Une tribune pour les luttes

Rassemblement contre le fichage génétique

le 25 août à 14 h devant le Tribunal de Marseille

Article mis en ligne le mercredi 30 juillet 2008

Vos papiers, s’il vous plaît !

Cette phrase trop souvent entendue qu’un flic, à tout moment, peut nous hurler, lors d’une rafle ou d’un contrôle routier.
Cette phrase, on la connaît.
Ce qu’on connaît moins, c’est le contrôle d’identité nouvelle génération, que la course folle des nouvelles technologies permet :
Votre ADN, s’il vous plaît !

Tous les récalcitrants commencent à en faire l’amère expérience : désormais (depuis 2003), en garde-à-vue, on peut avoir à donner son ADN, quel que soit le délit ou crime qu’on est suspecté avoir commis (ou presque : sont exclus les délits « financiers », types abus de biens sociaux, corruptions ou trafics d’influence).

La loi précise que l’ADN ne peut pas être prélevé de force (sauf sur les détenus condamnés à 10 piges ou plus), mais il peut être pris à notre insu (un cheveux qui traîne, un peu de salive sur un gobelet, etc.). Le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), est déjà rempli de plus de 700.000 sections d’ADN, complété au rythme de 30.000 par mois. Refuser de se soumettre au prélèvement est un délit passible d’un an de prison et de 15000 euros d’amende (2 ans et 30000 euros pour les personnes condamnées pour crime).

Une fois jugé, et la peine accomplie, celui ou celle qui refuse d’être génétiquement fiché peut être reconvoqué indéfiniment. C’est l’établissement d’un « délit permanent » pour les réfractaires, comme l’a été en son temps l’insoumission au service militaire. Ce fichage génétique répond à des objectifs identiques aux lois qui l’ont mis en place (Loi sur la Sécurité Quotidienne et la Loi sur la Sécurité Intérieure, respectivement de gauche et de droite) : plus de flicage et plus de taule. Ces législations d’exceptions ont d’ailleurs permis d’établir une rétroactivité : on peut être convoqué pour donner son ADN et être condamné pour refus suite à des délits commis avant que ces lois ne nous y oblige.

Les délinquants sexuels ont encore une fois servis de prétexte à mettre en place ce fichier. Les taulards ont été ensuite les premiers à le remplir massivement avant que ne soit voté en 2003 son extension à l’ensemble des crimes et délits.

Une étape de plus dans le contrôle qui pénètre jusque dans nos corps. Une étape de plus dans la gestion techno-marchande des populations, où les individus ne sont plus que des flux à canaliser où à endiguer. Quadrillage policier des espaces. Contrôle des mouvements par la video surveillance. Téléphone portable qui fonctionne comme traceur et mouchard. Passeport biométrique doté d’une puce contenant des informations propres à chaque corps (identification de l’iris, des empreintes digitales ou palmaires, etc). Carte bleue, carte vitale, carte d’identité, qui seront bientôt munies de puces RFID, émettant en permanence un signal que les condés pourront capter à distance, identifiant et contrôlant toute personne à son insu.
Peut-être nos politicards caressent-ils le doux rêve d’un fichage de chacun (dès le berceau si possible) mais, en attendant, le fichage, dans sa pratique quotidienne, au commissariat et dans les taules, vise l’identification de certaines catégories de population. Fichage génétique de l’individu, certes, mais en tant que membre d’un groupe social « porteur » de troubles potentiels : les fameuses « classes dangereuses », celles et ceux que l’exploitation met ou pourrait un jour mettre en colère (d’ailleurs c’est pas pour rien que les délits financiers sont pas soumis à ce type de prélèvement !).

Récemment des habitants de cités entières se sont déjà vus « prélever » leur ADN et génétiquement fichés. L’État doit maîtriser ses pauvres. A la fois pour organiser au mieux la production et les échanges marchands, mais aussi pour anticiper les troubles sociaux et au pire réprimer le plus efficacement possible toute révolte, individuelle ou collective. Et le mieux pour que tout cela marche, c’est de maintenir chacun dans la peur de l’autre, peur de manger encore plus, peur de la répression. La principale force des dispositifs de contrôle est de faire croire qu’il sont omniscients et infaillibles.

Si le contrôle s’étend partout, c’est partout, du coup, que la résistance peut prendre et sous de multiples formes.

Le refus d’ADN est un des actes possibles. Un refus massif et des demandes collectives de retrait du fichier FNAEG entraîneraient une incapacité technique de la justice à poursuivre devant l’engorgement déjà notable des tribunaux. Un discret sabotage de la machine à punir....

Refusons d’être traqués et fichés comme des marchandises
juste bonnes à trimer et à la fermer !
Organisons nous contre le flicage incessant,
le contrôle de nos vies jusque dans nos corps !

SOYONS NOMBREUX lors du PROCÈS pour refus de prélèvement ADN
au TGI de Marseille le 25 AOÛT à 14 h


Retrouvons-nous pour en parler autour d’une
PROJECTION le 22 AOÛT à 20 h à Monnaie de Singe
41 rue Consolat (1er)

Pour en savoir plus sur le fichage ADN :
Deux brochures disponibles sur [http://infokiosques.net
- refuser le fichage ADN. Pourquoi ? comment ?
- Brochure d’informations et de soutien contre le fichage ADN

Le livre Face à la police. Face à la justice disponible sur
www.guidejuridique.net
ainsi que des actualisations www.actujuridique.com

et le site : http://refusadn.free.fr

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Fichage/surveillance c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 250