Une tribune pour les luttes

Communiqué de Survie du 10 avril 2008

La vieille République bananière françafricaine se porte bien

Saisie symbolique de l’hôtel particulier de la famille Bongo rue de la Baume dans le 8ème Arrondissement de Paris,

Article mis en ligne le samedi 12 avril 2008

Ce 10 avril, saisie symbolique de l’hotel particulier de la famille Bongo rue de la Baume dans le 8ème Arrondissement de Paris, acquis en juin 2007 pour la coquette somme de 18 millions d’euros organisé par la cellule françafrique en présence d’Odile Biyidi, présidente de Survie et de Marc Ona Essangui, de la société civile gabonaise, en visite en France

Communiqué de Survie du
10 avril 2008

A peine choisi en remplacement du malheureux Jean-Marie Bockel, remercié pour avoir vexé les
dictateurs d’Afrique centrale, assis sur le pétrole et la misère de leurs pays, en critiquant la façon
scandaleuse dont ils gèrent les richesses de leurs pays, Alain Joyandet, le nouveau secrétaire d’Etat à
la Coopération et à la Francophonie se précipite à Libreville le 10 avril pour se faire oindre par
Bongo. C’est ce qu’il appelle, en langage diplomatique, « renouer les fils du dialogue ».

Cette visite se situe entre un rendez-vous avec Christophe de Margerie, PDG de Total, le 9 avril et
un autre avec Michel Roussin, vice-président du groupe Bolloré le 10 avril. Alain Joyandet aura
ainsi fait le tour en quelques heures des acteurs essentiels de la politique de la France en Afrique :
des chefs d’Etats aux fortunes colossales et des PDG aux bénéfices non moins colossaux. Tous
ensemble s’engraissent sur les richesses de la terre africaine, tandis que les habitants meurent de
misère. L’espérance de vie en Afrique centrale est d’à peine cinquante ans.

Les liens entre les dictateurs d’Afrique francophone et la classe politique française sont
indissolubles. Après un demi-siècle de complicité dans le pillage des richesses de ces malheureux
pays, Paris ne peut prendre de position politique en Afrique sans l’accord de Bongo. Les ressources
du Gabon ont toujours été utilisées par ce dernier comme ses biens personnels et dans l’intérêt
exclusif de sa famille. Il a su également se faire suffisamment d’obligés pour que le gouvernement
français tremble quand il fronce les sourcils et se plie docilement à ses diktats.

C’est stupéfiant de voir l’effet Bongo sur les politiques français, qui accourent tous comme des
caniches dès qu’on les siffle. Pour avoir méconnu la loi du sérail, Jean-Marie Bockel a dû apprendre
qu’aucun politique français ne peut se permettre de critiquer les fidèles serviteurs des intérêts
français en Afrique. La politique de la France est prisonnière de ses errements invétérés et se trouve
enchaînée à ses complices par un pacte bien puissant, dont on voit les effets étonnants.

Ce ne serait que grotesque s’il ne fallait rappeler la toile de fond de cette basse politique : des pays
qui sombrent dans le désespoir, des hommes et des femmes qui s’enfuient pour mourir dans les
déserts et dans les mers, pour vivre traqués et se trouver jetés dans les charters qui les renvoient à la
misère. Des populations qui se soulèvent et sur lesquelles on tire, faisant de nombreuses victimes,
dans le silence des médias et des chargés des droits de l’Homme de notre pays, aveugles quand des
Africains sont opprimés.

Le choix français de reconduire le pacte d’exploitation néocolonial entre les agents de la traite et
leurs séides locaux, est lourd de conséquences. C’est le choix à courte vue des intérêts les plus
rapaces, qui ne lâcheront pas un lambeau de la chair vivante de l’Afrique dont ils se nourrissent.
C’est le choix du mépris des populations africaines spoliées depuis des décennies. Le réveil sera rude
quand les peuples africains qu’on se refuse d’entendre se lèveront pour s’émanciper.

Contact presse :

Olivier THIMONIER olivier.thimonier chez survie-france.org
Tél. : 01 44 61 03 25

http://survie-france.org/article.php3?id_article=1150

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