Communiqué de presse

Craindre de ne rien faire plutôt que d’attendre le pire !

L’écrivain Cesare BATTISTI a été arrêté mardi 10 février 2004 à Paris et placé sous écrou extraditionnel à la prison de la santé à Paris

Écrivain de romans noirs vivant à Paris avec ses deux enfants depuis une quinzaine d’années, cet ancien militant italien fut condamné par contumace en 1988 par la cour d’assise de Milan à la réclusion perpétuelle, sur la base de déclarations de repentis, pour des faits liés à la situation politique et sociale des années 70 en Italie.

Réfugié en France comme plusieurs autres militants italiens, il avait obtenu du président Mitterrand l’assurance de pouvoir vivre en France à la condition de ne plus avoir d’activité politique. Depuis, Cesare BATTISTI a respecté cet engagement

Ses défenseurs Me Terrel et Me De Felice sont d’autant plus révoltés par cette situation qu’il avait déjà fait l’objet d’une procédure du même ordre lors de son arrivée en France en 1991, qui s’est soldée par un avis défavorable de la Chambre d’Accusation. Cette dernière a considéré que la procédure italienne n’était pas conforme au droit français.

Un matin où ils viendront nous chercher, pour fait de syndicalisme, pour un acte de solidarité avec un sans droit, pour avoir réagit contre une injustice, pour avoir "offensé" un puissant, qui pourra encore se lever, protester, être là pour nous défendre ? Qui sera là qui aura fait fi d’un jugement moral que l’opinion tient toujours tout prêt pour se fuir soi même ? Refuser le défi que notre présent nous ordonne aujourd’hui pour s’enfermer chez soi en craignant que l’espoir ne se réalise pas, c’est mettre notre futur en devenir au fond de la poubelle. Laisser arrêter, emprisonnez et extrader Cesare BATTISTI c’est accepter la revanche arrogante d’un bouffon politico-médiatique comme une norme sociale évidente. Percevoir cette réalité comme pertinente c’est se laisser tromper par ceux qui règnent sur les apparences comme un papillon croit voir le soleil dans un néon scintillant.

Accepter le sort réservé à Cesare BATTISTI c’est déjà l’accepter pour soi même et attendre de ne plus pouvoir bouger pour crier notre refus.

Sur les mêmes fausses évidences sont bâties les normes inter étatiques et les sentiments de renoncement de chacun de nous. Ouvrons nous les portes de nos à priori pour ouvrir concrètement la porte de prison de Cesare BATTISTI.

Nous appelons à la constitution d’un comité de soutien contre l’emprisonnement et l’extradition de

Cesare BATTISTI,

ce jeudi 26 février à 19h à la librairie Païdos - 54 cours Julien 13006 Marseille -.

Contact : Laurent BAUDRY 04 91 48 31 00 - 06 11 30 29 13.