Une tribune pour les luttes

Justice « voyou » en Kanaky

Solidarité avec l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités)

Article mis en ligne le vendredi 25 janvier 2008

Nous appelons tous les amis, toutes les associations,
les organisations syndicales et politiques à protester contre la
répression policière que subit l’USTKE et à réclamer la libération des
syndicalistes emprisonnés à Nouméa.

Premiers soutiens :

José Bové ; Ligue Communiste Révolutionnaire ; Syndicat UGTM : Union
Générale des Travailleurs de Martinique ; STC : Syndicat des
Travailleurs Corses ; Syndicat CGT ; Les Verts ; François Roux (avocat)
 ; Mouvement des Indigènes de la République ; Gérard Perron (maire,
conseiller général) Michel Rousseau (coordinateur des Marches
européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions) ;
Syndicat CNT


Justice « voyou » en Kanaky

Suite à la décision, ce mardi 22 janvier 2008, du tribunal
correctionnel de Nouméa, de maintenir en détention provisoire 10 de nos
adhérents, l’USTKE, l’Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des
Exploités tient à dénoncer l’acharnement judiciaire dont sont victimes
ses militants.

Une fois de plus la justice coloniale Française en Kanaky nous apporte
la preuve de sa partialité dans le traitement de cette affaire et de sa
collusion avec les intérêts de l’Etat Français dans notre pays. L’USTKE
rappelle, que ses militants ont été arrêtés à la suite d’une
manifestation pacifique organisée le mercredi 16 janvier dernier, à
Normandie, pour soutenir la section STKE de Carsud.

Cette mobilisation avait aussi pour objectif d’interpeller, la direction
de Carsud et les autorités de la Province Sud, sur la nécessité d’ouvrir
des négociations afin de trouver une issue au conflit qui entame son
3ème mois de grève. Les débordements qui se sont produits dans la nuit
du mercredi 16 au jeudi 17 janvier ne sont que la conséquence des
violences policières perpétrées à l’encontre des adhérents USTKE parmi
lesquels on pouvait compter de nombreuses femmes accompagnées pour
certaines de leurs enfants.

A ce sujet l’USTKE dénonce l’absence de sommations avant l’intervention
des forces de l’ordre et le recours à des centaines de tirs tendus de
grenades lacrymogènes et de flash-ball sur plus d’un millier de
manifestants. Ces tirs ont entraîné des blessures parmi une vingtaine
d’entre eux dont 5 grièvement atteints.

De plus, l’USTKE s’élève avec vigueur contre le passage à tabac dont ont
été victimes nos militants et nos responsables, après leur arrestation
par les forces de l’ordre et plus particulièrement le GIPN. Nous
interpellons le représentant de l’Etat dans le Pays pour qu’il assume
ses responsabilités dans cette affaire afin que les policiers incriminés
soient sanctionnés.

L’USTKE réitère sa volonté de voir toutes les poursuites judiciaires
abandonnées à l’encontre de ses militants et en appelle à la solidarité
de tous pour que leur libération intervienne dans les meilleurs délais.

L’USTKE rappelle que toutes les intimidations, les menaces et les
arrestations ne sauront la faire fléchir dans le combat juste qu’elle
mène à Carsud et réaffirme que la seule issue à ce conflit passe par la
signature d’un protocole d’accord.

22 janvier 2008

Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités

http://www.ustke.org


Les militants de l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des
Exploités) ont subi ces dernières heures une terrible répression de la
part des forces de police et de gendarmerie de l’État colonial en
Nouvelle-Calédonie. 50 d’entre eux ont été arrêtés et sont actuellement
placés en garde-à-vue. 20 autres sont blessés.

Ces méthodes violentes visant à casser une grève et à criminaliser un
syndicat ne sont pas acceptables et ne règleront en rien un conflit
provoqué et aggravé par le patron de CARSUD (entreprise de transport du
groupe Véolia) qui refuse toute forme de négociations.

L’USTKE n’est pas un syndicat de « voyous » comme l’a déclaré le
Haut-Commissaire qui a envoyé les forces de l’ordre pour déloger un
piquet de grève à coup de grenades lacrymogènes et de tirs à bout
portant. C’est au contraire une organisation responsable qui défend les
droits des travailleurs, ce que ne supportent pas certains patrons
arrogants et provocateurs.

Cela fait plusieurs années que la société CARSUD est confrontée à une
gestion catastrophique tant en terme social que de service rendu aux
usagers.

La Province Sud qui a la compétence dans le domaine du transport
régulier de passagers a, au nom du libéralisme, choisi de travailler
avec le groupe Véolia dont tout le monde sait que la vocation première
n’est pas de transporter les personnes mais de gagner de l’argent.

L’unique revendication de l’USTKE concernait la réintégration d’un
salarié qui n’a jamais été licencié pour vol mais pour des faits qui
relevaient de dysfonctionnements au sein de CARSUD, faits qui
concernaient bon nombre de salariés dont trois qui, depuis, ont été
réintégrés.

Devant la nouvelle situation provoquée par Véolia, actionnaire de Carsud
et par la Province Sud, l’USTKE décide de poser publiquement la question
du transport de passagers dans le seul intérêt de ces derniers. En
conséquence, l’USTKE demande la création d’une régie autonome de
transport dirigée et financée directement par la collectivité
provinciale. L’USTKE demande l’instauration d’un vrai service public au
service du plus grand nombre, à des conditions tarifaires à la portée de
tous et dans le cadre d’un réseau réorganisé géographiquement avec des
moyens matériels et humains suffisamment conséquents.

L’USTKE demande enfin le retrait du groupe Véolia et la tenue de
discussions avec la Province Sud pour la mise en place de cette régie
autonome de transport PUBLIC.

En résumé, nous demandons depuis des semaines des négociations, des
débats, des discussions sérieuses. Rien de tout cela n’a eu lieu.

Et la seule réponse que nous avons eu aujourd’hui est celle des coups,
des armes et des gaz lacrymogènes des forces de l’ordre.

Mais nous tiendrons.

Nous ne voulons pas la guerre, et le Haut-Commissaire a tort de la
provoquer ainsi...

Nous avons décidé de poursuivre la grève générale et nous continuons
invariablement à réclamer la tenue de négociations, autour d’une table,
intelligemment.

Article rédigé par Corinne PERRON, représentante en France de l’USTKE le
jeudi 17 janvier

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