Une tribune pour les luttes

vendredi 30 mai 2008

MARSEILLE

19 h

19 h à la librairie Païdos, 54 cours Julien, 13006

Présentation-débat avec les auteurs

“La Chasse aux Enfants”, de Miguel Benasayag, Angélique Del Rey et des membres de RESF

Librairie Païdos et collectif Malgré Tout

“L’indifférence n’est pas la liberté”, disait Cornelius Castoriadis.

Quoique l’on pense des expulsions massives de personnes sans papiers du territoire français, les enfants qui restent et qui voient leurs petits camarades raflés par les policiers aux sorties des écoles ou à leur domicile au petit matin, ceux qui restent n’en ressortent pas indemnes.
Comment comprendre que des policiers sensés protéger - c’est la propagande quotidienne dans les médias et dans tous les genres, fiction et « informations » - puissent être aussi ceux dont il faut se protéger, se cacher ? C’est par cette confusion orwellienne que l’on fabrique les bases de processus qui destructurent la personnalité au profit de comportements pervers et autoritaires.

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Ceux qui arrêtent les enfants et leurs parents acceptent la logique technicienne de la règle formelle, car seule reste significative cette règle – l’obéissance à la Loi. Ceux qui voient et regardent ailleurs ne sont pas passifs mais font effort pour refouler une solidarité que tous les dispositifs disciplinaires tentent de briser. Pour le consensus libéral-humaniste la solidarité est une affaire privée réservée aux associations caritatives. Matériellement la société est fondée sur des liens solides qui forment le tout consistant et signifiant, la solidarité n’est donc pas une simple mise en commun d’intérêts contractuels ou une réciprocité volontariste, mais une dépendance assumée du commun formant le tissu social. Lorsque des personnes étant de ce tissu social de fait, par leur présence, en sont expulsées, ce sont bien les liens de ce tissu qui sont rompus. Les chaises vides des enfants expulsés dans les classes, figurent matériellement une absence que les représentants de l’institution scolaire auront bien du mal à expliquer à ceux qui restent. Pourquoi ont-ils été expulsé ? Parce qu’ils n’avaient pas de papiers ! Ou comment former des quasi robots pour qui seules les règles formelles peuvent ordonner la vie, et quid des véritables liens sociaux si ce n’est par le retour du refoulé, violence endo- ou exogène.
L’institution d’une norme étrange, étrange en regard de la dynamique réelle de la société, qui désigne les étrangers indésirables comme nouveaux barbares de la modernité, prépare le corps social, comme une habituation à l’indifférence, à une certaine barbarie. Mais cela suppose une certaine complicité d’une partie de la population, que celle ci soit consentante ou « regarde ailleurs » en laissant les « techniciens » de l’injustice opérer. Les mécanismes d’élaboration d’un protocole technique seront les mêmes que ceux mis en oeuvre par les exécutants de ce protocole : ils obéiront au même processus visant à chosifier, à manipuler en vertu de règles opératoires, des être vivant comme des objets. Dans une société où les liens sociaux sont remplacés par des prothèses technologiques quoi d’anormal à ce que l’on raisonne selon des critères propres aux objets techniques ! Cela signifie que chacun se perçoit déjà comme un individu /objet devant répondre de certaines compétences pour bien « fonctionner » dans un monde qui ne tolère plus les « problèmes » inhérents au vivant et donc à la vie en société. « L’immigration choisie » c’est l’importation des produits utiles aux entreprises et le retour des produits non normalisés : la chasse aux enfants de sans papiers. Mais ceux qui restent sont aussi de « la marchandise »...

La violence d’État crée l’état de violence, violence qu’une partie de la population retourne contre elle même actuellement par l’intériorisation d’une culpabilité distillée tous les jours par la propagande. Une violence que préparent des lois scélérates et que fera sourdre une idéologie fascisante, l’histoire humaine en a toujours une en réserve.

Pour le collectif Malgré Tout, William Ferrari.

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