Une tribune pour les luttes

Communiqué du Comité de Soutien à Maria Vuillet

Nouvelle audience à 9 heures ce jeudi 10 juillet Palais de Justice, Paris (métro Cité)

Article mis en ligne le mardi 8 juillet 2008

28° Chambre correctionnelle (prévoir 1/2 heure d’attente à l’entrée)

Après s’être constitué partie civile contre Maria Vuillet, le Sous-Préfet de Paris ne s’est pas présenté à l’audience du 16 juin, sans daigner ni s’expliquer, ni s’excuser. Le renvoi a été fixé ce jeudi 10 juillet 2008. Alors que son avocat n’a pu s’engager sur sa présence, viendra-t-il ? Venez vous en assurer vous-mêmes, nombreux !


"Ce n’est pas celle que voulait Guy Môquet" répond Maria Vuillet au Sous-Préfet qui vient de lui dire "Je représente la République", alors que, ce lundi 22 octobre 2007, il se rend au métro Guy Môquet où il est accueilli sous les sifflets de lycéen.n.es venu.e.s du proche lycée Carnot. S’estimant outragé dans l’exercice de ses fonctions, il porte plainte, affirmant que Maria lui a dit "Vous êtes facho", ce qu’elle nie fermement. Le 4 février 2008 Maria Vuillet est citée à comparaître le 16 juin, quatre mois plus tard.

La dérobade.

À l’audience, le public est venu nombreux. Maître Thierry Lévy présente ses quatre témoins au Tribunal. Maria Vuillet est là. Au banc de la partie civile, un avocat, seul : le Sous-Préfet a eu "un empêchement d’emploi du temps". Stupéfaction dans le public. En termes d’agenda cette date est fixée depuis fort longtemps, il faudra donc qu’il se soit produit un événement exceptionnel pour que le Sous-Préfet, Chef du Cabinet, ne se déplace pas à l’audience.
Par ailleurs, pour autant que les fonctions de la partie civile soient importantes, elles ne semblent pas aussi contraignantes que celles du Préfet, Secrétaire général et de la Sous-Préfète, Directrice du Cabinet [voir l’organigramme de la Préfecture sur http://www.idf.pref.gouv.fr/etat/organisation.htm].

Le mépris.

Parmi les quatre témoins de la défense, trois sont des lycéennes, au coeur de la période du Baccalauréat et des concours d’entrée aux grandes Écoles, l’une d’entre elles venant de surcroît de grande banlieue. Ces jeunes filles, pour lesquelles le calme et la concentration sont indispensables, se sont tout de même rendues à l’audience, dont on peut imaginer qu’elle représentait, de plus, une épreuve difficile au regard de leur responsabilité face à une lourde accusation portée par un Haut-fonctionnaire de l’État. Et le-dit plaignant ne vient pas... Et, en admettant qu’il se soit produit un événement exceptionnel, pas le moindre et simple mot d’excuse. Rien.

Le déni.

Maria Vuillet vit depuis plus de quatre mois dans l’attente de ce jour. Elle est passible de 7 500 EUR d’amende (un an de son salaire d’assistante-sociale à mi-temps), de six mois d’emprisonnement et de l’interdiction d’une durée de cinq ans d’exercer une fonction publique. De lourdes peines. Sur les dires du Sous-Préfet de Paris. Le pot de terre contre le pot de fer. Maria est responsable, courageuse, et elle n’est pas seule. Cette audience allait enfin, après toute cette attente, lui permettre, après n’avoir cessé de clamer son innocence, de démontrer que l’accusation était fausse. Et de quitter le Tribunal relaxée. Elle a été privée de ce droit fondamental, sans la moindre explication concrète.

Et la colère.

Sitôt le renvoi demandé par l’avocat de la partie civile, le ministère public suit cette demande. Alors même que l’avocat précise que "s’il y a un renvoi, je ne peux m’engager à ce qu’il soit là"... D’autre part, le Code de procédure pénale dit [Art. 425-1°al.] : "La partie civile régulièrement citée qui ne comparaît pas ou n’est pas représentée à l’audience est considérée comme se désistant de sa constitution de partie civile". Le Sous-Préfet étant représenté, il n’y a donc pas désistement. Ce qui signifie aussi que l’audience peut se tenir. C’est ce qu’a défendu fermement Maître Lévy contre l’avis du Procureur. En vain. L’huissier est venu face au public à deux reprises pour faire cesser les grondements qui montaient. La Présidente du Tribunal a prononcé le renvoi. Au 10 juillet. Maria attendra quatre semaines de plus.

pour le Comité de Soutien,
Jacques Monge

à Paris, le 17 juin 2008.

solidarite-maria.vuillet chez live.fr


Voir sur Mille Bâbords l’article 8679

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