19 h à la Maison du Peuple
19 h à la Maison du Peuple
Gérard Filoche est Inspecteur du travail, membre du conseil scientifique d’Attac France, militant politique et syndical
Le Code du Travail, c’est la base de l’état de droit dans l’entreprise. Il est né il y a plus de 130 ans et il est le produit des luttes et des souffrances qui ont jalonné notre histoire sociale.
Comme tout droit, il a pour fonction de nous protéger contre les abus du pouvoir. Et dans l’entreprise le pouvoir c’est le patron, c’est lui qui décide. Mais ce pouvoir donne également des obligations à l’employeur. C’est ça qui constitue le Code du Travail.
Comme le souligne Gérard Filoche, Inspecteur du Travail et auteur de nombreux livres sur le mouvement social, c’est le droit le plus quotidien pour 16 millions de salariés mais c’est pourtant le moins connu, le plus contesté, le plus fraudé. Et pour cause !
Au cours de ces dernières années, le patronat (on dit aujourd’hui le « Mouvement des Entreprises » ou MEDEF) et les gouvernements successifs n’ont pas cessé de multiplier les attaques contre les acquis sociaux, de diminuer les obligations des employeurs et de fragiliser les salariés avec des contrats de plus en plus précaires.
Dans la France de Sarkozy et de Fillon, ces attaques contre le droit du travail s’accélèrent et l’objectif aujourd’hui est de démanteler légalement, mais « en douce », sans faire de vagues, plus d’un siècle d’acquis sociaux.
Ainsi, le code du travail vient d’être réécrit dans la clandestinité, hors de tout contrôle démocratique, sans l’avis des salariés, mais avec l’approbation honteuse du Parlement qui a autorisé le Gouvernement à procéder par ordonnance. L’ordonnance est sortie le 12 mars 2007 dans un silence médiatique impressionnant.
En un mot, on remplace les lois qui fixent les obligations de l’employeur par des décrets, des ordonnances, des circulaires, des règlements. Aucune intervention des élus et des citoyens. Inutile d’insister sur les conséquences à venir pour les salariés.
Deuxième élément du dispositif du Gouvernement et du MEDEF : l’accord du 11 janvier 2008 signé par les directions de 4 organisations syndicales. Ils appellent ça la « modernisation du marché du travail ». En réalité, c’est un retour en arrière de plus d’un siècle !
Le but est tout simplement de précariser toujours plus le travail pour augmenter encore les profits, qui battent déjà tous les records.
Le plus effrayant, comme le dit G. Filoche, c’est le silence général autour de cette affaire : pas de « une » dans la Presse, pas de débats publics, pas d’explications. Motus et bouche cousue de tous, ou presque.
La conférence sera suivie d’un buffet