Une tribune pour les luttes

Appel de la coordination nationale étudiante de Tours du 17 et 18 novembre 2007

Article mis en ligne le dimanche 18 novembre 2007

Le mouvement étudiant continue de grandir : 28 universités sont bloquées,
et de plus en plus d’universités sont touchées par le mouvement.

Des
interventions policières et des arrestations arbitraires ont eu lieu
dans plusieurs villes cette semaine. Nous les condamnons fermement. Mais
Sarkozy et les présidents d’université pourront envoyer la police et la
gendarmerie tant qu’il veulent contre nous, cela ne nous empêchera pas
de nous mobiliser.

Nous continuerons la grève jusqu’au retrait de la loi Pécresse parce
qu’elle signifie la privatisation de l’enseignement supérieur.

L’introduction de financements privés va renforcer les inégalités entre
universités et filières et va permettre une mainmise du patronat sur le
contenu des formations. L’université n’est pas responsable du chômage,
et adapter l’université aux exigences du "monde du travail" ne
rapprochera pas les étudiant-e-s de l’emploi : la professionnalisation
est au contraire le plus court chemin vers la déqualification et vers la
précarité. Nous refusons également l’instauration d’une pré-sélection
à l’entrée de l’université.

Pour les présidents d’universités, c’est également la possibilité de
recruter des personnels en dehors du staut de la fonction publique, et
de gérer la carrière de ces derniers. Nous refusons catégoriquement la
généralisation de la concurrence et de la précarité pour les personnels,
ainsi que le renforcement des pouvoirs des présidences et du patronat au
sein des Conseils d’Administration.

Cette réforme n’est ni amendable, ni négociable, que ce soit sur un plan
local ou national.
Si nous nous battons pour l’abrogation de la LRU, c’est parce que nous
nous battons pour le droit à l’éducation pour tous. Exiger
l’abrogation implique donc de lutter pour une augmentation massive du
budget de l’enseignement supérieur, pour une augmentation massive des
aides sociales, pour de vrais diplômes nationaux reconnus dans les
conventions collectives, pour l’égalité entre Françai-e-s et
Etranger-e-s dans l’accès aux études.

La journée du 14 novembre montre que la contestation sociale s’amplifie.
La grève des cheminots et de la RATP est partie pour durer. Les
cheminots, les salariés de la RATP et d’EDF-GDF ont raison de lutter
sur la question des retraites. Nous aussi, étudiant-e-s, sommes
concernés, car le gouvernement et le MEDEF veulent augmenter la durée de
cotisation de l’ensemble des salarié-e-s, à 41 voire 45 ans. Parce que
nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner, nous soutenons le mot
d’ordre de 37,5 annuités de cotisations pour tous aux côté des
cheminots et des salarié-e-s d’EDF, de GDF, de la RATP...

Les salarié-e-s de la fonction publique ont tout autant raison de se
mettre en grève contre le démantèlement des services publics, contre les
22 000 suppressions de postes, qui dégradent notamment les conditions
d’études des lycéen-ne-s, et pour l’augmentation des salaires. C’est
d’embauches dans les services publics dont nous avons besoin : dans les
universités mais également dans les écoles, dans les hôpitaux. C’est
pourquoi nous soutenons les revendications des salarié-e-s du public :
pour des embauches massives, pour la défense des services publics et
l’augmentation des salaires.

Suspendre les cours est le seul moyen pour que tous les étudiant-e-s,
notamment les boursiers, puissent se réunir et décider ensemble de se
mobiliser. Sans blocage, les étudiant-e-s ne disposent pas réellement de
droit de grève. Face aux tentatives de faire reprendre les cours par
l’intermédiaire des référendums, nous réaffirmons la seule legitimité
des Assemblées Générales pour décider des suites du mouvement : c’est
dans les AG que les informations, les différents points de vue peuvent
être échangés et que les étudiant-e-s peuvent voter en connaissance de
cause. Nous condamnons également les fermetures administratives, qui
visent à dissuader les étudiants de se rendre sur leur lieu d’étude et
de se mobiliser. Etant donné que le mouvement est amené à durer, nous
exigeons que les examens soient reportés d’un mois, pour que tous les
étudiant-e-s puissent faire valoir leurs droits sans être pénalisés.

Notre mouvement contribue à affaiblir Sarkozy et ses ministres, et c’est
une bonne chose. Leur projet est de détruire l’ensemble des acquis
sociaux. Face à ce projet, c’est ensemble que nous gagnerons : nous
devons construire un mouvement d’ensemble des jeunes et des salarié-e-s
pour riposter à l’offensive du gouvernement.

Nous appelons à amplifier et appronfondir la mobilisation par la
généralisation des AG et des piquets de grève dans toutes les
universités.

Nous appelons les lycéen-ne-s à organiser partout des AG, pour préparer
la grève à partir du 20.

Nous ferons tout pour que la journée de grève du 20, aux côtés des
salarié-e-s en lutte, soit un succès.

Nous appelons à une journée de grève et de manifestation étudiante et
lycéenne le 22.

Nous proposons qu’étudiant-e-s et cheminots, salarié-e-s en lutte
d’EDF, de GDF et de la RATP s’organisent ensemble le 21 novembre pour
populariser leur grève vis-à-vis des usager-e-s et de la population.

Nous proposons une date de mobilisation interprofessionnelle le 27
novembre aux autres secteurs en lutte. Nous rejoindrons toute initiative
proposée par les salariés en grève : leur combat est aussi le nôtre.

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