.info/article4340.html

[C H R O N I Q U E D E L ‘A R B I T R A I R E]

Le Taser continue à tuer

Alors que Alliot-Marie prévoit d’en équiper les policiers municipaux,
alors que un procès est en cours contre le RAIDH et Olivier Besancenot
parce qu’ils ont osé de dire la vérité : le Taser, une arme à décharge
électrique, peut être mortelle, deux nouvelles affaires secoue le Canada.

Robert Dziekanski, âgé de 40 ans est mort le 14 octobre à l’aéroport de
Vancouver peu après que la police eut tenté de le neutraliser au moyen
de deux coups de Taser. Les policiers ont tiré sur lui car il /« 
transpirait abondamment, criait, lançait des choses et donnait des coups
contre des fenêtres »./ Et cela a suffit pour une mise à mort !

Le même jour à Montréal, Quilem Registre, d’origine haïtienne, est
interpellé par la police pour /« conduite désordonnée »,/ et reçoit un
coup de Taser car, selon les flics, il se serait montré agressif. Le
soir même, il tombe dans le coma, et décède trois jours plus tard.

Le « Grenelle » n’aime pas les manifestants

Le 5 octobre, le « Grenelle de l’environnement » débute. Une trentaine
de militants antinucléaire manifestent pacifiquement à Bourges devant
l’entrée de l’auditorium contre cette mascarade gouvernementale et la
politique pro nucléaire de Sarkozy. Les autorités lâchent les CRS, la
BAC est de la partie, certains flics sont déguisés en participant (mode
infiltration chez les forces de l’ordre)… Résultat : une manifestante
est sérieusement blessée, fracture sternale, 10 jours d’ITT.

Indymedia Lille en procès…

Les articles incriminés ont été publiés en juin 2004. Il s’agissait pour
les autorités, six mois après la fermeture très médiatique du « centre
d’hébergement » de Sangatte, de faire croire que le « problème » des
réfugié-e-s était réglé. Or en 2004 comme aujourd’hui rien n’est réglé.
Aide aux réfugié-e-s, vigilance face aux agissements de la police, la
présence de militants a leurs côtés gêne… Ce procès visait donc à
intimider et/ou faire taire un média alternatif traitant de ce sujet,
illustrant également une volonté de faire silence sur ces hommes et
femmes, et sur les violences des politiques « de gestion migratoire des
pays du nord ».

Au final 1501 euros dont 500 avec sursis pour zetkin, et relax pour les
5 autres prévenus...

… et dans la rue la répression continue !

le 23 octobre au soir, à Calais, les CRS chassent les réfugié-e-s. /« On
me demande de dégager. Je fais le tour du groupe et continue à
questionner les CRS […] un réfugié s’échappe, propulsant à sasuite
trois CRS. Je décide de les photographier, mais c’était sans compter sur
le CRS face à moi, qui a obstrué la vue de mon appareil et comme
j’allongeais le bras pour contourner son corps, il m’a fait une cléet
m’a propulsée contre le car. L’homme continua de me tordre le bras
jusqu’à ce que je touche terre. [Menotté], j’eus droit alors à l’annonce
de ma garde à vue pour outrages et rébellion. Ils ont décidé d’aggraver
les faits en prétendant que j’avais entravé l’arrestation d’un réfugié.
Procès au mois de février. »/

Infos :http://lille.indymedia.org/

Des suspects pas si coupables

Durant les révoltes de novembre 2005, un bus est incendié près de la
gare de Sevran-Beaudottes. Après quelques témoignages dont plusieurs « 
sous X » quatre jeunes gens sont interpellés. Dans cette affaire, un
premier procès montrera qu’un suspect, âgé de 14 ans au moment des
faits, accusé d’avoir volontairement mis le feu à une passagère
handicapée, a en réalité tenté de la sauver. Ayant reconnu avoir
participé à l’incendie, il sera condamné à quatre ans de prisons dont 41
mois de sursis. Un autre, innocenté après presque quatre mois de
détention provisoire réclame aujourd’hui réparation. Enfin, le 24
octobre dernier, la cour d’assises des mineurs a acquitté les deux
derniers suspects incarcérés depuis 17 et 19 mois. Le rideau est tombé,
et l’affaire si médiatisée s’est dégonflée, la justice n’est pourtant
pas avare en matière de punition. Reste les mois de préventive…

200 CRS pour 50 étudiants

Ils étaient installés depuis cinq jours dans un immeuble vide
appartenant à la MAIF pour en faire une cité universitaire d’urgence. À
travers cette action, MACAQ et Jeudi Noir veulent dénoncer la vente du
patrimoine immobilier de l’État à des fonds de pensions et des
compagnies d’assurance, alors même qu’on déplore un manque dramatique de
logements à des prix abordables. Une heure après avoir été mis au
courant, la MAIF autoproclamée « assureur militant » donne son accord à
la préfecture pour une expulsion musclée en toute illégalité : sans
décision de justice ni commandement de quitter les lieux comme l’impose
la loi dans de telles circonstances.

Le président de la fac lâche les vigiles

« Il fallait s’y attendre : avec la délocalisation de la fac de Paris 7
dans les tous nouveaux locaux des Grands Moulins, près de la
Bibliothèque Nationale, l’administration de l’université allait en
profiter pour rétablir un peu d’ordre.

Vendredi 5 octobre, quelques semaines seulement après la première
rentrée des Grands Moulins, les vigiles de la fac ont purement et
simplement attaqué une table de presse étudiante ! Du jamais vu depuis
1968 ! »

Extrait lu sur

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=86427

[ A G I R ]

Information publique sur :

Les lois prévention de la délinquance, sur la protection de l’enfance,
les fichiers base-élèves, la vidéosurveillance...,

le jeudi 22 novembre
2007 à partir de 19h, Bourse du Travail, 3 rue du Château d’Eau 75010
Paris, Métro : République

info : www.abri.org/antidelation

Répression du mouvement social, la suite

Suite au mouvement 2005 contre la loi Fillon, de nombreux lycéens et
lycéennes ont été poursuivis en justice. Les procès ne sont pas terminés
 ! Le 20 avril 2005, près de deux cents lycéens ont été arrêtés puis
placés en garde à vue suite à l’occupation d’une annexe désaffectée du
ministère de l’éducation nationale. Treize d’entre eux, dont un
enseignant, passeront en procès au TGI de Paris (jeudi 22 novembre pour
les huit mineurs, le lundi 10 décembre pour les cinq majeurs) pour des
dégradations qui n’ont pas eu lieu ou des violences sur agent (aucun
agent n’a bénéficié d’une journée d’interruption temporaire de travail,
pourtant obtenue pour la moindre ecchymose du côté policier).

À bas le neo-Maccarthysme franco-italien !

Le Comité de solidarité appelle tous ceux que révolte cette chasse aux
sorcière qui vise Giuseppe Maj, Giuseppe Czeppel et Angelo D’Arcangeli à
venir les soutenir les 21 et 22 novembre prochain, à la 10^ème chambre
section B de la Cour d’Appel de Paris.

Info : cap-npci.awardspace.com

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