L’intégration d’un site ou d’un bâtiment au patrimoine commun n’est
jamais évidente. Il y a toujours une remise en cause de son usage
antérieur, industriel par exemple comme c’est le cas pour de
nombreuses friches. La patrimonialisation d’un lieu, même si elle
vise à le conserver, renvoie forcément à une cessation d’activité, un
changement de propriétaire, un projet de démolition. Une situation
qui fait apparaître, comme le souligne le géographe Vincent
Veschambre, « des points de vue différents sur le traitement de cet
héritage et des intérêts contradictoires quant à l’usage de cet
espace ».

Les politiques urbaines de densification de l’habitat, la pression et
la spéculation foncières, renforcent les tensions. Tout travail de
réinvestissement d’un lieu désaffecté fait aussi face à d’importants
enjeux identitaires dont il faut tenir compte. Autant de faits qui
expliquent que le patrimoine est à la source de nombreuses
mobilisations riveraines. Il est aussi un des supports privilégiés,
dans une société en constants changements, de construction de
mémoires collectives, d’inscription de l’identité dans l’espace.

Au travers de la mobilisation “citoyenne”, celle des habitants d’un
quartier ou d’une ville par exemple, quelle mémoire est-elle
convoquée pour quelle conception identitaire ? Quelles visions du
“vivre ensemble” s’expriment lors des conflits liés à la
patrimonialisation ? Le débat est ouvert…

Intervenants :
 Sylvie Nespoulos, Pierre Revel, Gisèle Lolio-Darmon, Jean-Pierre
Richieri, membres du collectif Rivoire et Carret, viendront présenter
leur initiative de réappropriation de l’usine du même nom
dans le 12ème arrondissement (Vallée de l’Huveaune)
 Yolande Le Gallo et Andrée Bensoussan, association Histoire et
Patrimoine Seynois, nous présenteront les tentatives avortées de
mobilisation contre le projet de la municipalité UMP d’Arthur Paecht
de reconversion des anciens chantiers navals de la Seyne sur Mer.