Une tribune pour les luttes

Collectif

Maria Vuillet et le délit d’outrage.

Procès au TGI le (16 juin 2008) pour « outrage au Sous-Préfet ». Audience reportée au 10 juillet.

Article mis en ligne le lundi 16 juin 2008

Le procès a été repoussé :

Voir

Le papier de Rue89 sur le procès repoussé de Maria Vuillet :
http://www.rue89.com/2008/06/16/outrage-a-agent-un-proces-et-le-livre-de-riverains-de-rue89
http://www.educationsansfrontieres.org/ ?article14144

Mille Bâbords :8753


Mercredi 4 juin 2008

Le lundi 22 octobre 2007, alors qu’il avait, fort discrètement, annoncé sa visite pour honorer sa « Première décision », la lecture obligatoire de la dernière Lettre de Guy Môquet, le président de la République ne s’est pas déplacé au lycée Carnot. Un comité d’accueil, à l’initiative du collectif Rose et Réséda, l’y attendait de pied ferme. Leur action réussie, les lycéens se sont dirigés au métro Guy-Môquet. Là, allait se dérouler, ils n’en savaient rien, une commémoration officielle. L’arrivée du sous-préfet, en tenue, lui a valu quelques huées. Se retournant vers une manifestante, mère d’une des lycéennes, il lui déclare : « Attention, je représente la République ». Ce à quoi Maria Vuillet répond : « Oui, mais pas celle que voulait Guy Môquet ».

Maria Vuillet comparaît au TGI le 16 juin 2008 pour « outrage au Sous-Préfet », en l’espèce en disant « vous êtes facho », ce qu’elle nie. [Code pénal : Art. 433-5 (six mois d’emprisonnement et 7500 € d’amende), Art. 433-22 et Art. 131-26 (interdiction ou incapacité d’exercer une fonction publique)]. Elle sera assistée par Maître Thierry Lévy.

Conférence de presse autour de Maria Vuillet :

- Odette Nilès, présidente de l’Amicale de Châteaubriant, amie de Guy Môquet,
- Henri Malberg, commission Justice du Comité exécutif national du PCF,
- Maurice Rajsfus, fondateur de Ras l’front (entre autres),
- Rodolphe Juge, enseignant, SDEN-CGT 93.

La conférence de presse a lieu le mardi 10 juin 2008 à 14 heures à la Librairie « Résistances », 40 rue Guy-Môquet, Paris 17e.

Comparution de Maria Vuillet lundi 16 juin à 9 heures précises

28e Chambre correctionnelle siégeant dans les locaux de la 17e Chambre
Palais de Justice, 6 boulevard du Palais, 75001 Paris, métro Cité.

[Compte tenu des délais d’attente pour pénétrer dans le Palais de Justice, il faut s’y présenter au moins trente minutes à l’avance, muni de papiers d’identité.]

Visibilité : Maria Vuillet n’a pas souhaité limiter sa défense au pénal. Elle l’inscrit avec détermination face à l’inquiétant développement actuel d’actes arbitraires. La visibilité de ce point de vue donnée par la conférence de presse sera relayée sur Internet et sur les ondes. Une émission de Fréquence Paris Pluriel est prévue le 18 juin. D’autres contacts sont pris.

Pour le Collectif, Jacques Monge

Paris, le 4 juin 2008


Une nouvelle victime de la Xénophobie d’Etat

Le 22 octobre dernier, la politique de l’actuel gouvernement français a fait une nouvelle victime : Maria Vuillet, notre amie et membre de l’Union d’Associations Latino-américaines en France (UNION). Lors d’une manifestation organisée par le comité Rose et Reseda, auquel appartient sa fille Emmanuelle Vuillet, contre l’instrumentalisation de l’histoire de Guy Moquet, Maria a été interpellée, menacée d’expulsion immédiate et faussement accusée d’avoir appelé « fasciste » le Sous- Préfet de police de Paris. Pour cette dernière raison, cet « outrage », elle doit comparaître le 16 juin devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.

Maria Vuillet est membre de l’UNION depuis la création de l’association en 2006. Elle a toujours porté un intérêt pour des questions d’immigration et notamment la situation des latino-américains en France, pays dont elle porte la nationalité avec fierté. Maria est une personne qui croit aux valeurs universelles de la République et à l’Etat de droit dont l’une des conditions est l’accès et la diffusion du droit. Raisons pour lesquelles son travail associatif porte essentiellement sur l’organisation des permanences d’information et d’orientation.

Par sa constante présence, son engagement et son respect des autres, Maria Vuillet représente l’un des piliers de l’UNION. Nous déplorons la situation dans laquelle elle se trouve. Nous savons cependant que toutes ses activités associatives ne se font que dans le cadre du plus haut respect des principes républicains. Nous constatons une fois de plus que la politique de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux d’expulsions massives et de discrimination porte atteinte à la dignité des immigrants.

Nous, immigrants, demandons la reconnaissance de nos droits en tant qu’individus. Nous refusons la politique de la peur et de l’exclusion du gouvernement français !

Nous faisons appel à la solidarité de tous pour notre amie Maria. Nous souhaitons que cet épisode devienne l’occasion d’une profonde réflexion pour une autre politique de l’immigration et une reconnaissance de l’apport des immigrants dans la société française.

Nous vous attendons le lundi 16 Juin 2008 à 08:30 au Palais de Justice : 6 bd du Palais, 75001 Paris (métro Cité) - 17° Chambre correctionnelle (Venir avec pièce d’identité)

Union d’Associations Latino-américaines en France

Contacts :

06.13.66.65.88 / 06.11.10.03.27

unioninfos chez gmail.com / www.unionlatinos.org


Sarkozy n’est pas petit, il est bas…

Par Pierre Marcelle

http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/smoking/308529.FR.php?

jeudi 7 février 2008

Le retour de Guy Môquet

On l’avait laissé, l’adolescent communiste livré par l’Etat français aux nazis qui le fusillèrent en 1941, et dont Nicolas « pas de repentance » Sarkozy prétendit s’approprier la mémoire, devant la station de métro qui porte son nom. Là lui redit hommage, aux cris de « Hier, résistant, aujourd’hui sans-papiers » et parmi une foule de citoyens, une délégation d’élèves du lycée Carnot, dont la vigoureuse mobilisation venait de dissuader le chef de l’Etat de réviser l’Histoire sur les lieux mêmes où Môquet l’avait apprise. C’était le 22 octobre dernier, jour anniversaire de son exécution. Ce jour-là, les pandores avaient brutalement interpellé la mère d’Emmanuelle Vuillet, étudiante en prépa à Carnot et cofondatrice du comité Rose et Réséda qui organisa la résistance lycéenne. Après quatre heures de garde à vue, Maria Vuillet s’était entendu promettre une suite judiciaire à sa protestation (Libération du 30 octobre 2007.) Nous y voilà. Du papier timbré a informé ce lundi la dame qu’elle était prévenue d’avoir outragé la République dans la personne d’un certain Frédéric Lacave, dont un site très officiel de l’administration française, affichant son mâle faciès et son viril curriculum vitae, nous fait part de la qualité de sous-préfet.


Un sous-préfet zélé

C’était donc lui, le quarantenaire en grand uniforme qui, sous les sifflets et les lazzis, incarnait le désir sarkozien de honteuse récupération qui choqua si légitimement l’opinion. C’était donc lui qui, coiffant sa superbe de son képi blanc, fanfaronna qu’il « représentait la République ». C’est donc à son adresse que Maria Vuillet rétorqua : « Peut-être, mais pas celle que voulait Guy Môquet. » C’était donc lui qui, tandis que les jeunes se dispersaient, envoya deux flics se saisir de la personne de Maria Vuillet, avec une brutalité telle que les épaules de celle-ci souffrent encore du menottage dans le dos qu’ils lui firent subir, tandis qu’un autre, remarquant son type latino-américain, la menaçait d’« expulsion immédiate » - épisode dont une agente de la RATP fut témoin. Car Maria Vuillet est typée, et même née en Colombie. Mais elle est aussi française depuis son mariage. C’est cela : outre assistante sociale de l’Education nationale, Maria Vuillet est franco-colombienne, sans lien de parenté avec les Betancourt, mais pas non plus membre des Farc.

Son « outrage » sera jugé le 16 juin prochain, à 9 heures, au palais de justice de Paris, par la 28e chambre du TGI, délocalisée pour l’occasion à la 17e. Le plaignant prétend avoir été qualifié de « facho », ce qui établit que, traumatisé peut-être par « l’héritage de 68 », il manque singulièrement d’imagination. A moins que sa toute neuve promotion, quelques semaines auparavant, à la direction du cabinet du préfet de Paris, l’ait incité à ce zèle misérable, sinon contre-productif… M. le sous-préfet semble bien le seul à n’avoir pas compris qu’après le fiasco de sa première édition l’avenir de la canaillerie élyséenne baptisée « Commémoration du martyre de Guy Môquet » semble compromis autant que le lundi de Pentecôte ouvré durant la féria de Nîmes. Alors, ranimer ce désagréable souvenir… Mieux : outre que le registre sémantique de l’insulte prétendue connote plus l’impétuosité de la jeunesse que la rigueur fonctionnariale (« facho » n’est pas « fasciste »), la procédure et le procédé reniflent plus la vengeance de basse police que le souci de l’ordre républicain.


D’où l’on miaule

Absurde en sa forme et dérisoire en son fondement, la plainte de ce Lacave a tout pour se retourner contre lui, à la façon dont la censure que la loi ne légitime pas fait plus grand tort au censeur qu’au censuré. Et cette chronique ne serait évidemment pas ce qu’elle est si elle ne déplorait que celle de Schneidermann ait été vendredi dernier « retirée ». Ce que les temps frileux déplorent ad nauseam d’attaques « ad hominem » nous autorise-t-il encore à appeler un chat un chat, Attali (le même) un plagiaire, et Alain Minc aussi ? Dire que le président de la République est un homme petit, c’est pourtant de même un constat, tandis que « petit homme » sent déjà son fiel pamphlétaire. Et je m’étonne que mon ami Petit Jean (1,62 m), qui a coutume de dire publiquement que Nicolas Sarkozy est plus bas que petit, n’ait pas été appelé à en rendre compte en justice par le Lacave de son département… (...)

http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/smoking/308529.FR.php

© Libération

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