Une tribune pour les luttes

Collectif UniEs Contre l’Immigration Jetable

La France c’est tous ceux qui y vivent . La xénophobie d’Etat tue les droits de tous . Français, immigrés égalité - solidarité !

Manifestons le 5 avril

Article mis en ligne le samedi 1er mars 2008


Une politique qui nie les droits fondamentaux

L’acharnement de ces dernières années contre les étrangers est impressionnant. Pas
moins de cinq lois depuis 2002 ont été votées au mépris de la légitimité des étrangers
installés en France à y bénéficier des droits de tous quelque soit leur statut juridique :
attaques contre l’aide médicale d’Etat, tests ADN, multiplication des restrictions du
droit d’entrée et de séjour des étrangers notamment par la limitation drastique du
regroupement familial.

Le gouvernement impose une vision utilitariste de l’immigration. Après avoir établi des
listes restrictives de métiers discriminant travailleurs provenant de l’UE et travailleurs
du reste du monde, il a l’intention de modifier la Constitution au printemps pour
introduire dans la loi la notion de quotas. De plus pour faciliter les expulsions, il veut
créer une juridiction spéciale chargée de juger les étrangers sans papiers. Il souhaite
faire adopter à l’échelle européenne une disposition rendant impossible à l’avenir
toute opération de régularisation d’envergure.

Cette politique répressive touche non seulement les sans-papiers mais aussi les
étrangers ayant un titre de séjour et les Français, surtout sur ceux d’origine
étrangère. Pour chacun(e) des sans papiers piégé(e) par des contrôles d’identique
iniques au faciès, combien d’étrangers en règle ou de Français « issus de
l’immigration » se voient humilier quotidiennement ? Combien d’étrangers se voient
refuser, pendant de longues années ou pour toujours, la possibilité de vivre avec leurs
proches, en raison des critères arbitraires fixés par la loi et de la malveillance tatillonne
des préfectures ? Combien d’étrangers et de Français se voient refuser le droit
d’épouser la femme ou l’homme de leur choix au prétexte que leur amour ne serait
que de complaisance ?

Une politique du chiffre qui tue

Contrôles au faciès, convocations piège en préfectures, rafles, non respect
des voies et délais de recours, marquage de sans-papiers au feutre indélébile dans le
Nord, pression sur les préfets, policiers et gendarmes pour qu’ils atteignent des
objectifs chiffrés, mise en place de camps d’enfermement aux frontières de l’Europe....
Chaque jour la descente dans l’ignominie s’accélère. Cet acharnement répressif brise
et tue des êtres humains qui pour échapper aux expulsions prennent des risques
parfois mortels (défenestrations, fuite par les toits, suicides, noyades...)

Les politiques de chasse aux sans-papiers sont non seulement inhumaines et
injustes, mais également coûteuses. Les coûts induits par cette débauche de moyens
policiers et la mobilisation d’infrastructures (transports ferroviaires, portuaires et
aériens) seraient plus utiles pour financer des services publics ou l’aide au
développement. Au contraire, si ces mêmes sans-papiers étaient autorisés à vivre en
France en tout légalité, n’étaient plus obligés de se cacher et n’étaient plus tenus
d’accepter des conditions de travail dégradantes, le paiement des cotisations sociales
de ces travailleurs permettrait de faire rentrer des milliards d’euros dans les caisses de
la protection sociale.

Une politique qui réprime la solidarité

Le gouvernement s’efforce d’entretenir un climat de suspicion et de peur à l’égard
des étrangers et de leurs soutiens : criminalisation de la solidarité, multiplication des
poursuites judiciaires, utilisation des services publics, services sociaux et des
inspecteurs du travail comme auxiliaires de police.

Afin d’aligner par le bas les droits sociaux, il fait le choix de la division : le pouvoir
oppose Français et étrangers en agitant le mythe de l’invasion de la France, il oppose
les bons immigrés intégrés aux mauvais immigrés, les étrangers en situation régulière
aux sans-papiers, comme il oppose les salariéEs du privé à ceux et celles du public...

Une politique qui instrumentalise l’immigration au profit d’une politique
antisociale et liberticide

Les étrangers sont utilisés comme des boucs émissaires afin de détourner l’opinion des
vrais problèmes : pouvoir d’achat, protection sociale, retraites, précarité, services
publics, place des femmes, avenir de la planète, discriminations....

Cette politique qui fait système est aujourd’hui notamment incarnée par le ministère de
l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement. Elle
présente les étrangers comme une menace pour "l’identité nationale". Cette
conception s’inspire d’une philosophie nationaliste et d’extrême droite. Elle
contribue à justifier des politiques sécuritaires qui transforment notre société en Etat
policier. Elle constitue une injure non seulement envers les étrangers, mais également
envers les Français attachés aux valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de respect
de la personne humaine. Elle donne de la France l’image d’un pays qui se replie de
plus en plus sur lui-même.

Nous refusons cette politique ultra-libérale de casse du code du travail et salarial, dont
les émigrés sont les premières victimes. Nous refusons cette politique européenne
dictée par le patronat européen pour une "immigration choisie", permettant in fine
cette délocalisation sur place, à moindre coût, et mise en concurrence des filières
d’immigration de travail.

La liberté de circulation des êtres humains est une valeur fondatrice de la civilisation
et de la démocratie.

Ce projet de société n’est pas le nôtre !

La société démocratique et solidaire à laquelle nous aspirons exige :
- La suppression du ministère de "l’identité nationale",
- L’arrêt de la chasse aux sans-papiers, l’arrêt des expulsions et la fermeture des
centres de rétention,
- L’arrêt des poursuites contre les soutiens des sans-papiers,
- L’abrogation de lois stigmatisant les migrants et bafouant leurs droits,
- L’abandon des projets gouvernementaux sur la justice d’exception et les quotas,
- La mise en œuvre d’une autre politique européenne, à l’opposé de l’Europe
forteresse,
- Le droit au logement, à la santé, à l’éducation et au travail pour toutes et tous,
- Des droits pour les femmes migrantes qui favorisent leur autonomie,
- La régularisation des sans papiers,
- L’abolition de la taxe à l’emploi pour l’embauche de travailleurs étrangers,
- Une politique d’accueil des étrangers leur permettant de vivre dignement en
France.

Pour une société fraternelle et solidaire, un sursaut citoyen s’impose nous manifesterons tous ensemble le 5 avril à Paris 14H30 Place d’Italie

http://www.contreimmigrationjetable.org/

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