Une tribune pour les luttes

RSA : les offres d’emploi non valables vont enfin trouver preneur

Les employeurs auront désormais à leur disposition une main d’œuvre contrainte d’accepter les pires conditions de travail et de salaire.

Article mis en ligne le jeudi 18 septembre 2008

vendredi 29 août 2008, par AC ! Ile de France

Ca y est, Martin Hirsch a rempli son rôle, Nicolas Sarkozy et l’UMP reprennent la main sur le RSA et dévoilent brutalement son véritable objectif. La grande offensive anti pauvres reprend ses droits, sous couvert de lutte contre "l’assistanat".

Selon le projet présenté par le Président, tout allocataire de l’ex-RMI, de l’ex API sera désormais radié s’il refuse un emploi ou une formation.

Exit les grandes tirades sur les travailleurs pauvres qui s’en sortent moins bien en reprenant un emploi qu’en restant au RMi, fini le discours sur l’ « incitation » , l’ « encouragement » que serait le RSA.

Il ne s’agit plus de remettre humainement et gentiment le pied à l’étrier des Rmistes , mais de les envoyer vers l’emploi précaire et sous payé de force.

La classe politique se divise et glose sans fin sur le financement du dispositif par le « capital ». Comme on a glosé sans fin au moment du vote du projet de loi sur l’offre d’emploi valable, sur ce que voulait dire le fameux « valable » .

Ceux qui auront la charge de radier les allocataires des minima sociaux, en l’occurrence les présidents de Conseils Généraux, n’auront pas à se poser la question .

En effet il ne s’agit plus, avec le RSA, de « deux offres d’emploi valables », mais d’ « une offre d’emploi » tout court.

Donc, les minima sociaux seront immédiatement supprimés à tous ceux qui auront refusé le premier boulot venu, quelle que soit sa durée, son nombre d’heures hebdomadaires. Et bien entendu quelle que soit la formation ou l’expérience initiale de l’allocataire.

La grande parade du Grenelle de l’Insertion est bel et bien terminée, et il n’y avait pas besoin de six mois de conférences, d’expérimentations et de débats pour définir le nouveau sens du « I » de RMI : l’insertion, ce sera désormais la contrainte, le chantage à la misère brute.

On sortait parfois du RMI : on ne sortira pas de la précarité maximum instaurée par le dispositif RSA. Car les employeurs auront désormais à leur disposition une main d’œuvre contrainte d’accepter les pires conditions de travail et de salaire et notamment les temps partiels les plus extrêmes. L’emploi précaire va donc se développer de manière exponentielle : le seul frein à son expansion n’était pas le Code du Travail réduit à une peau de chagrin mais la possibilité offerte par l’existence d’une revenu minimum même misérable de refuser les offres les plus pourries.

C’est terminé : le RMI tirait de fait les conditions salariales vers le haut, le RSA va les entrainer inexorablement vers le bas. Et l’effet va s’en faire sentir très rapidement dans les secteurs de l’intérim, des services à la personne, du bâtiment, de la restauration.

Le RSA se révèle finalement un plan Harzt 4 à la française et il entrainera les mêmes effets qu’en Allemagne : la paupérisation d’une partie grandissante de la population.

Contrairement à la majorité des syndicats et des associations de lutte contre l’exclusion, AC ! a refusé de participer au Grenelle de l’Insertion, tant il était évident que le projet initial de Martin Hirsch portait cet aboutissement en germe. Aujourd’hui comme hier nous appelons l’ensemble des concernés à la solidarité , à la mobilisation et à la résistance contre ce projet et son application.

Pour vous informer consultez l’intégralité de notre dossier RSA

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