19 janvier : journée européenne contre l’emprisonnement des étrangers sans papiers
Marseille : rassemblement à 15 h. devant le CRA du Canet
Parce qu’au centre de rétention du Canet :
Tous les jours on y enferme, brutalise et dénie les droits de femmes, d’hommes et d’enfants pour faire du chiffre.
3000 personnes enfermées en 2007, 1350 expulsées
On y a séparé M. Zhang de sa femme et de son fils
On y a enfermé Ferzende, pourtant réfugié politique maintenant, et son fils Sedat
On y a séparé Samira de son père et de sa sœur jumelle
On y a séparé M. Brahiti de sa femme et de ses deux enfants
On y a enfermé Nelly (8 ans)
On y a enfermé et expulsé vers le Kosovo la famille Demiri (3 enfants)
Kazim y est mort il y a un an
Parce que cette prison ne veut pas dire son nom
Parce qu’une directive européenne va autoriser
18 mois de détention pour simple défaut de papiers
Parce que des sans-papiers détenus y ont fait plusieurs grèves de la faim, comme aux centres de Mesnil-Amelot et Vincennes, pour que cela cesse
Parce qu’il y a un seul monde !
Exigeons la fermeture des centres de rétention et la régularisation des sans-papiers !
Rassemblement à 15 h. devant le Centre de rétention administrative (CRA) du Canet
23 bd des Peintures, 13014 Marseille ( à côté du métro Bougainville)
Venez avec de quoi faire du bruit (casserole, tam-tam, instrument de musique...) !
Le matin, rassemblement-tractage à 11h.devant l’Alcazar.
Tract ditribué à Marseille
SAMEDI 19 JANVIER 2008 JOURNEE EUROPÉENNE CONTRE L’ENFERMEMENT DES ETRANGERS
Une politique inhumaine et coûteuse
Sarkozy est passé au stade industriel de sa politique d’internement et d’expulsion des étrangers en entrant dans une "course au chiffre". De 9
000 expulsions en 2003, l’objectif a quasiment triplé en 5 ans pour atteindre 26 000 pour 2008 ! Sachant qu’une expulsion coûte 10 000 à 15 000€…
Les rafles de sans-papiers sur la voie publique ou à domicile (y compris des enfants) se multiplient pour atteindre l’objectif chiffré annuel créant ainsi volontairement un climat de peur, afin que les sans papiers restent terrés sans possibilité de revendiquer leurs droits. Un certain nombre de citoyens sans papiers, pour échapper à la capture, se sont enfuies par les fenêtres, se blessant gravement, ou se tuant.
Les Centres de Rétention Administrative (CRA) : Des prisons pour étrangers !
Ces CRA, toujours plus grands et plus nombreux, s’assimilent aujourd’hui à des camps de rétention pour satisfaire à la politique du chiffre. A Marseille, celui du Canet, est une bâtisse qui a coûté plus de 17 millions d’euros à la collectivité. Ouvert en juin 2006, il compte 136 « places » et un tribunal ! (qui statue sur les maintiens en rétention des personnes arrêtées). On y « retient » des étrangers dont le seul crime est d’être dépourvus de titre de séjour. Il remplace celui d’Arenc (lugubre hangar créé clandestinement en 1964 et qui n’a été officiellement reconnu qu’en 1981).
Ce nouveau centre, l’administration l’a voulu plus « humain », notamment pour pouvoir y enfermer des familles (plus de 300 enfants ont été enfermés en France en 2007). Mais c’est en réalité un univers carcéral : verrouillage électronique, chambre d’isolement pour les éventuels récalcitrants, visites au parloir, « promenade »…
La résistance des sans papiers
Dès lors, quel espoir pour les personnes retenues et vouées à l’expulsion vers leur pays d’origine, même si elles n’y ont plus d’attaches, même si leur sécurité n’y est pas assurée, même si leur vie, leur famille, leur travail, leur scolarité, leur avenir sont ici ? Les actes de désespoir se sont multipliés dans les CRA en 2007 : grèves de la faim, auto-mutilations, tentatives de suicide… En décembre 2006 un jeune homme turc de 22 ans, était retrouvé pendu dans sa "chambre" au centre de rétention de Marseille.
Et pourtant, les mobilisations récentes dans les CRA d’Ile de France témoignent, malgré la répression, du courage des Sans Papiers à lutter pour leur dignité.
La directive européenne de la honte
Actuellement, la durée maximale de rétention en France est de 32 jours mais une directive européenne pourrait en 2008 la faire augmenter jusqu’à 18 mois ! Il y a urgence à signer la pétition contre cette directive, à interpeller les députés européens, à soutenir l’action des sans papiers.
NON AUX EXPULSIONS – REGULARISATION DES SANS PAPIERS
RASSEMBLEMENT DEVANT LE CENTRE DE RETENTION
Angle Bd des Peintures/Bd Casanova, 13014 Marseille, métro Bougainville
SAMEDI 19 JANVIER à 15h
Collectif Sans Papiers 13 06 30 39 27 24 c.sanspapiers13 chez yahoo.fr
Réseau Education Sans Frontières 06 31 32 48 65 resf13 chez no-log.org
www.educationsansfrontieres.org
Communiqué RESF
Le 19 janvier auront lieu dans plusieurs pays de l’Union européenne des manifestations de protestation contre l’emprisonnement dont sont victimes les sans papiers dans tous les pays européens. Les modalités d’incarcération sont différentes, la durée variable, jusqu’à atteindre une perpétuité théorique dans certains pays. Les modalités d’incarcération et les conditions de détention sont très variables ; la durée également qu’une nouvelle directive européenne prétend « limiter » à 18 mois en assortissant toute expulsion d’une interdiction du territoire européen de 5 ans. 18 mois de prison, 5 ans de bannissement, ce sont des peines énormes auxquelles, par exemple, aucun élu ou aucun homme d’affaire, aussi corrompu soit-il, n’a jamais été soumis.
Pourtant, au-delà de ces différences réelles entre les pays, la question de fond est dans le principe même de l’enfermement de femmes, d’hommes et d’enfants qui n’ont commis aucun crime, au prétexte qu’ils ne sont pas nés au bon endroit et qu’ils n’ont pas les bons papiers pour y vivre.
Le privilège de la naissance est officiellement aboli. Que la vie entière d’un individu dépende de sa naissance, noble ou roturier, semble inacceptable depuis la révolution française. Que le privilège de vivre dans un pays riche soit réservé à ceux qui y sont nés ou dont les parents ont les bons papiers semblera un jour tout aussi absurde que les privilèges de la noblesse de l’ancien régime.
Le 19 janvier, dans le maximum de pays européens, des citoyens européens, des habitants de l’Europe, se dresseront pour dire qu’ils ne veulent pas d’une Europe frileuse, xénophobe, arc-boutée sur ses privilèges et dont le symbole serait les prisons pour étrangers de plus en plus nombreuses, voire ces camps pour migrants, véritables zones de non droit que les gouvernements rêvent « d’externaliser » aux frontières de l’Europe.
Le RESF appelle toutes celles et tous ceux qui veulent une Europe ouverte et que l’emprisonnement des étrangers révolte à s’associer aux manifestations qui seront proposées par les collectifs de soutien aux sans papiers et de sans papiers qui se réuniront mardi 8 janvier.