Une tribune pour les luttes

Répression au lycée Joliot-Curie de Nanterre

Les lycéens de Joliot-Curie soutenus pas les enseignants continuent de protester contre la mise en garde à vue de plusieurs d’entre eux sur plainte pour "outrage" de la proviseure, et contre les réformes Darcos.

Article mis en ligne le mercredi 7 janvier 2009

Lundi 5 janvier ils ont été délogés par la police. Une trentaine de
professeurs ont arrêté le travail en signe de protestation.

Mardi 6 janvier une chaîne humaine pacifique et symbolique a été
cassée par les forces de l’ordre. Un enseignant, jeté par terre,
souffre du genou. Une autre enseignante a été bousculée et des
lycéens malmenés.

Tous les enseignants du lycée condamnent ces actions policières.

Ce qui n’est pas le cas des autorités académiques qui conseillent le
privé à ceux qui critiquent les restrictions budgétaires dans
l’éducation nationale.

Nos élèves ont besoin de moyens et ont droit à la dignité.


Le lundi 29 décembre, Sarah, Gaëlle et Christophe, lycéens du lycée Joliot curie à Nanterre étaient convoqués au commissariat à 9h30.
- Ils étaient bien au rendez-vous à l’heure dite avec un petit comité de soutien composé d’élèves, de parents et du représentant de la FSU.

Les élèves mis en accusation ont été rapidement reçus dans deux bureaux distincts par deux personnes différentes : une pour Gaëlle, la seule majeure et une pour Christophe et Sarah. La maman de Christophe et moi-même avons également été entendues en tant que témoins. Une avocate chargée de la défense des élèves s’est également présentée un peu plus tard dans la matinée .

Pour avoir "parlé", protesté contre une injustice, les 3 lycéens ont été mis en garde à vue !!!!


Une exclusion injuste...

Le vendredi précédant les vacances, le conseil de discipline du lycée Joliot Curie (Nanterre, 92) a décidé l’exclusion de Christophe, élève de seconde, pour "absentéisme". En réalité, la proviseure du lycée assume à demi-mot qu’il s’agit d’une sanction visant un lycéen impliqué dans la mobilisation lycéenne. Sinon, pourquoi l’exclure lui, alors que d’autres élèves ont autant, voire plus d’absences ?

Les élèves qui assistaient au conseil de discipline n’ont donc pas caché leur colère et leur volonté de ne pas en rester là. Samedi matin, le lycée a été bloqué, une AG s’est tenue et les lycéens ont bloqué la route se trouvant devant le lycée pendant quelques minutes, sans que cela ne provoque d’incident.

... Et une plainte en prime !

Lundi dernier, Christophe et deux élèves qui assistaient à son conseil, Sahra et Gaelle, ont été contactés par le comissariat de police de Nanterre. La proviseure porte plainte contre eux pour "menaces sur des biens et des personnes" et "outrage à une personne assurant une mission de service public" !

Les lycéennes n’ont fait que prévenir la proviseure d’une chose : la sanction visant CHristophe ne fera pas cesser le mouvement.

Christophe, Gaelle et Sahra sont convoqués au comissariat de Nanterre lundi 29 janvier à 9h30. Nous invitons tous ceux qui sont concernés par la répression du mouvement social à se rassembler devant le comissariat pour qu’ils ne soient pas placés en garde à vue, mais qu’ils soient libérés et qu’aucune poursuite ne soit engagée contre eux !

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Vos commentaires

  • Le 1er janvier 2009 à 14:22, par Christiane En réponse à : Retour sur un emballement disciplinaire après une plainte déposée par la proviseure du lycée de Nanterre.

    L’Humanité 31 décembre 2008

    Trois lycéens en garde à vue
    .
    « Menaces de mort réitérées », voilà en résumé la plainte déposée par Christine Fuhrel, proviseure du lycée Joliot-Curie de Nanterre à l’encontre de trois de ses élèves. Âgés entre seize et dix-huit ans, ils ont été placés en garde à vue lundi matin. L’une d’entre elles a été levée. Gaëlle « sera convoquée d’ici un mois devant le délégué du procureur pour outrages », a précisé la source judiciaire. Quant à Christophe et Sarah, les deux autres jeunes placés en garde à vue, ils ont été libérés hier et mis en examen. Pour Christophe, et à la demande de sa mère, le juge pour mineurs a requis un suivi psychologique. Il a, par ailleurs, interdiction de s’approcher du lycée.

    Tout est parti d’un conseil de discipline mi-décembre, devant lequel est convoqué Christophe pour absentéisme. Résultat : il est exclu définitivement. S’ensuit, à la fin du conseil, une altercation verbale entre Madame Fuhrel et l’élève. Les mauvais rapports entre la proviseure et une quinzaine d’élèves, dont Christophe, ne datent pas d’hier. La cause : les mobilisations et les blocages contre la réforme Darcos. Selon Kerwann, camarade de Christophe et délégué au conseil d’administration de la vie lycéenne, la proviseure a enchaîné les intimidations depuis le déclenchement du mouvement auquel ils participent activement : « Elle nous a pris à partie en nous disant qu’elle ferait un exemple. Plusieurs fois, lors de blocages, elle a menacé de nous virer un par un », explique-t-il. Présent à l’extérieur de la salle, où a été prononcée l’exclusion, Kerwann assure que la proviseure a déformé les propos de Christophe. « Il faut prendre le contexte en compte. Christophe était en larmes. Elle l’a accusé de l’avoir violentée. Mais une table les séparait. Ils étaient à 3 mètres l’un de l’autre. Il ne lui a rien fait. » Le lycée étant fermé pendant les vacances, nous n’avons pu joindre madame Fuhrel pour recueillir sa version des faits.

    Jugé hier au tribunal de grande instance, Christophe était soutenu par Jacques Celet, représentant de la LDH (Ligue des droits de l’homme) de Nanterre. Pour ce dernier, cette affaire mélange l’action militante avec un problème de discipline. « Je trouve dommageable que l’on traite des problèmes éducatifs par la voie pénale. Les jeunes n’étaient pas contents de l’exclusion définitive de leur camarde. Il y a eu des mots durs. Mais la plainte est complètement disproportionnée par rapport à la situation. » De son côté, Christophe est dans l’obligation de quitter l’établissement Joliot-Curie. La proviseure est chargée de lui trouver une place dans un autre lycée. Avant les vacances et en signe de solidarité, deux cents élèves s’étaient réunis pour voter un blocage du lycée jusqu’au retour de Christophe.

    Delaporte

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