Une tribune pour les luttes

Réengagement de l’état : la condition sine qua non à la réussite en licence !

Article mis en ligne le vendredi 14 décembre 2007

La ministre de l’enseignement supérieur a annoncé ce matin son « plan
pour la réussite en licence ». Au programme, rien de bien nouveau
puisque la plupart des mesures étaient déjà présentes dans la loi
relatives aux libertés et responsabilités des universités (LRU).

Trois axes sont supposés sauver la licence du fort taux d’échec en
première année que nous connaissons actuellement : la rénovation du
contenu de la licence, l’orientation active et la mobilisation des
filières professionnelles courtes.

Pour commencer, il faut constater que la rénovation du contenu de la
licence telle que l’entend le ministère est victime de ses propres
contradictions. Alors que V.Pécresse affirmait vouloir donner un cadre
national aux diplômes, on peut maintenant lire qu’il faut « construire
un projet d’insertion professionnelle articulé à la formation
académique ». En clair, ce que la ministre a réaffirmé, c’est la
logique de la LRU d’une université soumise aux intérets des bassins
économiques locaux. D’où le risque de de diplômes dont le contenu et la
valeur seront bien différents selon les universités.

Dans la même logique, nous pouvons nous interroger sur l’évolution du
contenu de la licence et sur les objectifs d’un tel projet. Sous
couvert d’un aspect pluridisciplinaire, nous pouvons en effet nous
inquieter de l’institutionalisation d’enseignements au rabais, plus
généraux que scientifiques et sans véritables ambitions pédagogiques.
Nous sommes là bien loin de la volonté d’une université critique et
l’exigence d’une université ouverte à toutes et à tous ne passe pas
par un appauvrissement du contenu des diplômes mais bien par l’apport
de véritables moyens financiers et humains pour l’enseignement
supérieur et la recherche.

D’autre part, il a été annoncé qu’il y aurait 5 heures de cours en
plus dans toutes les licences. Il convient de se poser la question de
qui assurera ces cours, à l’heure où le budget 2008 de l’enseignement
supérieur n’annonce aucune création de postes !

La question de l’orientation active est aussi une question sensible.
Au-delà du fait qu’il s’agisse d’un premier pas vers une sélection à
l’entrée de l’université, comme les lycéen-ne-s le dénoncent avec
force, le gouvernement utilise cette mesure afin de faire illusion. En
effet, non seulement les universités ne disposent pas des moyens pour la
mettre en oeuvre, mais l’orientation est un domaine que le gouvernement
a totalement délaissé : le nombre de postes de conseiller-e-s
d’orientations psychologues aux concours diminuent depuis des années,
et la réforme Fillon sur l’éducation en 2005 n’annonçait en aucun cas
d’évolutions positives sur cette question.

Nous estimons que l’orientation ne se fait pas uniquement lors de
l’entrée à l’université, mais bien évidemment en amont, au collège et
au lycée. Face au recours croissant à l’orientation privée, nous
affirmons qu’il est urgent de construire un véritable service public de
l’orientation, le préalable à ceci étant l’augmentation massive du
nombre de postes aux concours des conseiller-e-s d’orientation
psychologues.

La réforme du contenu des licences n’étant qu’une proposition issue de
la logique de la LRU, nous appelons les universités à s’organiser afin
de lancer une mobilisation massive dès janvier.

Afin de pallier à l’échec en licence, nous estimons que les premières
mesures qui doivent être prises sont :
mise en place d’un service public de l’orientation dès le collège, ce
qui passe par une augmentation massive des postes aux concours de
conseillers d’orientations psychologues
le débloquage de fonds pour les universités afin d’assurer le
recrutement d’enseignant-e-s l’an prochain, contrairement à ce
qu’annonce le budget 2008

De même pour un projet qui se voudrait être un moyen de lutte contre
l’echec à l’université (52% en première année et 40% en licence selon
les propres chiffres du ministère) il est plus qu’étonnant de constater
l’absence de mesures concernant les conditions sociales des
étudiant-e-s alors que 50 % d’entre eux/elles travaillent pour financer
leurs études ce qui, nous le savons tous, est l’un des principaux
facteur d’echec.

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