20 h 30 à l’Équitable Café, 27 rue de la Loubière, 13006
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« D’un côté, des plages paradisiaques, des palaces cinq étoiles et de riches touristes qui s’abandonnent à un luxe tapageur. De l’autre, des zones franches dans lesquelles dix mille ouvriers se crèvent pour un salaire de trente dollars par semaine. Entre les deux, quelques kilomètres seulement. La Jamaïque n’est pas bien grande ... Ancienne colonie britannique, elle comptait à la fin du XIXe siècle plus de trois cent mille esclaves. Aujourd’hui, on peut affirmer qu’ils sont près de deux millions. Deux millions d’individus condamnés au sous-développement par une dette extérieure qui engloutit les deux-tiers du budget national ! Deux millions d’hommes et de femmes condamnés à subir la voracité de quelques multinationales devant lesquelles le Fonds monétaire international (FMI) a déployé un tapis rouge. »
Conçu sous la forme d’une mise en parallèle de deux témoignages - le premier, celui de l’ancien Premier ministre jamaïcain, Michael Manley, et le second, celui du numéro 2 du FMI, Stanley Fischer - ce film de Stéphanie BLACK, « LIFE AND DEBT », est une illustration particulièrement choquante des conséquences de la politique menée par le FMI dans les pays en voie de développement. Pourtant, le pays n’est pas dépourvu d’atouts - attrait touristique incontestable, ressources minières (bauxite), grande tradition d’agriculture sucrière - qui auraient du permettre un affranchissement rapide de sa population.
À travers l’exemple concret de la Jamaïque, LIFE AND DEBT illustre la complexité et les dangers de la mondialisation tels qu’ils sont vécus au quotidiens par la population de l’île. La Jamaïque, sous tutelle du FMI et autres instituts mondiaux de prêt depuis 35 ans souffre jour après jour des effets pervers du mécanisme de la dette qui détruit l’agriculture et l’industrie locale. Banane, sucre et produits laitiers locaux sont déclarés trop coûteux à produire et sont remplacés dans la grande logique mondialiste par des produits importés au seul profit des multinationales agro-alimentaires. Les paysans et artisans sont réduits au chômage et n’ont plus d’autre alternative que l’esclavage moderne des "sweat shops" produisant à bas prix dans des zones franches des produits inaccessibles aux consommateurs locaux.
A ses images du quotidien des Jamaïcains, Life and Debt superpose le commentaire de Jamaïca Kincaid, adapté de son livre "A small place" (Petite Ile) ainsi que les rythmes reggae de Marley père et fils, Peter Tosh, Buju Banton, Yami Bolo ...
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