Une tribune pour les luttes

La dinde aux patrons...Les chômeurs marrons !

Le chômage aurait encore baissé ?

Article mis en ligne le jeudi 13 décembre 2007

Déclarations satisfaites et effets d’annonces enthousiastes riment avec n’importe quoi ! Le taux de chômage serait dorénavant sous la barre des 8 %, ce qui signifierait, si c’était vrai, que d’une part il reste des millions de chômeurs et que d’autre par, par conséquent, que des dizaines, des centaines de milliers de chômeurs auraient retrouvé un emploi. C’est clairement se foutre du monde, nous ne cessons de le dire sur tous les tons, de l’écrire sous toutes les formes, ce qui baisse c’est le nombre de chômeurs comptabilisés et indemnisés, cela à force de contrôle et de radiations. Et pour ceux qui retrouvent un emploi la règle est devenue la précarité, voire la grande précarité, travailler pour ne pas parvenir à vivre décemment, à payer un loyer, à se projeter dans une vie avec des perspectives et de l’avenir.

Samedi 8 décembre s’est tenue la 5éme édition de la manifestation contre le chômage et la précarité ; un des slogans scandé par les quelques milliers de manifestants était : « météo nationale météo du capital ». De souvenir de trimard, peu de manif se sont déroulées sous une telle pluie battante ininterrompue, avec un tel vent glacial ni avec une telle pêche et une telle détermination. Le parcours de République à Nation s’est fait au pas de charge tant c’était difficilement endurable mais et c’est à noter peu de manifestants ont quitté la manif en cours de chemin, et il en fallait du courage pour aller au bout. La colère était au rendez-vous et dans d’autres conditions climatiques, supportables, cette manifestation aurait été la plus importante des cinq éditions, c’est un bon présage pour la prochaine de décembre 2008.

Les chômeurs craignent la fusion ASSEDIC / ANPE, car ils savent pertinemment que cela signifie plus de contrôles, de convocations, de culpabilisation, de tracasseries administratives ayant pour objectif de ne pas respecter leurs droits en les radiant sous des motifs tatillons et de poursuivre de cette façon la baisse du chômage. L’ANPE qui avait mission de service public même si les moyens manquaient de plus en plus et cruellement avec des obligations de résultats pas en terme d’emploi mais de gestion sera dépossédée par des ASSEDIC qui sont aux mains du Medef.

Nous connaissons la solution qui empêcherait de nous faire basculer de la société du salariat à celle du précariat, d’abord pour que la vie des chômeurs soit autre chose qu’une succession de galères et ensuite pour empêcher les patrons de toujours et encore faire baisser le prix du travail. Il faut indemniser décemment toutes les formes de chômage et taxer de façon dissuasive le recours systématique à la précarité et pour le financement il convient de ne pas prendre en compte que la seule masse salariale mais également les profits et bénéfices des entreprises.

Philippe Villechalane porte parole de l’APEIS.

Villejuif le 12 décembre 2007.

/www.apeis.org/

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