Une tribune pour les luttes

Bulletin d’information anti-autoritaire

Que fait la police ? – numéro 26 – janvier 2009

Editorial : Qui outrage qui dans ce pays ? par Maurice Rajsfus.

Article mis en ligne le vendredi 2 janvier 2009

Le dernier numéro de Que fait la police ? est disponible en ligne sur
http://quefaitlapolice.samizdat.net/?p=257

L’ensemble des numéros en ligne est disponible sur

http://quefaitlapolice.samizdat.net

Editorial : Qui outrage qui dans ce pays ?

Nous sommes environnés de policiers lourdement armés, avec pistolet
automatique, flash-ball et Taser électrique. A la ceinture une matraque
Tonfa, les pincettes et la bombinette de gaz lacrymogène. En opération,
ces défenseurs de l’ordre public sont casqués, tiennent un bouclier en
mains, et se protègent les parties sensibles avec des éléments en
plastique, articulés, les faisant ressembler à des crustacés, lors des
contacts avec des manifestants sans principe. C’est cette chevalerie
moderne qui ne cesse de geindre, de se plaindre de ne pas être respectée
et, pire encore, de se voir constamment outragée par une population où les
“individus”, nécessairement suspects, seraient bien plus nombreux que les
citoyens respectables.

Ces braves défenseurs de l’ordre public, qui voudraient nous arracher des
larmes de compassion, encombrent les tribunaux correctionnels avec leurs
plaintes pour outrage à leur précieuse personne. Face à ceux qui se
hasarderaient à ne pas les respecter, nos gardiens de la paix se consolent
en faisant appel à la justice. De plus, l’outrage peut également rapporter
de l’argent -ne serait-ce, éventuellement, que pour payer les traites de
la voitures… Cette véritable armée en campagne est composée de citoyens
d’une sensibilité incroyable. Le policier s’estime outragé lors que l’on
se risque à lui adresser la parole tout en refusant de lui faire la
révérence obligée : “Oui, Monsieur l’agent ! Bien, Monsieur l’agent !”

Autrement plus grave, la victime d’un coup de matraque bien ajusté, ou
d’un passage à tabac affectueux, peut se voir poursuivre pour outrage. Ce
qui, espère le policier, peut l’exonérer de poursuites pour son
comportement brutal. Il va de soi que les juges estiment, le plus souvent,
que les brutalités policières sont proportionnelles à la dangerosité de
ces trop nombreux “individus” qui menacent l’ordre public.

Maurice Rajsfus

La suite : http://quefaitlapolice.samizdat.net/?p=257


Informations nécessaires

Depuis notre passage du bulletin papier à Internet, l’audience de Que fait
la police ? s’est considérablement développée mais, dans le même temps,
votre courrier n’a fait que se tarir. N’oubliez pas que les coupures de la
presse régionale sur les bavures et les dérives de la police et de la
gendarmerie nous sont précieuses car nombre de ces « faits divers » ne
sont pas relatés dans la pesse nationale. Nous vous rappelons notre
adresse : Observatoire des libertés publiques, C/O NSP-Agora, 20, rue
Courat. 75020 Paris.

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