Une tribune pour les luttes

Communiqué de l’Alliance pour la Planète

Projet de loi OGM : un déni manifeste du Grenelle de l’environnement.

Article mis en ligne le mardi 4 décembre 2007

A la lecture du projet de loi sur les OGM transmis au Conseil d’Etat,
les associations réunies au sein de l’Alliance pour la planète sont
déçues et préoccupées. En effet, ce texte semble plus vouloir légaliser
la contamination génétique que protéger les citoyens des OGM. A l’issue
du Grenelle de l’environnement, l’Etat s’était pourtant engagé à
produire une « loi qui repose sur les principes suivants : liberté de
choix de produire et de consommer sans OGM ». Plus d’un mois et demi
plus tard, où sont passés ces grands engagements ?

« Tel qu’il est présenté aujourd’hui, et sous réserve des décrets, le
texte n’offre aucune garantie pour le droit et la liberté de consommer
et produire sans OGM, sauf à considérer que « sans OGM » signifie en
deçà du seuil d’étiquetage (0,9% d’OGM). Manger et produire sans OGM, ce
n’est pas manger et produire un peu d’OGM. Ce texte donne donc un feu
vert à la contamination
 » déclare Arnaud Apoteker, responsable de la
campagne OGM de Greenpeace France.

« Le projet de loi transmis au Conseil d’Etat a perdu toutes les
ambitions affichées lors du Grenelle de l’environnement,
continue Guy
Kastler, des Amis de la terre. La liberté de consommer et produire sans
OGM est abandonnée au profit de la légalisation de la présence d’un peu
d’OGM partout, de l’encouragement à la pollution génétique au delà de ce
seuil en ne facturant aux pollueurs qu’une part infime des préjudices en
cas de contamination. Quant à la Haute Autorité des Biotechnologies,
elle voit son champ de compétence réduit aux seuls OGM et devient le
seul juge du suivi des décisions dont elle est partie !
 »

La facture reste aux victimes

Le principe de responsabilité apparaît dans l’article 1, mais de manière
très générale. Selon les détails précisés dans le second chapitre, ce
principe est vidé de sa substance : l’application de la responsabilité
est conditionnée à de nombreux paramètres difficiles à réunir et très
restrictifs : c’est à la victime de prouver son préjudice...

Par
ailleurs, celui-ci ne s’évalue qu’à l’aune du différentiel du prix entre
produit étiqueté et non étiqueté. « Ces dispositions sont très
insuffisantes, explique Chantal Jaquet, de Goodplanet. Qu’est-il par
exemple des coûts de perte de label ? Plus fondamentalement, la
définition du préjudice qui est donnée ne se rapporte qu’à la récolte,
non pas au reste de la filière. Or, la contamination génétique a lieu
tout le long de la chaîne de production, pas seulement dans les champs.
Rien n’est précisé non plus pour éviter les mélanges de récoltes dans
les silos ou encore lors des opérations de transport ! De plus, la
contamination est uniquement prise en compte sur une année, alors que
l’on sait qu’il s’agit d’une pollution vivante non située dans le temps...
 »

Pour l’Alliance pour la planète, faire passer cette loi de façon si
urgente, alors que le sujet est très complexe et mérite un véritable
débat, sans consulter les associations de l’environnement et tout en
n’ayant toujours pas notifié à la Commission européenne l’activation de
la clause de sauvegarde, fait craindre que le gouvernement cherche à
fournir les conditions qui permettraient les cultures d’OGM en 2008
contre l’avis de la population. « Avant de discuter d’une loi sur les
OGM, le gouvernement doit tenir sa parole et activer immédiatement la
clause de sauvegarde !
 » indique Arnaud Apoteker, de Greenpeace.

Alliance pour la planète

/www.lalliance.fr/ .

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Communiqués c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 4735