Une tribune pour les luttes

Collectif de soutien aux parents de l’école la Paix

Compte rendu du père et article sur Rue 89-Proces des parents de l’école La Paix

Article mis en ligne le lundi 16 juin 2008

- A lire sur rue89 ...
http://www.rue89.com

- Le compte rendu du père, Maurice Denarnaud

Affaire : 19–12-2006
Ref Dossier : ABRACADABRA-petit-tour-de-passe-passe

PARENTS D’ELEVES - LA PAIX
CONTRE
MINISTERE PUBLIC
INSPECTEURS D’ACADEMIE ET DES ECOLES DE MARSEILLE

(Dans un autre temps dans un autre lieu, toute ressemblance avec des personnes existantes ne serait que pur hasard)

ATTENDU des délibérés du 12 juin 2008

-  Pour être entrés, en tant que parents délégués dans une classe de l’école primaire La Paix, durant le maintien du plan Vigipirate, pour refuser la décision unilatérale d’un IE de service.

600 € pour chacun des parents.

-  Pour avoir traité un petit cadre de la hiérarchie académique de « CLOWN » et « D’ACROBATE » parce qu’il gesticulait rageur et voulait faire taire les parents délégués.

400 € pour l’un des parents.

-  Pour avoir blessé l’orgueil de chacun de ces petits « potentats » dans le cadre de leur sacerdoce.

1 € à chacun

Soit pour l’addition de ce fameux « festin » avec fromage un peu mou du corps enseignant de l’école et bombe glacée médiatico-éducato-juridique,du rectorat

La modique somme de 2202 €

Somme à quelques centimes près recouvrant le débours qui devait être engagé pour la classe de neige, l’objet du délit pour lequel nous nous sommes battus.

Sont abandonnés :
- les faits de violences physiques et le dédommagement de préjudice demandé par un petit cadre rondouillet de l’IA.
- est déboutée, la constitution de partie civile, pour blessure à la main, d’un des parents.
- Quid de la procédure en annulation pour vice de forme durant la garde à vue.

Que Reste-t-il ?

-  Le profil d’une jurisprudence bien malheureuse qui semble affirmer, que les parents délégués et les parents citoyens, n’ont plus leur place dans l’école et donner raison aux serviteurs zélés de l’état dans le cadre de leur main mise sur les lieux d’apprentissage de nos enfants.
-  Des sommes conséquentes à payer pour des parents dont certains n’ont pas vraiment les moyens.
-  Une parodie et un déni de justice car il n’y a pas eu de procès.

Je suis honteux de laisser filer comme si de rien n’était nos droits de parents et de parents délégués dans les mains d’administrateurs apprentis sorciers de la météo où sans concertation ils seraient en charge de décider de la pluie et du beau temps.

L’interpellation et le refus de décisions idiotes est un devoir et donc ne peut pas être négocié.

Je suis atterré que les enseignants de l’école de la P..X dans leur grande majorité ne nous aient que très peu défendu alors que nous les soutenions régulièrement dans leur besoin d’émancipation. Qu’ils sachent aujourd’hui qu’il n’y avait aucune violence, dixit le jugement, si ce n’est celle tournée vers nous et s’accompagnant d’une garde à vue.
Je les remercie de leur soutien et me pose aujourd’hui la question de leur indépendance et de leur courage face à un berger roublard qui n’a qu’un bâton et quelques carottes pour outils de communication.

Je suis outré que certains syndicats majoritaires des enseignants du 1° degrés se retrouvent comme Snoopy sur son toit à essayer de gérer les avantages sociaux de leur niche au lieu d’aider à la construction de quelques passerelles avec les quelques chats faméliques qui tentent d’élargir la vision du champ éducatif de nos enfants et ne se bornent pas à ronger le même os de leurs privilèges à longueur de trimestres. Je les remercie d’avoir fermé les yeux ou regardé ailleurs au moment où nous avions besoin de leur soutien.

Je rage quand je vois la collusion d’un syndicat de parents d’élèves (dont je fais partie et dont je suis élu délégué dans une classe de CM2) avec les instances académiques.
Cette Fédération locale incapable de nous défendre et d’entendre nos droits, préférant nous laisser passer pour des irresponsables violents alors qu’elle ronronne autour de ses petits fours et fait sur les Bouches du Rhône la sourde oreille aux conflits qui gênent ses intérêts. A quoi servent-ils ?, pour qui roulent-ils ?, ne sont-ils là que pour organiser des Kermesses alors qu’il faudrait se focaliser sur Base Elèves.

Je ris quand je vois les marchands du temple nous proposer de remettre sur le tapis, de nouveau la mise, pour la modique somme de 1000 € hors TVA.
Le dilemme pour moi est de payer 1000 € une évocation de Daumier ou 1000 € à un état qui abuse de ses droits en faisant donner ses molosses.
Bien entendu on peut faire appel : pour annuler la sanction pour vice de forme pendant la garde à vue ?

Je me sens floué car ce n’est pas cela que je défends.
Je défends le dialogue parents – enseignants où chacun tient sa place dans la communauté éducative.
Je défends le droit de s’opposer à toute hiérarchie qui joue de son pouvoir pour maintenir sous son étouffoir normalisateur, les quelques expériences pédagogiques qui tentent d’échapper à la pauvreté de la réflexion des instances dirigeantes de l’éducation nationale.
Je défends le droit à mon enfant de grandir en traversant différentes approches d’apprentissages
J’ai mal à l’Ecole quand je vois des enseignants se renfermer sur leur savoir et les parents courir à la réussite livresque de leurs enfants tandis que dans l’Olympe les représentants de l’IA, des syndicats majoritaires d’enseignants ainsi que la Fédération locale des parents, festoient à la même table en trinquant à la bonne tenue de la paix sociale grâce à un bridage et un nivellement des expériences pédagogiques.

Je voulais remercier, tous ceux et celles qui nous ont soutenus durant cette longue période de lutte pour faire reconnaître notre droit et même si parfois certains coups ne venaient pas que de nos adversaires, m’avoir permis de tenir le cap malgré les tempêtes. Quand il n’y a plus que le bâton pour faire peur, on est plus très loin de Guignol.

Maurice Denarnaud

« Aujourd’hui, il tombe une neige, mole, sale, jaune, hier c’était pareil et tous ces jours derniers »
F.M Dostoïevski

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2008 à 23:24, par marine En réponse à : Compte rendu du père et article sur Rue 89-Proces des parents de l’école La Paix

    Texte courageux,
    parents courageux.

    Parfois, nous, enseignants sommes aussi atterrés devant le peu de réactivité de nos concitoyens, qu’ils soient parents ou collègues.

    Le dire fait du bien, être entendu plus encore.

    Comme le rappelle Dominique Piveteaud, enseignant maître-formateur de la Goutte d’Or, débouté pour engager élèves comme enseignants à penser, pour lequel nous nous battons encore sans trop d’espoir pourtant, par souci de justice simplement, ces derniers jours d’école... au lieu de profiter pleinement et tranquillement de la fin d’année avec nos élèves, vos enfants :

    "Résister, c’est créer. Créer, c’est résister" (Appel du Conseil national de la résistance, 15 mars 1944)

    Non, il ne faut pas lâcher l’affaire... Sinon, on, nous, vous... risque, risquons, risquez... pire encore.
    Pour supporter ces injustices, il faut les dire.

    Merci donc pour votre dire, et courage ! Partageons nos courages disséminés ici et là.

    Marine (enseignante, Paris 18)

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