Une tribune pour les luttes

Pour gagner

Reconduisons la grève dès le 16 mai !

Article mis en ligne le mercredi 14 mai 2008

Cette fois, nous y sommes.

Une droite de combat, élue il y a à peine un an, et qui connaît pourtant aujourd’hui des records d’impopularité, a décidé d’en finir une bonne fois pour toutes avec les acquis sociaux hérités des luttes de la Libération (Fonction Publique, Sécurité Sociale, Assurance chômage, Retraites).

Le gouvernement annonce l’allongement de la durée de cotisation retraite pour touTEs les salariéEs à 41 ans, alors que les mesures imposées dans la même logique en 2000 et en 2003 ont donné lieu à des échecs patents, notamment en ce qui concerne l’emploi des seniors.

Il veut continuer à élargir les franchises médicales et à mettre en concurrence les hôpitaux publics, qui assument la formation des personnels hospitaliers ainsi que les soins les plus coûteux, avec les cliniques privées aux mains de fonds de pension, qui recherchent des marges de profits annuelles à plus de 15 % et se concentrent sur les soins les plus courts et les plus rentables.

Et il veut désormais s’attaquer aux chômeurEs, en diminuant les allocations et en radiant celles et ceux qui n’acceptent pas n’importe quelle offre d’emploi !

Dans le même temps, il surfe sur les fantasmes de l’extrême droite, en dépit de tout bon sens et de toute humanité, organisant la traque systématique des sans papiers, aussi bien celles et ceux qui travaillent, les enfants et les jeunes qui vont à l’Ecole, que les familles. Et il continue d’expulser à tour de bras en permettant à des policiers zélés de cumuler des « miles » pour des voyages en avion !!...

Après avoir distribué très généreusement les fonds publics aux foyers fiscaux les plus favorisés l’été dernier, le gouvernement affirme aujourd’hui que la France n’a plus les moyens de financer ses services publics, en tête desquels l’Education Nationale. Près de 80 000 postes seront supprimés en 4 ans dans l’Education nationale (ce qui permettra de récupérer par an le dixième du bouclier fiscal ou le coût de la guerre française en Afghanistan pendant deux ans) et 160 000 dans l’ensemble de la Fonction Publique.

Pour espérer parvenir à imposer ces réductions budgétaires drastiques, il s’attaque aussi, avec la Révision Générale des Politiques Publiques, au cœur de ce qui garantit aux services publics de notre pays leur qualité et leur indépendance : les conditions de recrutement et les statuts. Le but étant de licencier massivement dans la Fonction Publique, les précaires d’abord, puis les titulaires, en mettant un terme à leur garantie d’emploi, et de privatiser progressivement les services publics en embauchant des personnels contractuels de droit privé et en généralisant le recours à l’interim.

Toutes les dispositions législatives permettant de réaliser ce vieux rêve de la droite sont dans la loi hypocritement consacrée à la « mobilité » des fonctionnaires, discutée actuellement au parlement.

Dans l’Education Nationale, la suppression de la carte scolaire et l’autonomisation prévue des établissements, en matière de recrutement mais aussi de financement, va instaurer un véritable apartheid scolaire entre les publics des quartiers les plus pauvres et les autres.

Décidément, la coupe est pleine !

Depuis près de deux mois, la colère monte dans les lycées et les collèges de la région parisienne et partout en France. Malgré le black out médiatique, malgré aussi l’absence d’appel national des directions syndicales, la mobilisation a pu s’étendre et se construire dans la durée en s’appuyant sur des Assemblées Générales regroupant les établissements en lutte.

Rejoints à présent par les salariéEs du public et aussi du privé, nous ne pouvons pas laisser passer l’occasion de faire gagner nos revendications et celles de tous les salariéEs. C’est maintenant que nous devons nous battre, nous battre vraiment, pour gagner contre ce gouvernement et remiser ses projets au placard.

Les appels syndicaux à des mobilisations massives mais ponctuelles ne suffiront pas, nous le sentons toutes et tous plus ou moins clairement. Ils ne serviront la mobilisation que si nous sommes capables de reconduire la grève, dès le 16 mai, et d’imposer aux directions syndicales qu’elles appellent à cette reconduction dès le 16.

C’est seulement en cessant le travail et en œuvrant à coordonner nos revendications et nos actions avec celles des autres salariéEs que nous pourrons construire un mouvement fort, porteur de notre vision de la justice sociale : égalité de touTEs et redistribution des richesses pour les salaires (300 € mensuels de plus pour touTEs) et pour financer des services publics qui mettent vraiment en œuvre l’égalité. Solidarité des travailleurEs pour la défense de la sécurité sociale, de l’assurance chômage, et des retraites par répartition, avec 37,5 annuités de cotisation (pour les travailleurEs du public comme du privé) pour toucher une retraite à taux plein au plus tard à 60 ans, pour la régularisation globale sans-papiers.

Ces revendications ne sont pas utopistes. Notre pays n’a jamais été aussi riche et les profits des grandes entreprises et de leurs cadres s’envolent littéralement. Il faut imposer une autre répartition des richesses, d’ailleurs produite en grande partie par notre travail.

Pour cela, notre arme, c’est la grève. A nous de l’utiliser.

EMANCIPATION Tendance Intersyndicale

15 mai 2008, er.emancipation chez free.fr

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