Une tribune pour les luttes

Communiqué du Collectif national Contre les Franchises et pour l’accès aux soins pour tous

Après les franchises médicales, Sarkozy remet en cause les droits des malades en Affections de longue Durée (ALD).

Article mis en ligne le jeudi 28 février 2008

Selon M. Chassang, Président de la CSMF, reçu lundi par Nicolas Sarkozy, celui-ci aurait évoqué sa volonté, en ce qui concerne les Affections de longue Durée (ALD), de "distinguer ce qui relève de la solidarité de ce qui relève de l’assurance".

Les ALD (cancer, diabète, sida, sclérose en plaques, mucoviscidose...) ce sont, comme leur nom l’indique des maladies de longue durée. Des maladies qui doivent être soignées. Les malades en ALD ont besoin de soins. Pour ne pas mourir. Pour moins souffrir. Ou pour ne pas rechuter.

C’est une nouvelle mise en cause du principe de sécurité sociale solidaire, comme les franchises sur les soins pour « responsabiliser les malades », ou que le projet du 5ème risque qui placerait la dépendance liée à l’âge dans la catégorie des « risques assurables » selon les termes même de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy qui distribue généreusement 15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches, dès son entrée en fonction, et ose, quelques mois plus tard, lâcher, non sans cynisme, que « les caisses sont vides ». Et qui, pendant que les services des impôts relancent les bénéficiaires du bouclier fiscal qui ont « oublié » de réclamer leur cadeau, annonce, sans état d’âme, que les malade, eux, devront payer ou renoncer à se soigner.

Comment M. Sarkozy entend-il définir « ce qui relève de la solidarité » et « ce qui relève de l’assurance » ? La « solidarité », ce serait le filet de sécurité, la charité, le service minimum, « pour les plus pauvres », les SDF de la sécurité Sociale. Pour tous les autres, l’immense majorité de la population, il faudrait prendre des assurances privées inaccessibles au plus grand nombre, dépenser jusqu’au dernier centime pour tenter de sauver sa vie ou celle d’un parent, d’un enfant....

La réforme de M Sarkozy est appliquée aux Etats Unis. Elle tue : 18 000 morts chaque année

Encore une fois, Nicolas Sarkozy nous fait la démonstration claire que, pour justifier un projet injustifiable et inacceptable, il s’appuie sur des propositions injustes, dangereuses, qui sont de surcroit une insulte, d’une rare violence, à tous les malades. Après le racket des malades avec les franchises, l’attaque contre le système solidaire est cette fois-ci frontale. La maladie « qui relève de l’assurance » c’est le basculement vers le « chacun pour soi ».

Le collectif national contre les franchises dénonce ce projet scandaleux et constate qu’une fois encore l’homme qui a promis, des trémolos dans la voix, au soir de son élection, de « porter attention à chaque habitant de ce pays, à commencer par les plus faibles » affiche son manque d’attention, par contre, aux promesses qu’il a faites, sa méconnaissance du sujet, son indifférence aux personnes concernées, son obstination qui ne connaît aucune limite... pas même celles de la décence.

Communiqué du Collectif national Contre les Franchises et pour l’accès aux soins pour tous

http://www.contre-les-franchises.org/


On peut toujours signer la pétition :

LES FRANCHISES SUR LES SOINS NE SONT PAS UNE FATALITE

( Mise à jour Février 2008)

Les franchises sur les soins sont entrées en application le 1er janvier 2008

Malgré l’appel lancé sur Internet dès le mois de Mars 2007, malgré le relai pris par un collectif d’organisations contre les franchises*, malgré le travail militant pour expliquer et dénoncer cette mesure, les franchises sur les soins que Nicolas Sarkozy appelait de ses vœux depuis de nombreuses années sont entrées en vigueur après que le principe en ait été voté le 26 octobre à l’Assemblée par les députés UMP, qui choisirent ainsi de « responsabiliser » les cancéreux, les dialysés, les diabétiques et les accidentés du travail.

Tout juste notera t’on que le projet initial de franchise sèche sur les 50 ou 100 premiers euros de dépenses annuelles, qui aurait exclu de tout remboursement 27% des assurés sociaux ( les plus jeunes, les moins malades ) avait été finalement abandonné par Nicolas Sarkozy, au grand dam des assureurs privés** qui attendaient ce signal pour fragiliser encore vis-à-vis de ce public le système solidaire.

Le principe des franchises : une retenue de 50 centimes d’euros sur chaque boîte de médicaments, sur chaque acte infirmier ou de kinésithérapie, sur chaque prise de sang, et une retenue de 2 euros sur chaque transport sanitaire, à concurrence de 50 euros par an, pour l’instant***. ( en supplément des forfaits de 50 euros par an sur les consultations médicales, déjà en vigueur depuis la réforme Douste-Blazy de 2005)

Au prétexte de « responsabiliser » les malades, puis de financer l’Alzheimer ( en taxant en priorité les patients les plus fragiles et dépendants), le gouvernement a choisi de mettre à mal encore une fois le principe d’assurance-maladie solidaire hérité du pacte de 1945.

Pourtant, au moment où cette mesure entre en application, le réel se rappelle au bon souvenir du Président. Des patients fragilisés découvrent au jour le jour la réalité des franchises. Contrairement à ce qui a longtemps été claironné par le Ministère de la Santé, les pauvres paient les franchises sur les soins. Le seuil de pauvreté en France est de 817 euros, et seuls sont exemptés ( hormis les femmes enceintes et les enfants), les personnes subsistant avec moins de 610 euros par mois.

Dans ce contexte de détresse et de colère, la grève de soins de Bruno-Pascal Chevalier****, travailleur social de 45 ans, atteint du SIDA, représente hélas l’aboutissement inéluctable d’une logique purement financière, d’une lubie présidentielle. Les médias se tournent alors vers lui en masse, s’intéressent à la question des franchises, certains pour la première fois. Et de nombreux Français découvrent aujourd’hui, bien tardivement, la question des franchises sur les soins, qui met en difficulté de nombreuses personnes âgées, invalides, atteintes d’affections de longue durée, mais aussi de plus en plus de personnes et de familles à faibles revenus qui ne peuvent déjà plus faire face aux dépenses de santé et ne se soignent plus qu’en repoussant à plus tard leurs démarches de soins.

L’appel contre la franchise a ainsi engrangé au courant du mois de Janvier plus de 5000 signatures en une après-midi après un sujet au Journal télévisé de France 2, et près de 30.000 signatures supplémentaires en quinze jours.

L’appel contre la franchise, ainsi que les initiatives locales et nationales, restent d’actualité. Signez la pétition, faites la signer.

Les franchises sur les soins ne sont pas une fatalité.

Inutiles économiquement, dangereuses médicalement, injustes moralement, elles témoignent d’une étrange politique de civilisation, qu’il nous revient de combattre, et de sanctionner.

Christian Lehmann

www.appelcontrelafranchise.org

* Le Collectif National regroupant partis politiques, associations, syndicats, s’est créé pour amplifier le mouvement initié par la pétition, à l’adresse : www.contre-les-franchises.org

** « Sarkozy a tué l’idée de mettre en place une vraie franchise, qui aurait consisté à ne pas prendre en charge du tout les 50 ou 100 premiers euros de dépense, puis à faire varier ce seuil en fonction des besoins de financement de la Sécu. A présent, la grogne est telle que cette mesure ne verra jamais le jour » soupire un courageux expert anonyme, artisan de ces réformes. L’Expansion, Novembre 2007, Stéphanie Benz.

*** Seul le principe des franchises a été voté par les parlementaires. Le montant en a été fixé par décret, et peut être révisé à tout moment par le fait du Prince. Comme le disait Nicolas Sarkozy en Juin 2006 : « Si les dépenses augmentent, et donc le déficit augmente, on pourrait alors augmenter le montant de la franchise. »

**** www.grevedesoins.fr

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