Une tribune pour les luttes

Hamé est poursuivi en diffamation depuis sept ans !!!

L’acharnement judiciaire du Ministère de l’intérieur contre Hamé-La Rumeur :

Mardi 27 octobre 2009 , Hamé, chanteur du groupe de rap La Rumeur, comparaissait pour la cinquième fois devant la justice pour les mêmes faits. L’arrêt sera rendu le 10 novembre 2009.

Article mis en ligne le samedi 31 octobre 2009


29 octobre 2009

Mardi 27 octobre, Hamé, chanteur du groupe de rap La Rumeur, comparaissait pour la cinquième fois devant la justice pour les mêmes faits.

L’affaire a débuté il y a plus de sept ans. Fin avril 2002, dans l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle, l’artiste publie un texte intitulé Insécurité sous la plume d’un barbare dans un fanzine qui accompagne la sortie du premier album de son groupe. Trois mois plus tard, le ministère de l’intérieur, dirigé à l’époque par Nicolas Sarkozy, porte plainte. Hamé est poursuivi pour diffamation envers la Police nationale.

Hamé a été relaxé deux fois, en 2004 en première instance et en 2006 en appel avant que la Cour de cassation ne casse ce dernier arrêt et renvoie le chanteur devant la cour d’appel de Versailles. En septembre 2008, cette dernière prononce la relaxe. Le ministère public se pourvoie à nouveau en cassation.

L’avocat Me Dominique Tricaud parle donc d’"acharnement judiciaire" . "Il est évident que l’article a particulièrement déplu à Nicolas Sarkozy. Sinon le ministère de l’intérieur n’aurait pas porté plainte. Cette revue était confidentielle : avant la médiatisation du procès, c’était une tempête dans un verre d’eau. Désormais, Nicolas Sarkozy perçoit comme un camouflet les décisions qui relaxent mon client. Elles sont considérées comme des décisions ’rebelles’ de le part des magistrats."

Me Dominique Tricaud invoque à chaque fois la "jurisprudence Baudelaire", qui provient d’un arrêt rendu en 1949 par la Cour de cassation, réhabilitant Les Fleurs du mal. "Les juges ont trouvé ridicule que Baudelaire ait été condamné pour outrage aux bonnes mœurs en 1857 alors que leurs enfants apprenaient ses poèmes par cœur à l’école un siècle plus tard, explique l’avocat. Depuis, le travail d’un artiste doit s’interpréter sur le plan symbolique."

L’arrêt sera rendu le 10 novembre. Avant un nouvel appel ?



27 septembre 2008

http://la-rumeur.com/index.php

26 septembre 2008 : L’état se pourvoit pour la seconde fois en cassation suite à la troisième relaxe prononcée le 23 septembre par la Cour d’appel de Versailles.

Vous pouvez continuer à signer sur ce site l’appel de soutien si ce n’est déjà fait ! Déjà plus de 10000 signatures.

Plus d’informations prochainement sur le site http://la-rumeur.com/index.php.

Egalement sur ce site,

- historique de l’affaire (format pdf), rédigé par le site Acontresens. Une version mise à jour suite au nouveau pourvoi en cassation est en cours de rédaction.

- Des comptes-rendus de l’audience en appel du 3 juin 2008 sont par ailleurs toujours à lire auprès d’Acontresens et Libération.

- Un article retraçant l’histoire du procès a également été publié par le International Herald Tribune le 24 septembre. A lire en anglais sur le site du journal.

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 7 novembre 2009 à 18:11, par Christiane En réponse à : Faut-il s’appeler Brassens pour chanter « Mort aux vaches » ? Par Anthony Pecqueux,

    sociologue au Centre Norbert Elias de l’EHESS

    La Rumeur est un groupe de rap, le rap fait dans la provocation gratuite et ignominieuse, donc la Rumeur… Ce syllogisme presque parfait mérite qu’on s’attarde quelques instants sur le cas de ce groupe atypique dans le paysage du rap français, mais dont l’affaire (Libération du 28 octobre) soulève des aspects plus généraux de certains changements dans nos rapports aux biens culturels et à leur portée politique.

    La Rumeur est donc un groupe de rap provocateur, mais il n’est pas question de provocation à base de « Sale pute » (Orelsan). Dans leurs chansons, on parle de « comme au solfège une blanche égale deux noires »(Soldat Lambda, 2004), on parle avec ironie d’« héberge[r] trois tribus Massaï sous [s]on lit »(Je suis une bande ethnique à moi tout seul, 2007) ; on parle de Franz Fanon, de politique (post-) coloniale, etc. On parle de politique tout court. Seulement, à l’origine des soucis judiciaires qui touchent le groupe depuis 2002 (à travers un de ses membres), il n’est pas précisément question d’une chanson, mais d’un article publié dans un fanzine distribué gratuitement dans les grandes officines de vente de CD au moment de la sortie du premier album de la Rumeur.

    Dans l’article intitulé « Insécurité sous la plume d’un barbare », le rappeur Hamé déverse un flot quasi ininterrompu de critiques politiques et sociales, en réaction au débat sécuritaire qui avait très largement marqué la récente campagne présidentielle, au point de faire accéder Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection ; débat sécuritaire qui s’est ensuite poursuivi avec l’accession de Nicolas Sarkozy au poste de ministre de l’Intérieur. Parmi ces critiques acerbes, il est fait référence à des bavures policières - les « centaines de nos frères abattus par les forces de police » -, une « atteinte à l’honneur de la police » pour le ministère de l’Intérieur.

    S’ensuivent procès, appel, cassation, appel, cassation… Il est délicat d’entrer dans le cœur de mécanismes juridiques souvent complexes. Notamment dans le cas des affaires touchant au rap, le parquet se retrouve régulièrement dans la position délicate de devoir seul argumenter contre les artistes, en l’absence des plaignants (le plus souvent, le ministère de l’Intérieur). Pour l’anecdote, il m’a été donné de témoigner en tant qu’expert lors du premier procès Sniper à Rouen, poursuivi pour avoir chanté lors d’un concert dans cette ville une chanson de leur répertoire (La France, 2001) où il est notamment question d’« exterminer les ministres et les fachos ».

    La seule question que m’a posée la substitut du procureur concernait la composition sociale du public des concerts du groupe et elle s’est servie de ma réponse (une assemblée volontiers socialement hétérogène) pour demander la relaxe du groupe. En effet, dans son argumentation, pour les auditeurs de Sniper issus des classes moyennes et supérieures, il ne saurait être question de« passer à l’acte », dans la mesure où ils n’ont pas vécu les conditions sociales particulièrement défavorisées décrites dans la chanson comme la cause du désespoir qui conduit à vouloir « exterminer les ministres et les fachos ». Ou quand les enfants des beaux quartiers viennent au secours des rappeurs…

    Parlons plutôt de politique et chanson : on a déjà évoqué à plusieurs reprises la proximité entre, par exemple, Hécatombe de Brassens (1952), et Sacrifice de poulets de Ministère Amer (1995). La proximité entre, d’un côté, le chanteur qui « adore »« ces braves pandores »« sous la forme de macchabées » ; et, de l’autre côté, les rappeurs qui ne trouvent pas la « paix tant que le poulet repose en paix ». Qu’est-ce qui a changé entre 1952 et 1995, qui fait que l’un provoque (plutôt) le rire et les autres (plutôt) la désapprobation collective ?

    Déjà, le fait qu’il s’agisse d’époques différentes conditionne en partie la production comme la réception des chansons : cela contribue à expliquer les différences dans le vocabulaire employé, comme dans les seuils du tolérable. Ensuite, au-delà de la sémantique et des sensibilités, Brassens a un quelque chose de débonnaire, de sa voix jusqu’à sa moustache en passant par ses accords de guitare. Ce n’est pas franchement le cas des rappeurs de Ministère Amer : ces fils d’immigrés qui font de la musique destinée en partie à choquer, qui gagnent de l’argent sur le dos de leurs cibles, ne font manifestement pas rire ces dernières.

    Quand Hamé est poursuivi pour avoir insinué l’existence de bavures policières, c’est sans doute plus pour le titre sous lequel il se présente lui-même : un « barbare » - un « bamboula », un« bronzé »(Les Bronzés font du rap, 2005), un « métèque »(« Ram’ner haut et fort nos sales gueules de métèques ! » Les Ecrits restent,1999) -, que pour ses propos en eux-mêmes. En effet, lors des différents procès, l’existence de bavures policières a été confirmée publiquement à la barre par des historiens (Maurice Rajsfus), des sociologues (Fabien Jobard), sans que ceux-ci n’aient jamais eu à encourir la moindre poursuite.

    On peut y voir le risque d’un « deux poids deux mesures » ou, plus exactement, une forme de déni envers la voix politique des rappeurs - envers leur claim, comme le dit joliment le philosophe américain Stanley Cavell quand il analyse la voix au double sens de matière sonore et de participation à la vie politique. Pour Cavell, le claim(dont on retrouve un écho dans le mot français « réclamer ») désigne l’ambition d’un individu ou d’un groupe à susciter un accord général autour de sa revendication à l’aide de sa seule voix. Pour la Rumeur, le claim, c’est leur « esprit d’rébellion jusque dans l’phrasé »(Les Bronzés font du rap) qui leur permet de « ram’ner haut et fort [leurs] sales gueules de métèques ». Ce qui leur permet, en somme, de parler d’insécurité dans un article et de politique dans leurs chansons à partir d’un pedigree socialement peu valorisé.

    Ouvrages parus : « Le Rap » (Le Cavalier Bleu, 2009), « Ecologie sociale de l’oreille » (EHESS, 2009) et « Voix du rap » (L’Harmattan, 2007).

    http://www.liberation.fr/culture/01...

    .

  • Le 5 août 2012 à 18:44, par Mathias, lanceur d’alerte français En réponse à : L’acharnement judiciaire du Ministère de l’intérieur contre Hamé-La Rumeur :

    Moi j’ai été harcelé par une agence WEB du Nord de la France : Cometik - Communication et éthique (c’est son slogan)

    Avec ses avocats associés Kathia Beulque et Eric Delfly (www.vivaldi-avocats-lille.com), ils ont même réussi à me faire interdire de décrire la méthode de vente exploité par cette société de création de film d’entreprise et de site Internet du 59 SI j’y associe cette entreprise.

    Voici la publication judiciaire qui décide de cette interdiction :

    · · · — — — · · ·
    PAR CES MOTIFS

    La Cour, statuant publiquement, contradictoirement, par arrêt mis à disposition au greffe,

    Confirme l’ordonnance déférée en ce que le président du Tribunal de Commerce de Lille s’est déclaré incompétent ;

    La réforme pour le surplus,

    Dit que le président du Tribunal de Grande Instance de Lille, statuant en matière de référés, était compétent pour trancher le litige ;

    Evoquant,

    Condamne Monsieur Mathias [P.R.], dans les 48 heures à compter de la signification de la présente décision et sous astreinte provisoire, passé ce délai, de 200 euros par jour de retard, pendant une durée de 2 mois à l’issue de laquelle une nouvelle astreinte devra être fixée, à ;

    • cesser toute campagne d’informations, quelle qu’en soit la dénomination et appel à témoin portant sur la pratique commerciale “one-shot”, ou tout équivalant, mettant en cause directement ou indirectement la SARL COMETIK,
    • cesser l’emploi de termes susceptibles de jeter le discrédit sur la SARL COMETIK,
    • retirer la dénomination “COMETIK” de l’intégralité des blogs dont il est l’auteur,

    Ordonne la publication en ligne pendant trois mois sur les blogs intitulés “Agences web surprenantes” et “Agences web douteuses”, dont Monsieur Mathias [P.R.] est l’auteur, dans les mêmes délais et sous la même astreinte, du dispositif du présent arrêt ;

    Déboute la SARL COMETIK de ses demandes de publication d’un communiqué et de provision ;

    Y ajoutant,

    Condamne Monsieur Mathias [P.R.] à payer à la SARL COMETIK la somme de 2 000 € au titre de ses frais irrépétibles d’appel ;

    Le déboute de ses demandes en paiement de dommages et intérêts et d’une indemnité procédurale ;

    Condamne Monsieur Mathias [P.R.] aux dépens de première instance et d’appel, qui pourront être recouvrés, pour ceux d’appel, conformément aux dispositions de l’article 699 du Code de procédure civile.
    · · · — — — · · ·

  • Le 5 août 2012 à 20:49, par Christiane En réponse à : Cortix : étranges méthodes pour un marchand de sites

    http://www.rue89.com/rue89-eco/2009...

    Enquete 04/01/2009

    François Krug | Journaliste Rue89

    Un des succès du web français tournera-t-il au scandale ? La start-up Cortix, cotée en Bourse et implantée dans toute l’Europe, propose aux petites entreprises une offre simple : un site clé en mains, pour presque rien.

    Mais plus d’une centaine de clients ont porté plainte en découvrant qu’un montage juridique et financier les obligeait, en fait, à verser des milliers d’euros pour un résultat bâclé. Cortix contre-attaque en chargeant des cabinets spécialisés d’enquêter sur les plaignants et de nettoyer Internet. (...)

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265