Une tribune pour les luttes

Appel : « Ensemble, sauvons la grève »

Article mis en ligne le mardi 15 janvier 2008

Ce texte-pétition adressé aux directions des organisations syndicales
est une initiative de salariés de la fonction publique de divers
syndicats et non-syndiqués. Notre démarche commune part du constat de
l’inefficacité des appels à des grèves ponctuelles de 24 heures sur des
mots d’ordre, certes justes, mais si généraux qu’ils tendent à brouiller
les objectifs d’une grève, à l’élaboration desquels nous, salariés,
sommes de moins associés par nos directions syndicales.

Ce ras-le-bol des grèves inefficaces et donc inutiles, nous l’avons
exprimé depuis plusieurs années sans être entendus, d’où cette
initiative ouverte et publique. Nous ne voulons pas désigner les
directions syndicales comme seules responsables de l’échec des luttes et
des reculs sociaux, mais leur dire qu’elles peuvent, avec l’ensemble des
salariés, infléchir le cours des mobilisations. Il leur suffirait, dans
l’unité, de clarifier et d’annoncer les objectifs et les modalités des
grèves pour favoriser une réappropriation collective des luttes par les
salariés, condition nécessaire pour des grèves victorieuses.

Notre démarche n’est pas anti-syndicale, elle vise au contraire à
revivifier et à redonner sens au collectif. Notre démarche n’est pas
corporatiste, nous souhaitons qu’elle puisse avoir un écho auprès de
tous les salariés de ce pays, actifs ou retraités, du public comme du
privé, privés d’emploi ou précaires et dont les droits et les acquis
s’amenuisent jour après jour au fil des luttes perdues par une « 
stratégie du raisonnable » qui ne fait qu’avaliser les reculs sociaux.
Il est grand temps de redonner espoir à tous, il est grand temps de
réhabiliter le collectif et ceci passe, entre autres, par des grèves
victorieuses.

Le collectif « Sauvons la Grève », 12 janvier 2007.

Ensemble, sauvons la grève

Adresse aux directions syndicales

M. et Mmes les secrétaires nationaux ou fédéraux de la CGT, de FO, de la
FSU, de l’UNSA, de la CFTC et de Solidaires.

Copie à MM. les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGC.

Dans votre communiqué du 18 décembre 2007, vous nous appelez « à
l’action le 24 janvier 2008 par la grève et les manifestations pour
exiger l’ouverture de réelles négociations sur la valeur du point
d’indice et la refonte globale des grilles indiciaires, afin de
permettre le rattrapage des pertes du pouvoir d’achat. » Nous
signataires de cette adresse, fonctionnaires, non-syndiqués et
syndiqués, avons été de toutes les grèves, de toutes les luttes
sociales, depuis des décennies pour les plus âgés, nous avons fait la
dernière grève du 20 novembre et sommes bien d’accord avec vous pour
constater que nous n’avons obtenu pour cela que l’ouverture de
pseudo-négociations, c’est-à-dire RIEN.

Vous nous proposez aujourd’hui une autre grève de 24 heures. Force est
de constater qu’aucune grève de 24 heures n’a permis au mouvement social
de progresser ces dernières années. La dernière grande victoire des
salariés, certes mise en brèche ensuite, fut celle de 1995 si l’on
excepte le recul sur le CPE pour lequel la jeunesse s’est mobilisée.
Dans les deux cas, les victoires arrachées ne l’ont pas été par des
actions de 24 heures.

Pourtant vous persistez dans ce mode d’action qui de surcroît ne permet
aucun contrôle des salariés sur les négociations que vous allez
éventuellement entreprendre. Si nous vous demandons des comptes, c’est
parce que la situation sociale fait que l’on ne peut accepter davantage
de reculs sociaux ; c’est parce qu’il y a urgence à redonner sens aux
luttes et aux grèves. A force de faire semblant de faire grève,
c’est-à-dire sans rien obtenir, on finit par discréditer celle-ci et
donner raison à ceux qui n’y voient que le moyen « d’emmerder le monde. »

Sans remonter jusqu’à la grève de 2003, le dernier des conflits des
cheminots a fini par nous décider de ne plus vous donner un chèque en
blanc : s’il a fallu une Thatcher pour en finir avec la détermination
des mineurs anglais, celle des cheminots français a elle été d’abord
mise en pièce par les divisions syndicales au sommet.

Cela, nous, salariés, ne pouvons plus l’accepter. Toutes ces raisons
nous amènent aujourd’hui à vous déclarer que nous ferons désormais grève
soit parce que nous l’aurons décidé nous mêmes à la base sur nos
revendications dans les assemblées générales des salariés soit parce que
les objectifs et les moyens pour lesquels vous nous appelez à l’action
sont précisément et clairement énoncés à l’avance. Ces principes valent
pour la grève pour laquelle vous avez décidé de nous appeler le 24
janvier. Nous nous mettrons en grève ce jour là dès lors que
l’intersyndicale au niveau national se sera prononcée, dans l’unité, sur
ces deux questions :

- Que voulons nous obtenir concernant la valeur du point d’indice et la
refonte globale des grilles indiciaires ? Quel est l’horizon que vous
vous fixez pour estimer que nous aurons obtenu satisfaction ?

- Quels sont les moyens d’action que vous nous proposez si nous
n’obtenons pas satisfaction ?

A défaut de réponse, nous estimerons que les conditions d’une grève
victorieuse ne sont pas malheureusement encore réunies et chacun d’entre
nous fera alors son choix d’entrer ou non dans l’action, en connaissance
de cause. Nous appelons l’ensemble des salariés du secteur public et les
sections syndicales, unions départementales... à signer cette adresse
aux directions syndicales.

Pour signer l’adresse aux directions syndicales :

http://sauvonslagreve.blogg.org/


Liste des 50 premiers signataires
 : AUGE Yohann (inspecteur du travail,
Poitiers-86, SUD-Travail), BASTAERT Christophe (professeur, Pau-64,
Snes-FSU), BERTON Christiane (professeur de Lettres, Nîmes-30, Sud-
Education), BIHR Alain (professeur de Sociologie, Université de
Franche-Comté -25), BRUN Valérie (professeur d’Histoire-géographie,
Gaillac-81, Sud Education), BUSO Christian (enseignant, Lycée Jules
Haag, Besançon-25), CARBONNEAU Laurence (professeur de Mathématiques,
Vesoul-70, non syndiquée), CARBONNEAU Stéphane (professeur de Sciences
physiques, Vesoul-70, non syndiqué), CORCUFF Philippe (maître de
conférence en Sciences Politiques, Lyon-69, Sud-Education), DASTARAC
Mélanie (professeur de Lettres, Gaillac-81), DEJEAN Guy (enseignant,
Gard-30, syndiqué), DIRKX Paul (maître de conférences en Sociologie,
Université de Nancy II), DUCLAUX Odile (professeur d’Arts plastique,
Gaillac-81, Snes-FSU), DUFOULON Serge (Maître de conférences en
Sociologie, Université Pierre Mendès France, Grenoble-38, SNESup),
DREUILHE Grégory (professeur de Mathématiques, Gaillac-81), EGIDIO
Jean-Claude (professeur de Lettres, Gaillac-81, Sud-Education), ESCALA
Danielle (professeur d’EPS, Gaillac-81, Snep-FSU), FRAPPER Gilles
(enseignant-chercheur, Poitiers-86, SUD-Education et Recherches),
GALISSIER Céline (Professeur de Lettres, Gaillac-81, Sud- Education),
GAUDEZ Florent (professeur de Sociologie, Université Pierre Mendès
France, Grenoble-38), GAUME Jean-Paul (professeur SES, Besançon-25,
Sud-Education), GAUME Josette (enseignant-chercheur, Besançon -25, non
syndiquée), GRENIER Juliette (documentaliste, Auch-32, Snes-FSU), LARRAS
Viviane (professeur d’Anglais, Albi-81, Sud- Education), LEBRUN Loïc
(technicien santé-environnement, Nîmes-30, non syndiqué), LEVONIAN
Sébastien (veilleur de nuit, non syndiqué), LUGUERN Liêm-Khê (professeur
d’Histoire-géographie, Gaillac-81, Sud-Education), Didier LUZET
(professeur d’H-G, Vesoul-70), MICHEL Barbara (Professeur de Sociologie,
Université Pierre Mendès France, Grenoble-38), MICHEL Nicolas (PLP,
Givors-69, SDEN-CGT), MOUCHIROUD Christophe (Mcf psychologie, Institut
de Psycho, Université Descartes-ParisV, Sud-Education), NEYRAT Frédéric
(Maître de conférences en Sociologie, Université de Limoges -87), PANTEL
Francis (fonctionnaire des Finances, Gard-30, Solidaires), POLGE Bruno
(professeur d’Art appliqué, Mazamet-81, Sud-Education), PRADEL-EGIDIO
Fabienne (infirmière, Albi-81, Sud-Santé-sociaux), PRAGNERE Michel
(inspecteur de l’Education Nationale retraité, St Félix de Lauragais-31,
non syndiqué), PRAGNERE Pascal (enseignant, Albi-81, Sud-Education),
RACHET Pierre (professeur d’Hist-géo, Givors-69), RANJEVA Catherine
(professeur SVT, Gaillac-81), RICEPUTI Fabrice (professeur d’H-G,
Besançon-25, Sud Education), RICHEZ Albert (inspecteur d’académie
honoraire, ex-secrétaire adjoint du SNDEN syndiqué au SIA, Savigny -41),
ROSSIGNOL Claude (retraité E.N., Castres-81, Sud-Education),
ROURESSOL-LAURO Angélique (professeur de lettres classiques, Nîmes-30,
Sud-Education), SALLET Philippe (professeur d’H-G, Héricourt-70, non
syndiqué), SAUVAGE Benoît (contrôleur France-Télécom, Poitiers-86,
SUD-PTT), SAVARIC Michel (Enseignant-chercheur, Besançon-25,
Sud-Education), TIGREAT Thierry (professeur des écoles, Gaillac-81,
Sud-Education), TISNES Renée (retraitée E.N., Tarn-81, Snuipp-FSU),
VEDEL Sandrine (professeur des écoles, Gaillac-81, snuipp-FSU), WILLAERT
Hervé (syndicaliste CGT Poste, Arles-13)

Pour tout contact :

sauvonslagreve chez free.fr

Pour nous retourner des pétitions :

Sauvons la Grève c/o C. Ranjeva, 43 rue de Pouille 81600 Gaillac.
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