L’homme serait un être capable de raisonnement, un être doué de raison . Nous en avons longtemps douté, nous en doutons encore, non comme nous pourrions le penser par l’observation de nos contemporains, mais à partir des observations de ceux qui ont approché et étudié des sociétés ou civilisations différentes de la nôtre. D’une manière brutale ou plus feutrée, nous nous prévalons d’une supériorité dans le domaine de la pensée ceci au détriment des autres peuples à qui nous dénions l’usage de la raison. Une telle attitude se conçoit de la part des militaires et de leurs commanditaires (marchands et colons) : le préjugé de notre supériorité facilite le massacre et l’exploitation de gens à peine humains ; une telle attitude se conçoit aussi de la part des instituteurs et des missionnaires dont la « mission » est justement d’aider les peuples à accéder à la pensée rationnelle et à Jésus Christ, c’est à dire à la « civilisation ». Mais de la part des historiens et des ethnologues ?

Qu’en est-il du mode de pensée dit primitif ?
Qu’en est-il de notre mode de pensée ?

Un léger détour par la pensée dite primitive nous permettra peut-être d’éclairer certains traits méconnus ou mal connus de notre propre pensée.