Une tribune pour les luttes

La répression policière est-elle soutenue par la justice ?

Article mis en ligne le mardi 12 février 2008

Cette question mérite d’être posée après le rendu de la cour d’appel de
Grenoble du 7 février 2008 à 14h, où il y a confirmation de la
condamnation de Marc Auray, militant CGT à 15 jours de prison avec
sursis et à une majoration de 1.000 euros d’amende portant le total de
celles-ci à 4.700 euros.

Rappel des faits

Le 29 avril 2005 un rassemblement syndical régional a lieu devant
l’hôpital de Vienne, à l’occasion de la visite de M. Douste Blazy, alors
ministre de la santé. Les forces de police exigent de Marc Auray qu’il
déplace le véhicule sono de la CGT... alors que celui-ci avait été garé
en fonction des directives des renseignements Généraux.

La voiture ne gênant pas la circulation Marc refuse. Il est alors
bousculé par les CRS, mis à terre, menotté, puis traîné à l’écart de la
manifestation et violenté (certificat médical et témoignages à l’appui).

Interpellé par les manifestants un responsable de la préfecture fait « 
libérer » Marc qui participe alors à la délégation reçue par le ministre
dont le plus proche collaborateur déplore publiquement le traitement qui
lui a été infligé.

Le rassemblement se termine, le véhicule n’a finalement pas été déplacé
 ! L’incident semble clos, Marc décide de ne pas porter plainte.

Huit mois plus tard, il est convoqué à la gendarmerie : de victime il
devient coupable, deux CRS ont porté plainte contre lui pour outrage et
violence ! ! ! !

Le tribunal correctionnel de Grenoble a reconnu Marc Auray coupable
d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique et de rébellion.

Ce jugement confirme la décision du tribunal de Vienne du 22 septembre
2006 et aggrave les amendes.

A travers ce jugement c’est la volonté de faire taire, c’est la volonté
d’empêcher l’opposition à la politique de démantèlement des hôpitaux, à
la politique de casse des droits des salariés à travers la remise en
cause des statuts et des conventions collectives.

Ils veulent faire taire et tenter d’empêcher la mobilisation de toutes
celles et ceux qui se battent contre la politique de privatisation des
services publics. Ils veulent aussi empêcher les nombreux militants
comme Marc Auray de mener le combat contre la démolition des droits
collectifs que sont les retraites, la sécurité sociale, les Assedic. Il
y a beaucoup d’argent en jeu et rendre ces droits individuels c’est
faire un formidable cadeau aux groupes d’assurance, aux banques et aux
spéculateurs boursiers, les bons copains de ceux qui nous gouvernent.

Oui, si les juges avaient invalidé le jugement de Vienne et relaxé Marc
Auray cela aurait été une prise de position politique.

On ne peut que regretter qu’elle n’ait pas eu lieu ; en attendant c’est
notre camarade qui, pendant ces cinq ans de sursis, sera menacé par la
police y compris sur simple contrôle routier. Quand on sait le rôle que
tient l’informatique aujourd’hui, un simple contrôle de papiers peut
avoir de graves conséquences.

Il est encore plus difficile aujourd’hui qu’hier de faire confiance à la
police quand on sait les consignes qui leur sont données.

Nous réaffirmons : l’action syndicale n’est pas un délit et nous
continuerons à nous battre !

Comité de soutien à Marc Auray – militant syndicaliste CGT au CHS Vinatier
.

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