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L’accord nucléaire franco-britannique va plomber la lutte contre les changements climatiques et la sécurité internationale.

Article mis en ligne le jeudi 27 mars 2008

En visite officielle au Royaume-Uni, Nicolas Sarkozy devrait rencontrer jeudi 27 mars le Premier ministre Gordon Brown et présenter un plan franco-britannique prévoyant la construction de centrales nucléaires en Grande-Bretagne et l’exportation de cette technologie au niveau mondial.
Pour Greenpeace, les ambitions communes des chefs d’État britannique et français constituent une menace sérieuse qui va plomber les politiques de lutte contre les changements climatiques et menacer la sécurité internationale.

Le nucléaire n’est pas la solution à l’effet de serre

Contrairement à ce que répètent ses promoteurs, l’énergie nucléaire n’est pas une solution au problème des changements climatiques. Ni les experts du Giec, ni le protocole de Kyoto ne lui réservent d’ailleurs un rôle prépondérant. Et pour cause : admettons qu’on relance massivement le nucléaire au niveau mondial d’ici à 2030, on pourra au maximum multiplier par trois le nombre de centrales. Cela ne nous permettra de réduire les émissions de CO2 que de 9 %. Un résultat très faible en termes de lutte contre les changements climatiques, pour un coût absolument astronomique, qui mobiliserait les investissements financiers indispensables à une véritable politique d’efficacité énergétique et de développement des renouvelables.

« Dans la balance nous avons d’un côté un résultat marginal en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et, de l’autre, un stock énorme de déchets radioactifs, des risques d’accident, d’actes de malveillance ou terroristes, un coût exorbitant, un risque de prolifération grandissant, commente Frédéric Marillier, chargé de campagne Énergie à Greenpeace France. Le nucléaire, c’est trop tard, trop cher, trop risqué. »

La sécurité internationale menacée

La volonté d’exporter cette technologie dans le monde, que vont défendre demain Nicolas Sarkozy et Gordon Brown, menace la sécurité internationale. « Jusqu’ici, on pouvait considérer la prolifération des technologies et des matériaux nucléaires dans des pays tels que la Libye, l’Albanie ou le Yémen comme un lubie de plus du Président Sarkozy. Mais les choses vont devenir vraiment effrayantes si un tel accord est conclu demain, déclare Nathan Argent, chargé de campagne Énergie à Greenpeace United Kingdom. Le Royaume-Uni doit résister à la pression française et refuser d’investir dans le nucléaire, technologie dangereuse et inefficace qui ne fera que diminuer nos chances de gagner la bataille du climat. »


En savoir plus

Dans son rapport intitulé [R]évolution énergétique paru en 2007, Greenpeace prouve qu’il est techniquement et économiquement possible de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050, en combinant des mesures d’efficacité énergétique et le développement massif des énergies renouvelables, et sans recourir aux fausses solutions (stockage de carbone ou nucléaire). Arriver à ce résultat nous permettra de limiter l’augmentation globale de la température en deçà de 2°C d’ici à 2100, et d’éviter ainsi des dérèglements climatiques incontrôlables.

À télécharger sur le site de Greenpeace :

http://www.greenpeace.org/france/news/l-accord-nucleaire-franco-brit

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