Arrêté par la police dans la rue le 29 août 2008 à la veille de la rentrée scolaire, Lamine Sow avait été libéré de la Police aux Frontières (après une nuit en garde à vue) grâce à la mobilisation des écoles de ses enfants (élémentaire Korsec 13001, maternelle Bd des Dames 13002 Marseille). Doudou (7 ans) et Ousmane (3 ans), tous deux nés en France, avaient ainsi pu être accompagnés le jour de la rentrée par leur père, et constater l’élan de solidarité (pétitions, délégation au tribunal administratif, collecte financière...) de la communauté éducative et du RESF.
Le 2 septembre 2008, le tribunal administratif de Marseille, considérant que renvoyer M. Sow au Sénégal portait atteinte de manière disproportionnée à sa vie privée et familiale (art.8 Convention Européenne des Droits de l’Homme) avait annulé l’APRF et enjoint à la préfecture de réexaminer le dossier de M. Sow tout en lui délivrant en attendant une autorisation provisoire de séjour.
M. Sow, en France depuis 9 ans, et sa femme présente depuis 15 ans, avaient donc l’espoir de voir leur situation enfin régularisée et disparaître la peur quotidienne d’être expulsés vers le Sénégal, pays où ils n’ont plus ni mère, ni père, ni frères ou sœurs.
Les établissements scolaires des enfants et le RESF sont restés à leurs côtés tout au long de leurs démarches administratives.
Et le 24 décembre 2008, comme un cadeau de Noël, Lamine Sow s’est vu délivrer sa carte de séjour.
Lui qui depuis des années travaille en France, accompagne ses enfants dans leur scolarité, joue dans un club de foot… bref mène une vie apparemment ordinaire, va enfin pouvoir travailler déclaré, voyager, faire une demande de logement, porter plainte… bref mener une vie de pleins droits.
Aujourd’hui c’est jour de fête. Mais hier, quelle politique folle a fait que l’on puisse séparer un père de ses enfants, un mari de sa femme ?
Au lendemain du 60è anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, le RESF réaffirme que chaque parent, chaque jeune doit légitimement pouvoir accéder aux droits fondamentaux dont bénéficie dorénavant Lamine Sow.
M. le Président, M. le Ministre, Mesdames/messieurs les parlementaires :
arrêtez cette politique du chiffre
régularisez les jeunes scolarisés sans papiers et leurs familles
changez la loi afin que le droit à l’Education, le droit à la vie familiale, le droit d’asile soient enfin respectés.
Marseille, le 24 décembre 2008