17 h au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001 (angle Place des Capucines)
17 h au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001 (angle Place des Capucines)
Récemment, une militante libertaire tirant un bilan de la situation politique après les élections présidentielles, proposa quelques recettes, qualifiées à juste titre de « basiques », pour rechercher et approfondir une dynamique contestataire ; parmi celles-ci elle mentionnait l’importance de « se réapproprier l’histoire ouvrière internationale » afin de « faire entendre une autre voix que celle de la réaction ».
Si l’on ne peut qu’approuver cette remarque, et insister sur son importance politique dans la conjoncture actuelle, cela ne doit pourtant pas masquer les difficultés à mettre en œuvre une telle recommandation.
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En effet, la situation a bien changé depuis les lendemains de mai 1968 où nombre de militants partirent avec passion à la découverte des expériences et des militant(e)s oublié(e)s du mouvement ouvrier, des courants minoritaires laminés par des décennies de stalinisme et de réformisme. Après des années d’« idéologie froide », ils avaient en effet compris qu’il fallait « reprendre l’étude du mouvement ouvrier classique d’une manière désabusée », car ses héritiers légitimes ne possédaient que « l’héritage de son échec » et que ses succès apparents étaient ses « échecs fondamentaux », et ses échecs, ses seuls succès pour l’avenir.
Aujourd’hui, nous sommes loin de telles perspectives et il importe de comprendre pourquoi en revenant sur le processus de neutralisation des luttes sociales du passé, entre brouillage, occultation et travestissement. L’idéologie mise en place au cours des années 1980, et renforcée en 1989 par la conjonction de l’enterrement de la Révolution française et de la fin de l’URSS, censée incarner la seule expérience de dépassement des sociétés de marché, tient toujours le haut de l’affiche et se renouvelle en inventant des procédés de brouillage qui portent la confusion à son plus haut niveau.
Dans le consensus sur le passé établi depuis lors, deux périodes tiennent le haut de l’affiche : celles de l’Allemagne nazie et de la Seconde Guerre mondiale, érigées en norme obligatoire et indépassable de l’horreur devant à tout le moins relativiser les drames du présent.
À travers l’exemple du travail entrepris par la collection « Mémoires sociales » (aux éditions Agone), nous verrons, sur ces deux thèmes, comment poser un regard qui laisse toute sa place aux femmes et aux hommes qui tentèrent de maintenir vivante l’espérance d’un monde meilleur dans les circonstances les plus difficiles qui soient.
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