Une tribune pour les luttes

L’appel des Amoureux au ban public

La liberté d’aimer la personne de son choix est plus que jamais en péril

Article mis en ligne le mercredi 16 juillet 2008

Des milliers de couples franco-étrangers sont aujourd’hui privés du droit de mener une vie familiale normale en raison du durcissement constant des lois sur l’immigration et des pratiques administratives.
Difficultés pour se marier, mariages célébrés à l’étranger non reconnus et refus de visas d’entrée en France provoquant des séparations forcées, multiplication des obstacles pour l’obtention d’un titre de séjour entraînant des situations de précarité et de clandestinité, familles déchirées par des mesures d’expulsion, intrusion dans l’intimité des couples par des enquêtes de police abusives sont quelques unes des injustices vécues.

Parce qu’ils refusent d’être systématiquement suspectés et contrôlés, parce qu’ils n’acceptent plus de vivre cachés ou séparés, plusieurs centaines de couples mixtes mobilisés au sein des “ Amoureux au ban public” entrent en campagne pour faire entendre leur voix et exiger une amélioration de leur condition.

Je m’associe aux “ Amoureux au ban public ” pour que chacun puisse vivre librement et dignement sa relation amoureuse et sa vie familliale.

Signez l’appel sur http://amoureuxauban.net/

Premières organisations signataires : La Cimade, Emmaus, FASTI, GISTI, Ligue des Droits de l’Homme, MRAP, RESF, SOS Racisme, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature,..


Quelques cas récents :

Deux conjoints de françaises, futurs parents d’enfants français au centre de rétention de Lyon.

Il s’appelle Chemseddine Benkara. Il a été placé en rétention à Lyon le 8 juillet 2008. Il s’appelle Osman Karadeniz. Il a été placé en rétention à Lyon le 7 juillet 2008.

Chemseddine de nationalité algérienne devait se marier avec sa compagne Myriam Sauvayre samedi 12 juillet à la mairie de la Roche sur le Buis(26),. Le maire, Michel Grégoire n’a fait aucun signalement au Procureur ni à la police. Cette bienveillance a dû sembler suspecte à certaines personnes puisque le maire en personne a été convoqué par la gendarmerie de la commune limitrophe, Buys les Baronnies, pour s’expliquer sur cette union. M. Grégoire s’exécute et rappelle que ce couple vit notoirement ensemble depuis un an et que la future épouse Myriame doit accoucher la semaine suivante. M. Grégoire demande une copie de sa déposition mais cela lui est refusée.

Lundi, le couple, qui d’ailleurs vit en face de la gendarmerie depuis près d’un an est convoqué. A l’issue de « l’audition » qui n’en est pas une puisqu’il n’y a pas eu de signalement du Maire , M. Benkara est placé en garde à vue. Puis on lui notifie un arrêté de reconduite à la frontière et il est amené dans le centre de rétention de Lyon ce mardi 08 juillet.

La gendarmerie s’est déplacée ce matin à la mairie de la Roche pour signifier fermement au maire ,alors absent, qu’il ne doit pas procéder au mariage compte tenu de la situation irrégulière de M. BENKARA et que son devoir aurait été de le signaler.

Chemseddine aurait obtenu un titre de séjour la semaine prochaine en tant que parent d’enfant français. Il est inadmissible de placer en rétention un futur conjoint de français et père d’enfant français. Sa future épouse est au terme de sa grossesse et sera pourtant présente lors des audiences.

Osman est marié depuis le 21 février 2008 à Saint Priest avec Annie, ressortissante française . Mme Karadeniz est enceinte de 4 mois. Osman s’est pourtant fait interpeller à son domicile le 06 juillet au matin et est en attente d’une reconduite en Turquie. Une audience est en attente devant le tribunal administratif..


A Bordeaux :

En concubinage avec une française enceinte de cinq mois, Adnan doit être expulsé dans les prochains jours
Adnan, ressortissant marocain, en concubinage avec Malika, une française enceinte de cinq mois, est actuellement retenu au centre de rétention de Bordeaux en vue de son expulsion dans les prochains jours. Il y a plusieurs mois, le couple a perdu un enfant pendant la grossesse. Malika fait actuellement l’objet d’un suivi médical régulier et a besoin de son compagnon à ses côtés tant d’un point de vue matériel qu’affectif.

Il y a quelques jours, Samba, un ressortissant sénégalais, a été expulsé. Vivant en France depuis 1998, Samaba s’est marié avec Aminata, ressortissante française en avril 2007 après plusieurs années de concubinage. Aminata est enceinte de cinq mois. La grossesse est difficile et fait l’objet d’un suivi médical régulier. La jeune femme est aujourd’hui séparée de l’homme qu’elle aime et qui est le père de l’enfant qu’elle porte.

Le mois dernier, Moussouba et Clebert ont été séparés par une mesure d’expulsion. Moussouba est française. Elle est enceinte de six mois. Le couple élevait ensemble depuis trois ans l’enfant que Moussouba a eu d’une précédente union. Clebert de nationalité Béninoise n’arrive pas aujourd’hui à obtenir un visa de retour en France. Il ne sera probablement pas là pour la naissance de son enfant et craint d’être durablement séparé de sa famille.

Trois histoires parmi tant d’autres, qui démontrent que le nombre d’expulsion chiffré par le Ministre de l’immigration dissimule l’inhumanité de la politique gouvernementale dont les victimes sont tout autant étrangères que françaises.

Dans le Gard

Un étranger arrêté en Préfecture 15 jours avant la naissance de son enfant français

M. X. s’est présenté ce mercedi 11 juillet en Préfecture du Gard pour signaler un changement d’adresse sans savoir qu’il avait fait l’objet il y a un mois d’un refus de séjour et d’une obligation de quitter le territoire français. Arrêté au guichet de la Préfecture, il est actuellement en garde à vue et va être éloigné dans les prochains jours. M. X. vit en concubinage avec une ressortissante française qui attend un enfant qui aura également la nationalité française. La naissance de l’enfant est prévue pour dans 15 jours.

De nombreux témoignages à lire sur le site : http://amoureuxauban.net/

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Rubrique "Les pétitions"

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 710