Une tribune pour les luttes

vendredi 4 avril 2008

MARSEILLE

19 h 30

19 h 30 à la librairie médiathèque Monnaie de Singe, 46 rue Consolat, 13001

Projection-débat

« Le temps des biomaîtres », de Laurent Guyot

Dans le cadre de la campagne nationale contre la biométrie

Depuis 2005 en France, une résistance se structure contre la biométrie. Fin 2005, une troupe de clowns apparaît dans la cantine du lycée de Gif-Sur-Yvette et sabote les bornes biométriques pendant le repas de midi. Diverses campagnes d’information ont lieu et certaines oppositions réussissent à empêcher l’installation de bornes biométriques. En ce début d’année 2008, divers collectifs en France se sont alliés pour lancer du 12 mars au 12 avril une campagne nationale contre la biométrie.

La biométrie consiste à utiliser la mesure de parties du corps (iris de l’œil, empreintes digitales, contour de la main, du visage.. ) ou de comportements (démarche, manière de signer...) pour reconnaître une personne. Ces parties du corps, réputées uniques pour chaque individu, sont numérisées, puis enregistrées dans des bases de données, etréactivées à chaque fois qu’il faut s’identifier. Depuis la fin des années 90, sous la pression de lobbys industriels et étatiques, les outils de reconnaissance biométrique, souvent des bornes, se généralisent et remplacent les clés, les cartes ou tout simplement la reconnaissance en face-à-face.

Les dispositifs biométriques ont d’abord été installés dans des zones dites « sensibles » (prisons, aéroports…). Depuis quelques années, dirigeants et industriels ne reculent devant rien pour en généraliser l’usage à toutes sortes d’activités quotidiennes. En 2004, le groupement des industriels de micro-électronique (Gixel) publiaient un Livre Bleu de préconisations au gouvernement, lui conseillant de conditionner les plus jeunes pour faire accepter la biométrie à une population récalcitrante. Ils y prescrivaient une « éducation dès l’école maternelle », c’est-à-dire l’implantation massive de bornes biométriques dans les établissements scolaires. Dès 2005, cette propagande s’est rapidement matérialisée sous forme de systèmes d’accès des élèves à la cantine et aux entrées. On compterait aujourd’hui 350 établissements scolaires biométriques, contre seulement une vingtaine en 2005. C’est donc une grande partie de la jeunesse qui, tous les jours, est priée de trouver normal d’être gérée en silence par le biais de son anatomie, avec la complicité de prétendus éducateurs.

Le monde de la biométrie est le même que celui du prélèvement massif d’ADN, de la vidéo-surveilllance et de la pose de bracelets électroniques sur les nourrissons. C’est un monde où l’on juge que gérer des corps est finalement plus efficace et rentable que dialoguer avec des personnes. Derrière la machine, un pouvoir arbitraire et omniprésent alimente, peut-être plus encore que par le passé, frustration, impuissance et paranoïa. Grâce à ces technologies, les dirigeants constituent des fichiers et organisent une surveillance en temps réel dont auraient rêvé les dirigeants soviétiques. De leur côté, les industriels se réjouissent d’étendre encore leur conquête des activités humaines, en les conformant à leurs innovations technologiques. Tantôt en agitant la peur des terroristes, tantôt pour nous « simplifier la vie », les bureaucraties, petites et grandes, étatiques ou marchandes, ne cessent de soumettre les espaces de la vie commune à leurs propres critères : rien ne doit entraver le flux de l’économie ; rien ni personne ne doit se déplacer incognito.

D’autres textes, et tout le matériel pour cette campagne (tracts, affiches...) sur : http://panoptique.boum.org/

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