Présentation du livre Tuez les tous ...et vos enfants avec ! (Éd. Jeunesse et Droit) et du film « Mémoire de sauvageons » par Jean-Claude Walfisz

Alors que notre société multiplie les constructions de prisons et de centres fermés pour adolescents délinquants, alors que des peines de prison aggravées pour des mineurs multirécidivistes viennent d’entrer en vigueur, peut-on imaginer un foyer d’accueil d’adolescents difficiles où ils pouvaient aller à l’école ou ne pas y aller, travailler ou ne pas travailler, et même s’y sentir heureux ? Peut-on imaginer que plus de soixante-dix pour cent de ces jeunes, qui étaient pour certains condamnés dès la naissance à la prison ou à l’asile psychiatrique, mènent aujourd’hui une vie d’adulte stable après un séjour de quelques années dans cet établissement ?

Et si une méthode fondée sur l’humanisme et la tolérance avait été plus efficace que la répression ?

Une telle institution a existé de 1950 à 1983 à Vitry-sur-Seine, en banlieue parisienne. Jean Claude Walfisz, qui fut lui-même un de leurs « clients » dans les années ’60, raconte l’histoire de ce lieu considéré alors comme la « Vitrine de l’éducation surveillée ». Il livre un recueil de témoignages de ceux qui ont vécu cette expérience aux différentes époques : anciens pensionnaires, éducateurs, directeurs, psychiatres, voisins, etc.

Dans « Mémoire de sauvageons », moyen métrage de 51 mn réalisé pour la télévision en 2002, Joe Finder, directeur du Centre de Vitry, ainsi que le Dr. Stanislas Tomkiewicz, principal psychiatre du lieu, présentent leur concept illustré par une série de films d’archives. La réalisatrice, Sylvie Gilman, fait également parler trois anciens pensionnaires de l’institution.