Une tribune pour les luttes

Calais : Hortefeux ordonne la chasse aux réfugiés Afghans ! Jean-Claude Lenoir, président de l’association Salam est en garde à vue

CIMADE : "Un charter est toujours prévu pour Kaboul".

Article mis en ligne le lundi 10 novembre 2008


9 novembre 2008

JC Lenoir (association SALAM) est libre.

Il est convoqué au tribunal le 25 février.

(....)

Le CSP 59 affirme son plein et entier soutien aux militants et aux militantes de SALAM et dénonce la rafle policière commise au nom de la politique de quotas de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux.

Le CSP 59 exige la libération immédiate des 57 afghans, en grève de la faim, actuellement retenus au CRA de Coquelles en vue de leur expulsion imminente par charter vers l’Afghanistan, pays toujours en guerre, où ils risquent de mourir.

Ce dimanche soir 9 novembre à 19 h 30, un rassemblement est prévu devant le Centre de rétention Administrative de Coquelles.
Nous appelons tou-te-s les militant-e-s disponibles à se rendre sur place.

Fait à Lille, le 9 novembre 2008


L’association SALAM Nord/Pas-de-Calais vous appelle à vous rassembler ce soir à 19h30 devant le CRA de Coquelles.

Le charter vers l’Afghanistan serait imminent, on parle d’un vol le 11 novembre.

Soyons nombreux !

L’association SALAM

http://associationsalam.org/infos/i...


CSP 59

Libérez les 57 réfugiés Afghans retenus au CRA de Coquelles !

Liberez Jean-Claude Lenoir !

Hier soir, vendredi 7 novembre, à Calais, les C.R.S sont intervenus dans une 1ère " jungle", comme les réfugiés appellent leur lieu de repli : un hélicoptère muni d’un projecteur survolait la zone tandis qu’au sol, les C.R.S pourchassaient les réfugiés avec des chiens.

Quelques soutiens se sont rendus sur les lieux accompagnés de 2 journalistes de la presse locale. Ils ont rapidement été encerclés et retenus pendant 90 minutes par la police qui a interdit toute observation et prise d’images aux journalistes.

Ensuite, les C.R.S ont recommencé la même opération dans une 2ième jungle, ils ont embarqués une vingtaine de réfugiés.

Jean-Claude LENOIR, président de SALAM, a voulu se rendre sur le 2ième lieu de l’intervention policière. Sa voiture a été entourée par la police sous prétexte d’un 2ième contrôle de papiers. Selon les témoins présents sur place, Jean-Claude est descendu de sa voiture pour essayer de discuter avec les policiers mais à peine descendu de la voiture, un groupe de C.R.S est arrivé sur lui. Ils l’ont mis torse nu et l’ont accusé d’outrage à agent avant de l’embarquer dans un camion.

Jean-Claude, qui a déjà eu des démêles avec la police et la justice dans le cadre de ses activités militantes, risque d’écoper d’une peine-plancher et d’un mois de prison ferme.

Les 52 afghans arrêtés sont toujours au C.R.A de Coquelles, en grève de la faim depuis 2 jours. Hier, 2 représentants de leur ambassade sont venus les interroger.

Ce matin, ils ont été menacés de coups s’ils ne mangeaient pas. Sous la pression, ils ont avalé un peu de nourriture et se sont ensuite fait vomir pour reprendre leur grève de la faim.

Depuis 15 h, un rassemblement est en cours devant l’hôtel de police de Calais, Place de Lorraine, où Jean-Claude LENOIR est toujours retenu. Nous appelons tou-te-s les militant-e-s disponibles à se rendre sur place.


Le CSP 59 affirme son plein et entier soutien aux militants et aux militantes de SALAM et dénonce la rafle policière commise au nom de la politique de quotas de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux.

Le CSP 59 exige la libération immédiate des 57 afghans en grève de la faim, actuellement retenus au CRA de Coquelles en vue de leur expulsion imminente par charter vers l’Afghanistan, pays toujours en guerre, où ils risquent de mourir.

Le CSP 59 exige la libération immédiate de Jean-Claude Lenoir, président de l’association SALAM.

Fait à Lille, le 8 novembre 2008

Ecrivez, téléphonez, faxez au préfet de Région et à ses collaborateurs, au ministre Hortefeux et à ses directeurs de cabinet ministériels :

Voici les coordonnées :

Préfet de la Région Nord-Pas de Calais et Préfecture :

- Mr Jean-Michel Bérard : jean-michel.berard chez nord.pref.gouv.fr
- le fax de la prefecture du Nord : O3 20 30 52 58
- le secrétaire général : pierre-andre.durand chez nord.pref.gouv.fr
- la page accueil du site préfectoral http://www.nord.pref.gouv.fr/page.php?P=static/contact/

Gouvernement :

- Fax ministère Hortefeux : 01 77 72 61 30 Standard 01 77 72 61 00
- Directeur de cabinet : thierry.couderc chez iminidco.gouv.fr
- Conseiller du ministre : patrick.stefanini chez iminidco.gouv.fr
- Directeur-adjoint : guillaume.larrive chez iminidco.gouv.fr
- Conseillers techniques : sabrina.belkhiri-fadel chez iminidco.gouv.fr et geoffroy.didier chez iminidco.gouv.fr
- Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet chez elysee.fr
- Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr
- Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html

Comité des Sans Papiers 59 - CSP59 - 42, Rue Bernos – 06.80.57.50.61 - 59.800 Lille email : csp59 chez wanadoo.fr - http://leblogducsp59.over-blog.com



Cimade 7 novembre 2008

Un charter est toujours prévu pour Kaboul

La Cimade annonçait le 5 novembre que le gouvernement français, en coopération avec les autorités britanniques, se préparaient à renvoyer collectivement et par charter des exilés afghans placés au centre de rétention administrative (CRA) de Coquelles (62). Un vol Londres-Paris-Bakou-Kaboul est prévu dans les jours à venir. Ce vol est toujours d’actualité.

A ce jour, une quarantaine d’Afghans interpellés dans la région de Calais et de Dunkerque, sont toujours placés au CRA de Coquelles et risquent d’être renvoyés en Afghanistan. Nombre d’entre eux ont entamé une grève de la faim depuis ce matin.

Alors que les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader en Afghanistan et que les ONG comme le secrétaire général des Nations unies se déclarent particulièrement préoccupés par la situation, la France et la Grande-Bretagne organisent conjointement des charters à destination de Kaboul.

La Cimade dénonce les opérations de « charters conjoints » qui sont contraires au principe d’interdiction des expulsions collectives, conduisent à des pratiques arbitraires, discriminatoires et inhumaines. Ils font prévaloir une logique d’efficacité et de rentabilité sur le respect des droits fondamentaux des personnes.

La Cimade appelle instamment les autorités françaises et britanniques à renoncer à tout projet d’expulsion vers l’Afghanistan et insiste sur la nécessaire mobilisation de tous pour empêcher cette expulsion collective qui mettrait sérieusement en danger la vie de ces exilés qui sont venus chercher refuge en Europe.

http://www.cimade.org/communiques/1...

Contact presse :
Julie Chansel : 01 44 18 60 77 / 06 82 24 03 47 / julie.chansel chez cimade.org

_________________________________________

Hélène Flautre, parlementaire européenne, 6 novembre 2008
Lettre ouverte à Brice Hortefeux

Monsieur le Ministre,

57 ressortissants afghans sont actuellement retenus au Centre de Rétention Administrative de Coquelles, dans le Pas-de-Calais. Ils sont arrivés par plusieurs groupes, pendant que le centre libérait des retenus d’autres nationalités. Cette volonté manifeste de concentrer le plus grand nombre d’Afghans dans un même CRA a nécessairement impliqué des pratiques arbitraires et discriminatoires telles que des arrestations massives visant les étrangers en fonction de leur nationalité, et des examens bâclés des situations individuelles. En effet, la Préfecture planifie actuellement un retour groupé vers leur pays d’origine, en partenariat avec la Grande-Bretagne, afin de rentabiliser au mieux ce vol charter.

La reconduite vers l’Afghanistan est une pratique que les autorités françaises se sont interdites depuis de nombreuses années, eu égard à la situation sécuritaire de ce pays. La majorité des États-membres de l’Union Européenne ne refoule pas les ressortissants afghans en situation irrégulière sur leur territoire, puisque leur sécurité ne peut être garantie dans leur pays d’origine. Les opérations de rapatriement volontaires depuis le Pakistan et l’Iran, assistées par le HCR, ont été suspendues du fait de la situation sécuritaire et humanitaire en Afghanistan. Des milliers d’Afghans qui sont retournés dans leur pays vivent actuellement dans des camps de fortune et ne peuvent regagner leur village, car des conditions de retour satisfaisantes ne peuvent être assurées. Le Secrétaire Général des Nations-Unies ainsi que de nombreuses organisations présentes sur place se sont déclarés préoccupés par les conditions de sécurité et la situation humanitaire en Afghanistan.

Les autorités françaises ne semblent pas se soucier du fait que ces opérations d’éloignement conjointes violent plusieurs dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CEDH), à commencer par son article 3 qui interdit d’exposer quiconque à des traitements dégradants et inhumains. Ces éloignements groupés sont également contraires à l’article 4 du Protocole 4 de la CEDH, qui affirme clairement que les « expulsions collectives d’étrangers sont interdites ».

Cette mesure d’éloignement est également contraire à l’accord tripartite signé le 28 septembre 2002 entre le gouvernement afghan, le gouvernement français et le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (HCR). L’article 3 stipule que « Le processus de retour des Afghans qui ne jouissent pas de protection [...] s’effectuera de manière graduelle, ordonnée et humaine. » Ceci est manifestement incompatible avec le contexte d’une expulsion massive.

L’article 2 de ce même accord insiste sur la nécessité de tenir « compte des conditions qui existent en Afghanistan » et sur « l’importance d’un retour durable, dans la sécurité et la dignité ». Dans ces conditions, je vous demande de ne pas commettre l’irréparable. Un migrant afghan récemment reconduit par l’Australie, Mohammed Hussain, a été kidnappé, torturé puis décapité. Des cas similaires ont été signalés en 2006, quand 9 Afghans ont été tués suite à leur expulsion d’Australie.

Les autorités françaises se sont engagées auprès du HCR à ne pas reconduire à la frontière les personnes vulnérables ainsi que les personnes qui proviennent de régions et districts en Afghanistan où les conditions de sécurité ne permettent pas d’envisager un retour. Par ailleurs elles ont également reconnu que Kaboul ne pourrait pas être considérée comme une destination alternative à moins que la personne expulsée y ait de la famille ou une communauté prête à l’accueillir. Alors que le pays est en majeure partie sous le contrôle des talibans et des chefs de guerre locaux, aucune garantie de non expulsion vers les régions les plus dangereuses n’a été donnée à l’heure actuelle.
Par ailleurs, l’Afghanistan est exposé à un risque très élevé de famine hivernale. L’insécurité alimentaire fait déjà rage et plusieurs provinces meurent de faim. A cause de mauvaises récoltes et de la hausse internationale des prix des produits alimentaires, à cause des conflits et des restrictions sur la migration de travail, plus de 8 millions de personnes, soit 35% de la population, ont absolument besoin d’aide humanitaire.

Dans ces conditions, il est particulièrement inhumain de contraindre au retour ces ressortissants qui ont tout mis en œuvre pour échapper à cette misère et à cette insécurité.

Je vous demande donc, M. Le Ministre, de bien vouloir m’indiquer les dispositions que vous entendez prendre pour garantir, dans la procédure engagée, la régularité des conditions d’arrestation des cinquante Afghans, le respect de l’article 3 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, du principe de non-refoulement, de l’article 4 du Protocole 4 de la Convention européenne des Droits de l’Homme sur les expulsions massives, de l’accord tripartite signé le 28 septembre 2002, ainsi que le respect des lignes directrices du HCR concernant ce pays, qui vous recommandent de vérifier les régions d’origine de chacune de ces 57 personnes. Je vous demande également, en cas de non-conformité suspectée à ces obligations, de procéder à la libération immédiate de ces personnes, et de leur fournir un permis de séjour à titre humanitaire, afin de leur permettre de mener une vie décente.

Veuillez, M. le Ministre, agréer l’expression des mes salutations les plus respectueuses

http://www.flautre.net/

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Répression c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 1265