Une tribune pour les luttes

Déclaration du MRAP à l’occasion du soixantième anniversaire De la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948

Article mis en ligne le samedi 6 décembre 2008

Le 10 décembre 1948 était proclamée par la nouvelle assemblée des Nations, issue de la victoire sur la barbarie nazie, une déclaration solennelle – dans la continuité des Déclarations des droits de l’homme de la Révolution française – qui, aujourd’hui encore, constitue le socle des droits fondamentaux, tant de la personne humaine que des peuples. Les deux pactes du 16 décembre 1966, ratifiés dix ans plus tard – relatifs d’une part aux droits civils et politiques, d’autre part aux droits économiques, sociaux et culturels – ainsi que de nombreuses conventions internationales ( de l’ONU, de l’OIT…) sont venus compléter et renforcer l’universalité de droits dont la violation partout dans le monde, en particulier par les pouvoirs politiques, interroge et défie les citoyens.

Le MRAP s’inscrit dans le nécessaire bilan de ces soixante années de combats pour les droits fondamentaux :
- lutte contre toutes les formes de racisme en France et dans le monde, singulièrement contre l’antisémitisme dans la continuité de la résistance au fascisme et au nazisme ; contre l’apartheid ; contre tous les génocides ; contre le racisme anti-immigrés exacerbé par les guerres de décolonisation ; contre le racisme antimusulmans arc-bouté sur le concept de « choc des civilisations » ; contre les discriminations dans tous les domaines de la vie sociale ; contre le rejet raciste dont sont victimes les Tsiganes, gens du voyage, Sintis et Rroms migrants sur l’ensemble du continent européen ; contre l’externalisation de la « Guerre aux Migrants » aux frontières Est et Sud de l’Union Européenne…
- campagnes pour l’égalité des droits et la citoyenneté en France et dans l’UE et, plus particulièrement, pour le droit de vote des ressortissants des pays tiers ; pour la régularisation de tous les Sans-Papiers ; pour l’annulation de la Dette Odieuse ; pour une relation de solidarité entre les peuples du Nord et du Sud du monde ; pour la reconnaissance des droits des peuples en lutte, en particulier au Moyen Orient …

A l’aune du préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le MRAP entend poursuivre demain ses mobilisations d’hier et les amplifier, dans la pleine conscience que « la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde », notamment l’égale dignité des hommes et des femmes.
Convaincu « que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité », le MRAP ne cessera de soutenir les peuples et les organisations démocratiques qui prennent parfois des risques vitaux pour « l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère ».
Partageant la conviction « qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression », le MRAP entend renforcer son engagement au service des droits des migrants et des immigrés, tels que définis par les grands instruments internationaux. Il demande la ratification par la France et l’Union Européenne de la Convention Internationale pour les Droits de tous les Travailleurs Migrants et des membres de leur Famille, du 18 décembre 1990.

Le MRAP poursuivra inlassablement ses efforts, en coopération avec tous ses partenaires de la société civile et en relation avec les élus, pour « encourager le développement de relations amicales entre nations » et entre communautés humaines, fondées sur la justice et le respect des droits et des libertés.

Parce que « le premier des droits de l’Homme est avant tout le droit à la vie », le MRAP poursuivra son combat inlassable pour l’abolition universelle de la peine de mort. Il demande que soit reconnu comme priorité absolue le droit fondamental de la personne humaine à l’alimentation et à l’accès à l’eau potable pour tous, ainsi que le droit à la paix. Il continuera à oeuvrer pour le règlement pacifique des conflits dans le respect du droit international et pour le désarmement.

A l’ère d’une mondialisation qui exacerbe les inégalités entre les peuples et entre les personnes, favorise l’extension sans précédent de violations massives des droits universels ainsi que l’embrasement de zones entières de la planète, des forces de progrès humain et de solidarité sont aussi à l’œuvre à travers le monde et constituent les fondements de notre espoir pour demain, pour qu’enfin les droits proclamés ne restent plus lettre morte.

Paris, le 5 décembre 2008

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